23 juin 2024

Iggy Pop - Soldier (1980)

Il y a des disques comme ceux-là que personne ne peut  souffrir. Qui sont au mieux considérés comme de sympathiques oeuvres mineures. Au pire comme d'inutiles avatars, albums dont on ne condescendra à ne sauver que les proverbiaux singles. Ainsi le reggae festif de "Loco mosquito" sur lequel Iggy se fend de "bzzzz bzzz" que pourrait lui disputer Lux Interior. Ou bien le furieux "Knockin' em down (in the city").
Plus que des guilty pleasures, heureusement qu'ils existent. On ne les chérit que davantage.

Après son remarquable coup double RCA - The Idiot et Lust For Life tous deux de 1977- Iggy signe chez Arista pour une période plus...troublée dans sa carrière artistique. Si New Values (79) plutôt bien foutu recueille généralement la majorité des suffrages et que Party (81) au contenu aussi ignoble que sa pochette se contente de quelques miettes ; en revanche rien pour celui qu'il est permis de considérer pourtant comme le plus réussi des disques dits mineurs d'Iggy. Si l'on songe que le très inégal Zombie Birdhouse (82) a lui aussi ses aficionados, on peut considérer que ce disque est un peu son Sally Can't Dance à lui. Son disque maudit.
Bon, retour aux sources oblige avec son rock de rigueur, Soldier est évidemment pour l'oenologue ce bon vin rouge qui tâche, assez râpeux en bouche a priori dépourvu de tout tanin aromatique. 
Le 4ème album solo de l'Iguane souffre d'une production qui n'envoie pas du bois comme on aurait pu s'y attendre avec James Williamson. Initialement prévu  pour diriger l'affaire, l'ex-acolyte pour d'obscures bisbilles ne se prête finalement pas au jeu. C'est finalement le méconnu Pat Moran qui s'y colle. Pop qui fit appel pour les guitares à quelques épées de la scène post-punk (Glen Matclock, Ivan Kral, Steve New) doit en plus se coltiner des affaires d'ego comme par exemple la susceptibilité d'un Bowie à nouveau dans le tableau. Ce dernier s'est fait boxer par New car il tournait un peu trop autour de sa copine....une certaine Patti Palladin. Exit la six-cordes de l'ex-Rich Kids.
Enfin Klaus Krüger ex-Tangerine Dream est à la batterie et son son n'a évidemment rien de motorik.

Qu'à cela ne tienne. Il n'y a pas grand chose à jeter sur Soldier. Après la parenthèse New Values, Bowie met à nouveau un pied dans la porte et co-signe avec Pop "Play it safe", fournissant au passage les choeurs sur ce titre en compagnie de deux Simple Minds. Est-ce lui qui fournit la ligne de sax sur le syncopé "Get up and get out ? Rien n'est moins sûr. Le reste est signé Iggy ou Glen Matlock (l'excellent "Ambition") dont on se repaît goulûment de la basse sur des titres moteurs comme cet inénarrable hymne pro-Trumpien bien avant l'heure "I'm a conservative". Ou sur d'autres cosignés par les deux hommes, "I need more", titre d'une future autobiographie en 1993,  ainsi que cet hommage à l'idole de toujours James Brown ("Mr Dynamite") et sa belle ligne mélancolique de trompette. A l'aise dans tous les registres, l'artiste fait parler son inimitable baryton jusque sur les morceaux les plus crétins de sa discographie, le très gouailleur "Dog food" qui a le mérite de faire court, en est l'illustration.

Mine de rien, Iggy Pop ne se montrera plus guère aussi inspiré dans sa longue carrière à venir. Un vrai sursaut période American Caesar (93) et pour le reste, des relectures jazzy de classiques français convenues et beaucoup trop de gros rouge qui tâche. 
En fait; la vraie cuvée vin de table était ici.


En bref : le disque d'Iggy Pop que beaucoup aiment détester et que trop peu hélas concèdent aimer.  Conçu dans le chaos et brut de décoffrage, Soldier meilleur opus d'Iggy de la  courte et controversée période Arista, est à redécouvrir toutes affaires cessantes.

