12 mars 2009

Dan Deacon - Bromst (2009)

A Baltimore, DD fait maintenant partie des incontournables de la ville, au même titre que Franck Zappa ou Noah Lennox. Souvenez-vous comment Spiderman Of The Rings son premier effort commercialisé en 2007 avait fait tourner les têtes, notamment avec un "Crystal cat" et un "Jimmy Roche" de haute volée. De retour en 2009, cet électro-pop freak, nerd parmi les nerds, a plus d’un tour dans son sac. En grand ordonnateur performeur et prolixe (en fait son neuvième album), Dan a bien muri. Et si je ne vous ferai pas le coup de l’album de la maturité, une étape a forcément été franchie dans la façon de réaliser ce disque, selon l’intéressé plus sombre et plus organique que le précédent. Toujours diplômé en compositions électro-acoustiques, il allie cette fois-ci technique et mélodies pour un résultat imparable, largement à la hauteur de ses antécédents.

Qu’est-ce qui a donc changé depuis 2007 ? D’abord on y trouve davantage d’instruments analogiques traditionnels : piano, glockenspiel, marimba et autres percutions côtoient à présent les sonorités 8 bits si chères à ce grand fou. Et justement, Bromst est censé être moins déconneur que Spiderman... . C’est vrai, même si l’ensemble file toujours sacrément la pêche. Il n’empêche que l’on y retrouve quand même la patte Deacon, comme cet enchaînement en milieu de disques de trois morceaux ascensionnels et épiques de près de huit minutes : "Snookered" qui fait presque office de berceuse jusqu’à son final en break-beat vocal, le tribal "Of the mountains" et enfin "Surprise Stefani" et son utilisation prodigieuse de cloches et autres glocks. Rien que pour ce triptyque innovant, Bromst vaut le coup.
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Placés plus tôt sur le disque, "Build voice" ne dépareillerait pas sur le dernier Animal Collective avec sa lente montée aquatique. Plus loin et en fait juste après, "Red F" donne dans la surenchère power électro qui part dans tous les sens. Sans doute trop criard pour certains, carrément renversant pour d’autres. Enfin et pour compléter cette deuxième triplette, "Padding ghost" est à mon sens le single de l’album. Très proche de "Crystal cat", c’est le morceau typiquement Dan Deacon. Une orgie d’adrénaline comique et de désinvolture épileptique. Pourtant c’est le relativement moins bon "Get older" qui a été choisi comme tête de gondole par Carpak Records. Ensuite, et c’est là que le bât blesse, restent quelques titres en dessous, comme "Wet wings", "Woof woof" ou "Baltihorse" qui n’apportent pas grand-chose à la semoule.

En bref : Une fois de plus, Dan Deacon nous emporte dans ses compositions électro acoustiques dantesques. Et parfois il faut l’entendre pour le croire. Dommage cependant que la deuxième moitié du disque soit légèrement en dessous.

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Le Myspace, l’album en streaming et en bonus, ses 7 précédents albums à télécharger gratuitement ici

"Get older" :

4 Comments:

No said...

J'avais entendu la même chose que toi sur Padding Ghost: une légère réplique de Crystal Cat.Il est génial ce mec!
The Phantom Band, bien évidemment à suivre...

Grégory Del Campo said...

A noter sur pitchfork tv, un docu en 4 parties sur l'enregistrement en studio ...

Aymeric said...

salut, j'ai bien aimé votre article que j'ai lu en cherchant une image sur le disque pour un article que j'ai écrit ici : http://masique.com/?p=534
J'ai mis un lien vers votre site

benoit said...

tourbillonnant, passionnant, enivrant... en un mot : excellent !