10 mai 2012

Dr John - Locked Down (2012)

Pas plus docteur que vous et moi, Malcolm John Mac Rebennack de son vrai nom fait pourtant partie de la légende. Celle de la Nouvelle Orléans plus exactement, mais aussi celle du bayou, du vaudou et du blues rock. On lui doit entre dizaines d’autres le fameux album Gris Gris de 1968 et sa pochette déjà bien estampillée. Rappelé au micro et au piano (Farfisa) par le désormais incontournable Dan Auerbach, le serpent des marécages parait plus en forme que jamais, servi par des musiciens triés sur le volet.


Tout semble donc aujourd’hui permis au producteur et guitariste des Black Keys. Comme rassembler dans un même studio de Nashville Lean Michels (Lee Fields, Charles Bradley), Nick Movshon (Charles Bradley, Sharon Jones), les sœurs McCrary et j’en passe. L’ambiance de l’enregistrement (que l’on peut entrapercevoir sur le teaser vidéo de l’album) semblait idéale à tel point que la légende veut qu’ils aient mis en boîte les treize titres en treize jours, écrivant la musique avant les paroles.


Et à 71 ans le Doc semble encore avoir des choses à susurrer. Témoin d’un nouveau souffle dépoussiérant, il revisite sur ce disque une variété de styles qui va du funk au gospel, avec un groove constant et de vrais soli de guitare marqués du sceau des années 70. En plus de ça on retrouve sur Locked Down un bon paquet de tubes instantanés, les funky "Gateway" et "Evolution" en tête de gondole. Mais Dr John n’oublie pas d’aller rendre hommage au continent africain avec "You lie" et "Ice age".

De soul il est aussi question sur le magnifique "My children, my angels" et sur "Kingdom of Izzness" qui évoquera à tout un chacun le Marvin Gaye des 60’s. Ajoutez à ça les chœurs gospel de "Big shot" et le funk vaudou de "Eleggua" et la coupe est pleine. Qu’on l’apprécie ou non pour son côté faiseur de tubes, force et de constater que Dan Auerbach a offert ici à Dr John l’un de ses plus beaux disques.

En bref : la résurrection d’une légende du blues funky par un producteur à qui plus rien ne fait peur. Et l’un des disques les plus enivrants de cette année pour tout amateur de musique.







 

1 Comment:

Anonyme said...

Une grosse claque cet album! J'ai découvert Dr John en 1991; et je l'écoute encore souvent... Pour moi l'avant dernier album des Black Keys (Brother) était mon album de l'année 2010... Dr John + Black Keys, je n'aurais osé rêvé d'une telle fusion, c'est pourtant chose faite.
A écouter sans modération.