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14 juin 2024

Belle & Sebastian - Fold Your Hands Child, You Walk Like A Peasant (2000)

Belle & Sebastian, confrérie de neurasthéniques vivant reclus dans une chapelle. Et qui gagnent via le biais universitaire de quoi enregistrer un single qui deviendra un album, le très culte Tigermilk (96), 1000 vinyles pressés, un temps uniquement l'apanage de quelques heureux initiés. Bon, ces jeunes gens avaient un talent certain pour oeuvrer une pop raffinée un brin filiforme ; certains diront chichiteuse. Sans doute un autre point avancé aussi bien par ses partisans que par ses détracteurs, l'analogie avec les Smiths, notamment pour la représentation graphique : les pochettes toutes ou presque monochromes reprennent des portraits. A la différence que les photos  de proches ou de membres du groupe remplacent les modèles, acteurs ou écrivains. Ici deux chanteuses islandaises d'un groupe ami (Mum).

Sur ce 4ème album au titre abscons déniché sur une cuvette de WC public, sorti en 2000, Stuart Murdoch gardien du temple... et de la chapelle, en véritable leader du sextuor Glaswegian et amateur de foot, muscle son jeu. Encore que...ce qui plombait les meilleurs titres des bons mais très inégaux Tigermilk et If You're Feeling Sinister qui les révéla la même année, peut sembler perdurer une fois encore.
Sur "I fought in a war" qui ouvre superbement l'album, Belle & Sebastian semble peiner une nouvelle fois à lâcher les chevaux. Sur le premier disque, on assistait déjà au crescendo d'un premier morceau ("The state I am in") qui peinait à démarrer. Même chose avec le deuxième lp et l'étouffé "The stars of track and field". C'était presque encore le cas avec "It could have been a brilliant corner", chanson inaugurale du magistral The Boy With The Arab Strap (98) qui démarrait timidement avant de donner sa pleine mesure et de monter le volume. Si "I fought in a war" finit par prendre son envol, ce n'est rien comparé à "Step inside my office, baby" ouverture de Dear Catastrophe Waitress, qui rue dans les brancards.
Pour l'heure la délicatesse s'aère : pour un "Beyond the sunrise" ascétique avec ses glissements sur le manche, que de titres où Belle & Sebastian se lâche enfin. Il y a tout d'abord "The wrong girl", vieille scie rodée par le groupe sur les routes et que le guitariste Stevie Jackson qui a pris du galon depuis The Boy...chante lead. Cela deviendra une habitude et c'est très bien tant sa voix ourlée complète idéalement celle chétive de Murdoch ; c'est le cas sur "The model" où les musiciens se répondent dans une ambiance baroque. Ou sur la rêveuse "Don't leave the light on baby" baignée de Rhodes et de cordes caressantes.
La douce Isobel Campbell emmène également très haut la mélancolique "Waiting for the moon to rise" et la pastorale "Family tree". C'est un régal que de l'entendre vocaliser entre deux titres de ses deux principaux compagnons de jeu. 
Fold your hands... suit les mêmes traces de l'éclectisme que The boy.... Son tour de force consiste enfin à dégainer quasi à la suite deux fantastiques titres northern soul que sont "Women's realm" et "There's too much love" qui clôt avec majesté l'album "jaune". Quelle leçon.

Beaucoup ont considéré qu'il y a eu un avant et un après Fold Your Hands Child You Walk Like A Peasant. Les plus puristes, les plus snobinards (souvent les mêmes) considèrent même que ce disque ainsi que celui qui précède ont sonné le chant du cygne. Pour ce qui est des premiers, on ne saurait leur donner tort.
Car outre outre les partis-pris mainstream à venir et le futur tube "I'm a cuckoo" qui achèverait ceux qui chérissaient leur Tigermilk sur Electric Honey, ce disque signait aussi le départ d'Isobel Campbell lors de la tournée à venir.  Stuart David, le bassiste co-fondateur du groupe l'yant déjà précédée à la fin de l'enregistrement.
Bien sûr il y aurait encore de grandes chansons même si certainement plus à la même cadence  ; mais Belle & Sebastian deviendrait pour l'éternité l'un de ces groupes indé au répertoire irréprochable et pérenne Il n'y en a pas tant.


