29 avril 2012

Maps & Atlases - Beware and Be Grateful (2012) + live

C’est en qualité de tête d’affiche que les Américains de Maps & Atlases ont clôturé leur tournée consécutive à la sortie de leur dernier Lp, hier soir à La Flèche d’or, précédés par les français de Mungo Park, Minors et This Town Needs Gun (l’invité-surprise de la soirée dont le math-rock mélodieux n’a pas laissé indifférent).

Avec seulement deux Lp en huit ans d’existence, le quatuor a pris le temps de raffiner sa pop ultra rythmée et ingénieuse. Le son a bien évolué depuis le premier Ep, en 2005, qui lorgnait plutôt du coté du punk, puis les excellents Tree, Swallows, Houses (2006) et You & Me & The Moutain (2008) où les guitares commençaient à enchaîner les gimmicks, révélant alors un penchant des deux guitaristes pour le tapping et les boucles répétitives. Chaque titre révélait son lot de cassures rythmiques, de breaks enflammés et de mélodies bigarrées. 


Si Maps & Atlases parvenait ainsi à développer un style musical singulier, une sorte d’Akron/Family en moins illuminé, le dernier album confirme le virage entrepris vers une pop plus lisse et moins cocasse. Certes, les rythmiques n’ont pas perdu de leur puissance et forcent le respect sur "Winter" et surtout "Fever". Mais la tentative du groupe de se diversifier échappe parfois à toute cohérence. Un surplus de chœurs et l’ajout de samples électroniques font perdre de leur efficacité à certains titres ("Remote and dark years", "Silver européenne self") alors que d’autres en deviennent saisissant : l’introductif "Old and gray" et ses vocalises sinistres, puis le mélancolique "Important".


Sur scène, leur musique balaye toute suspicion quant à la réussite ou non de ce nouvel opus : ça claque ! Mais du genre sévère. La section rythmique tient une place primordiale et dévoile l’incroyable puissance de frappe de Chris Hainey, digne d’un Zach Hill (Hella) ou John Stainer (Battles). Rarement on aura vu une prestation aussi saisissante derrière les fûts. Et c’est encore bien plus puissant lorsque le guitariste et le bassiste délaissent leur instrument pour contribuer à la rythmique sur "The Charm". On s’étonne aussi de voir le charismatique Dave Davison maîtriser aisément le chant et le tapping simultanément sans s’emmêler les poils de barbe. Les titres du nouvel album s’intègrent plutôt bien aux «classiques» du premier Lp (Perch Patchorwk, 2010), tout en dévoilant de nouvelles sonorités : un synthé/sampleur et un vocoder sur les chœurs ont fait leur apparition. "Will" surprend par l’efficacité de son chant à l’unisson avec la guitare tandis que "Solid ground" et sa rythmique galopante vient clôturer le set. De quoi mettre tout le monde d’accord. 

En bref : Maps & Atlases continue d’affiner sa musique mais décevra sûrement ses admirateurs de la première heure. C’est indéniablement sur scène que l’ampleur de son ingéniosité prend toute sa consistance. 





"Winter" (extrait du dernier album) :



"Pigeon" (extrait de Perch Patchwork, 2010) :



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