16 avril 2012

Grimes - Visions (2012)

Comme avec Gonjasufi en 2010 j’ai ressenti à nouveau la sensation de me trouver complètement dépourvu, incapable de mettre un nom sur ce que j’entendais. Ce fut à la découverte de cet album, et surtout d’une artiste. Et pourtant Claire Boucher, seule derrière ce projet, est loin de faire l’unanimité. Il faut dire que sa musique est pour le moins étrange et ne laisse pas indifférent. Certains seront assez vite décontenancés par un r’n’b électronique qui ne ressemble en rien à ce que pourrait annoncer la pochette, magnifique par ailleurs. Sans parler de cyber-pop post-internet comme elle le fait elle-même, je peux dire que je suis intrigué.

On sait donc de Claire Boucher qu’elle est canadienne et solitaire. Mais son personnage médiatique est lui pour le coup un peu plus agaçant que son joli minois. Une fois hippie, l’autre punk, mais finalement très hipster. N’est pas chamane qui veut en terrains pop, et Grimes devra faire mieux que Cocteau Twins ou Fever Ray pour ses affiliations les plus proches. Exclusivement synthétique, Visions (son troisième album) est très homogène et donne une impression de grande maîtrise. Des beats électroniques, des boucles synthétiques, un falsetto vaporeux et des mélodies soignées, on peut dire que ça fonctionne.

Prenez "Oblivion" par exemple. Pure morceau de pop ambiante, très féminin, à la fois délicat et brutal. Ce Visions pour un album sensé être mélancolique est finalement assez dansant (jusqu’à "Eight" et son penchant presque Ed Banger). Des morceaux il y en a plein et des très différents. Tous ne se valent pas non plus, mais de manière générale les mélodies sont assez bien troussées. Après on aime la voix ou pas. En tous cas à écouter, ce climax musical qu’est le refrain à une note de "The colour of moonlight", joli morceau de dubstep céleste et spectrale.

En bref : on adore ou on déteste ce r’n’b futuriste et dansant par une canadienne perchée qui pour ma part a plutôt bien réussi son coup.




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