En bref : le meilleur album de Belle & Sebastian tout simplement. Qui contient sans doute deux de ses titres soul les plus ambitieux, ce qui ouvrirait la voie à d'autres déclinaisons du genre bienvenues.
 

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The Gun Club - Miami (1982)

       Au début des années 80, deux amis californiens inséparables décident de tuer l'ennui dans un local de répétition qu'ils squattent. Ils prennent un malin plaisir à ferrailler avec des instruments qu'ils ne maîtrisent absolument pas. L'un est un type un peu obèse et bouffi par l'alcool offrant une troublante ressemblance avec le Marlon Brando finissant, l'autre est un branleur d'ascendance mexicaine et taquin. Le premier, Jeffrey Lee Pierce, est à l'origine de la création du fan-club local de Blondie tandis que le second Brian Tristan s'occupe de celui des Ramones. La légende Gun Club est née.

Même si les deux hommes restent de grands amis, la soif d'évasion de Brian le pousse à toquer à la porte des Cramps....enfin à balancer des parpaings sur les vitres de Lux et Ivy pour les convaincre qu'il est l'homme providentiel pour remplacer Bryan Gregory qui vient de se volatiliser. Excédé, le couple pour s'en débarrasser se voit forcé d'engager celui qui devenu Kid Congo, va accessoirement participer au meilleur album du groupe. Nous sommes alors en 1980.
Devenu orphelin de son pote, Jeffrey Lee, obsédé par la musique hillbilly mais aussi par le blues du Delta monte un groupe et enregistre un disque ; ce sera la déflagration punk-blues Fire Of Love, un disque au mix inaudible mais fondateur.
Les choses s'arrangent si l'on peut dire avec la réalisation du grand oeuvre Miami qui va suivre. Côté production, c'est l'ami Chris Stein qui s'y colle et qui distribue également l'album sous son propre label l'éphémère Animal Records qui au même moment publie aussi le Zombie Birdhouse d'Iggy Pop.
Si l'on entend un peu mieux les musiciens qui sont restés de l'aventure précédente, on ne peut pas dire que la batterie du batteur Terry Graham claque ; la basse de Rob Ritter (curieusement absent de la pochette) s'insinue davantage. On attend bien par contre la guitare de l'excellent Ward Dotson, assisté ici ou là par un intervenant à la pedal steel.

Mais à la vérité, toutes ces considérations sur ces sonorités de démo améliorée sont anecdotiques. Le plaisir que l'on prend à l'écoute de White Light White Heat, Raw Power ou Fire Of Love serait-il le même avec un son plus léché ? La réponse est bien entendu contenue dans la question. Les chansons de Miami sont fabuleuses et c'est bien  là l'essentiel
Jeffrey Lee dispose de cet inimitable timbre clair et aigu, toujours à la lisière du faux et qui n'est pas sans évoquer les divagations d'un Mayo Thompson des atypiques Red Crayola. Là encore ce prêche possédé concourt à l'étrangeté de cette musique débridée mais alanguie, aérée et étouffante à la fois.
Passé l'obsession Delta, le Gun Club s'ouvre aux sonorités des hautes plaines, hillbilly et country - le magnifique "Mother of earth" joué à la slide par Jeffrey-Lee lui-même qui clôt l'album. Tout l'album empeste le bayou de la Nouvelle-Orléans. On est ici très près de l'esprit de Dr. John et l'on ne voit guère que les merveilleux Violent Femmes des débuts ou Green On Red pour tutoyer à peu près au même moment la moiteur des moucherons collés et ces invraisemblables histoires de meurtres, de rédemption ("Like calling up thunder") démises de Vétérans ("Texas serenade") sur leur chef d'oeuvre The Killer Inside Me. Tout ici est sinistre et il ne faut évidemment pas se fier au titre de l'album, choisi ironiquement. Est-ce là la " blood city" dont il est question ?

