10 mars 2009

Flairs - Sweat Symphony (2009)

Epuisé et transpirant, des auréoles sous les bras, c'est ainsi que le bassiste Flairs se dévoile sur la pochette (réussie) de son premier album, Sweat Symphony, sorti il y a quelques semaines. Charmante présentation, c'est le moins que l'on puisse dire. Après un annonciateur maxi funky et mégalo, « Better than Prince » (mixé par Alex Gopher et Etienne de Crécy), où le trentenaire se targuait de tout faire mieux que le mythique chanteur américain, le Français débarque avec un disque d'électro-pop racé, dansant et ouvragé. Et légèrement vantard. En bref, une jouissance sudorifique.

Avant de se lancer en solo, Flairs a fourbi ses armes auprès de quelques artistes et groupes d'un certain renom, parmi lesquels Benjamin Diamond, Alex Gopher, Mellow ou encore les frenchies garage de Hushpuppies. Du reste, en dépit de la qualité de ces notables collaborations, le garçon n'en demeurait pas moins, oserais-je dire, un simple bassiste. Le passage à la composition et la production d'un album, exercices que Flairs souhaitait intégralement maîtriser, relevait donc, dans une certaine mesure, du défi.


Rapidement, le Français répond à nos interrogations et à notre circonspection. Portée par une gouaille libidineuse et chic, sa symphonie sudatoire conquiert instantanément nos guiboles et fait monter notre pression artérielle. Du funk séminal de “Better than Prince” à la ballade pop languissante “French cowboy”, en passant par la plage instrumentale “Truckers delight” (“le petit plaisir du camionneur”...) et sa basse métallique irrésistible, Flairs balancent quelques beaux titres à grands renforts de synthé, dans une veine pop-rock électronique qu'incarne assez bien Alex Gopher, ici au mixage du disque.


Les morceaux ne se révèlent certes pas tous de la même hauteur et du même lustre mais l'ensemble reste convaincant. Et au final, le frenchy livre un premier disque plutôt réussi, séduisant et sexuel, où pourraient se croiser, en frôlant la caricature, Pavement, Parliament et Kraftwerk. A défaut de jouer mieux de la basse ou de faire plus longtemps l'amour que Prince, comme il le clame dans ses textes, on pourrait en venir à se demander si Flairs n'a pas piqué un échantillon de son mojo au “love symbol”.


En bref : Branleur et prometteur à la fois, un premier disque de pop électronique funk et sexuel. Un plaidoyer plaisant pour le raccolage.




Le myspace de Flairs


A lire aussi : Sebastien Tellier – Sexuality (2008)


Truckers delight.mp3

French cowboy.mp3


Le clip, réalisé par Jonas & François (Justice, Kanye West...), de “Better than Prince” :

4 Comments:

Nickx said...

Mort de rire, le jeu de mot sur le titre

Ju said...

Yep, et qui témoigne d'une sacrée verve satirique... (-;

On avait reçu le disque à Longueur d'Ondes il y a quelques temps et on s'était un peu foutu de lui, juste à cause de ses aisselles. Faudra ptêtre y replonger une oreille du coup, si l'ami Fab en parle.

A+
Ju

chiken tandoori said...

Salut les oreilles,

Si vous avez un peu temps une Playlist Flairs pas piqué des hannetons à écouter ici :
http://chikentandoori.blogspot.com/2009/01/playlist-flairs.html

A+

Nickx said...

Il paraît que Flairs n'est autre que le bassiste de Ben's Symphonic Orchestra, j'savais pas !

C'est pas mal, c'est rigolo !

Ca sonne un peu comme un hommage funky énamouré façon Ween ; y'a ce côté parodique évident !