Les deux uniques reprises de Miami  sont  "The fire of love" (et non "Fire of love" comme le titre de l'album précédent) qui sonne comme du proto-Camps et le "Run through the jungle" de Creedence Clearwater Revival qui ravive l'esprit sauvage des Marines.
Sur "Brother and sister", le sommet du disque qui ne contient.....que des sommets, il est question d'une troublante relation frère/soeur et c'est le premier morceau dans lequel intervient l'idole Debbie Harry (la D.H Laurence Jr des crédits c'est elle) et ses choeurs vibrants siéent à merveille. On la retrouve aussi derrière "Texas serenade" ainsi que la vaudou "Watermelon man", titre le plus en phase avec l'univers de magie noire de Dr. John.

Le groupe allait avoir du mal à se remettre d'un tel disque. A en croire Ward Dotson qui jeta l'éponge guère après l'album, le comportement erratique et alcoolisé de Pierce était tel que les deux ne pouvaient plus se souffrir et la carrière du groupe en a vraisemblablement pâti.
Par la suite, le leader omnipotent n'en finirait plus d'assembler de nouveaux lineups pour des résultats parfois réussis (The Las Vegas Story, Mother Juno, Divinity, Lucky Jim) parfois mitigés (Death Party, Pastoral Hide And Seek). Kid Congo revenu au bercail participerait à la plupart d'entre eux.
L'homme se fendrait ensuite de deux splendides efforts solo, Wildweed  (85) et Willy Love - Ramblin' Jeffrey Lee & Cypress Grove (92) mais tel Johnny Thunders mourrait dans l'indifférence générale en 1996.
Restent tous ces merveilleux disques.

En bref : la pierre angulaire de l'un des plus indomptables outlaws américains de la fin du siècle dernier. Une oeuvre à la fois ténue et immense qu'il convient de redécouvrir. Miami ou la version "moderne" du bayou de Dr. John.
 



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13 juin 2024

The Dream Syndicate - The Days Of Wine And Roses (1982)

Dans l'histoire de la pop, un chanteur sur trois imite John Lennon tandis qu'un tiers évoque Dylan vocalement. Enfin, le reste affecte le talk over et le phrasé de Lou Reed. C'est presque un axiome. On peut transférer ça aux groupes auxquels ces légendes se réfèrent. Alors si le chant ligne claire et point du tout écorché de Steve Wynn n'a rien à voir avec celui de ses illustres devanciers, son groupe à coup sûr fut à l'orée des années 80 et jusqu'à aujourd'hui l'un des avatars les plus convaincants du Velvet Underground.

Avec son nom inspiré d'une oeuvre avant-gardiste du début des années 70, le quatuor mené par l'excellent songwriter, était l'un des chefs de file du Paisley Underground, mouvement musical californien du début des années 80 qui faisait la part belle aux harmonies psychédéliques folk pop des Byrds avec force renfort de 12-cordes. Ses compagnons de jeu étaient les Long Ryders (une déclaration d'intention) ou les Three O'Clock.
Mais avec ses guitares brisées saturées façon le Neil Young électrique période Everybody Knows This Is Nowhere, des titres aussi évocateurs que "Tell me when it's over', 'Then she remembers'", "That's what you always say" ou "When you smile"; le quatuor que complétaient le fin et racé guitariste Karl Precoda, la féline et suave bassiste Kendra Smith et le batteur fidèle Dennis Duck, tenait plus des stridences new yorkaises que du sunshine angeleno.
Avec un art consommé de l'intro qui claque, caisse claire et riff de "Tell me...", solo sinueux du très énervé "Definitely clean", brûlots limite stoogiens ("Halloween", "The day of wine and roses", "Then she remembers), l'impeccable combo aux obsessions urbaines se fendait d'un premier effort irréprochable. Produit à l'arrache par Chris D. le mentor des Flesh Eaters, groupe punk culte de LA, c'est le moins que l'on puisse dire que les chansons parvenaient à exister sans la production qui va avec. L'album un peu à l'instar de ceux commis par les voisins du Gun Club sonne comme une démo améliorée, avec une rythmique très sourde par moment qui en même temps évite les terribles tics années 80.
Qu'à cela ne tienne. Wynn s'y révèle un chanteur et compositeur impeccable. Karl Precoda qui demeurera le guitariste du groupe pour l'également excellent Medicine Show (84) avant de s'envoler pour d'autres cieux est cette espèce de Richard Lloyd local, binôme de Wynn même si c'est Karl qui joue lead. Le fidèle batteur Dennis Duck qu'on entend parfois à peine est donc l'autre composant rythmique avec Kendra Smith qui très vite quittera le groupe pour se consacrer à Opal avec Dave Roback. Elle chante l'une des ballades "hawaiënnes" les plus alanguies et irrésistible qui soient, "Too late too late". Difficile de na pas y voir un clin d'oeil évident à un autre phare de la Grosse Pomme, le Too Much Too Soon des New York Dolls.
Un live fantastique (This Is Not The Nex Dream Syndicate Album..).encapsulerait la première période avec des versions de chansons souvent meilleures même que celles studio - pour le deuxième album notamment.

Par la suite, le Dream Syndicate a continué à sortir des disques souvent excellents, Out Of The Grey (86) Ghost Stories (88) malheureusement parfois ruinés par une prod clinquante et typique des années 80. Les chansons elles étant invariablement au-rendez-vous. 
Avant que tout ce petit monde ne se sépare pour se reformer quelques décennies plus tard.
Les ados français défricheurs gardent un attachement infini à The Day Of Wine And Roses, acheté sur la foi d'un visuel de pochette étonnant : une espèce de Statue de la Liberté dans une pose implorante sou fond monochrome bleu pétard. L'excellent label havrais Closer, spécialiste ès-incunables rock à guitares US avait plus que fait le métier. Aux Etats-Unis, le disque était distribué par l'indépendant Ruby, déjà dépositaire du premier Gun Club.

En bref : l'excellent premier album du superbe songwriter Steve Wynn. Qui sous la bannière de son mythique Dream Syndicate a composé nombre de chansons marquantes et urbaines. Inévitablement l'un des plus crédibles héritiers du Velvet Underground.




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Belle & Sebastian - Paloma (Nîmes) - 12/06/24

 


courtesy of Sylvain Mullerium

L'escouade glaswégienne effectue la première date de sa carrière à Nîmes et le fait savoir.
19 titres enfiévrés dont une bonne moitié sont piochés sur 2 disques ayant fait leur renommée If You're Feeling Sinister, The Boy With Arab Strap (avec la traditionnelle montée sur scène des danseurs volontaires sur le morceau-titre) ainsi que le petit dernier Late Developers qui nous avait laissé circonspects.
Les vieux titres ne sont donc pas en reste d'autant que le set démarre par le classique et premier single "Dog on wheels".
D'humeur accorte et désormais tout foufou, Stuart Murdoch cabotine sur le résultat des récentes élections européennes, se remémore tendrement sa romance avec madame Murdoch ("Piazza, New York catcher"), envoie comme prévu un très classe hommage à la grande Françoise disparue ("Comment te dire adieu" forcément) même si en off le choix du titre a fait débat. 
L'autre membre historique et compositeur, le génial Stevie Jackson qui est une sorte de croisement improbable entre Elvis Costello et Woody Allen dans un costume bien trop étriqué pour sa carrure, est beaucoup moins chanceux. Il prend d'abord un pain électrique au bout de 20' en s'approchant du micro qui le laisse chancelant. ; ce qui ne l'empêche pas d'enchaîner triomphalement en lead sur le formidable "So in the morning" du dernier lp. En fin de set, c'est l'un de ses micros de guitare cette fois qui rend l'âme. Offrant de très impromptus sons saturés à la musique si délicate du groupe qui en est dépourvue.

Ce soir, on pardonne tout à ce groupe fondateur et l'un des seuls du mouvement indie UK à s'être forgé à la manière d'un The Divine Comedy ou d'un Tindersticks un colossal répertoire qui on le sait, restera.
Qu'ils oublient (!) d'exécuter ne serait-ce qu'une chanson de leur divin Fold Your Hands Child You Walk Like A Peasant - nous sommes orphelins de la trompette des titres les plus soul de cet album - ou se croient obligés de défendre ce qui est probablement le plus épouvantable morceau qu'ils n'aient jamais composé, ce très dispensable "When you're not with me" destiné à l'Eurovision (sic) - au moins ne jouent-ils pas l'inexplicable "I don't know what you see in me" (tous deux issus de Late Developers), n'influe en rien sur l'excellent prestation du groupe. Qui se permet aussi de redoutables moments chill avec l'impeccable "Sukie in the graveyard" extraite de The Life Pursuit.
Et clôture l'affaire en rappel  sur le trippant et fédérateur "Sleep the clock around".
Well done lads.


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23 mai 2024

David Bowie - Young Americans (1975)

Débarrassé de ses oripeaux glam  David Bowie se pique de Philly Sound. Place donc à la soul teintée de disco déjà entrevue dans le "1984" de son dernier avatar Halloween Jack et entrevue dans Diamond Dogs.
Fini l'encombrant mullet, oublié l'éclair de Ziggy : l'artiste arbore désormais un look plus straight mais qui ne se départit pas d'une mine destroy émaciée, cheveux orange et cocaïné. Comme déjà sur le glacial David Live où le pas encore Mince Duc Blanc revisitait ses anciens tubes à la sauce noire blafarde.

De tous ses albums "mineurs"; Young Americans bien qu'ayant donné le formidable tube éponyme, est sans doute le moins cité. Les raisons sont multiples : virage musical à 180 degrés, songwriting inhabituellement partagé - seuls 5 des 8 titres sont de la main exclusive de Bowie, fait suffisamment inhabituel pour être signalé - reprise controversée du "Across the universe" des Fab Four en lieu et place du très queer "John, I'm only dancing (again)" initialement prévu ; et dont le positionnement sur l'album eût été idoine, présence envahissante d'un instrument réputé imbitable dans la pop, le saxophone dont l'exécutant David Sanborn est disparu au mois de mai. Enfin, l'artiste, en bisbille avec  son éditeur Tony DeFries, est d'humeur maussade ; ce qui rendons-lui grâce, ne transparaît pas sur le disque.
Accompagné d'un aréopage de choristes noir(e)s dont Luther Vandross future star Epic qui cosigne "Fascination", Bowie lance son 9ème album avec l'irrésistible morceau-titre, de ceux qui occupent une part de sa légende. Mike Garson est à nouveau du casting mais l'ensemble des accompagnants a grandement évolué. En plus du saxophone, Bowie bénéficie de deux recrues importantes qui occuperont une place de choix dans les années futures, les guitaristes Earl Slick (déjà entrevu sur David Live) qui joue sur deux titres et le formidable musicien porto-ricain Carlos Alomar omniprésent, et dépositaire de ce son reconnaissable entre tous, chaud et funky des oeuvres à venir. Dont on peut même arguer qu'il demeure le guitariste le plus emblématique de l'oeuvre Bowienne après l'inaltérable Mick Ronson.

"Young americans" bardée de références à la culture théâtrale britannique et qui cite même Lennon "I heard the news today oh boy" est l'incroyable preuve que David Bowie en homme-caméléon n'a pas son pareil pour assimiler et s'octroyer les styles et codes vocaux de ses illustres devanciers. Rien de lui ne sonne jamais cliché et il peut user du falsetto là où tant d'autres musiciens se sont fourvoyés ou se fourvoieront après lui. Etre funky quand on est blanc de peau, cela se mérite et ne l'est évidemment pas qui veut.
"Win" déjà hédoniste en diable précède "Fascination"; l'un des grands moments dansants du disque où le groupe mixte groove comme jamais. Ici tout exsude le sexe, le stupre comme aux plus belles heures de Sly and the Family Stone et de la mythique revue de James Brown. D'ailleurs, plusieurs musiciens sont débauchés de la Family et Alomar a lui-même accompagné le Godfather.
L'hédonisme, la réussite égomaniaque sont brandis en clichés un peu moqueurs sur "Win" et la fantastique et étirée "Somebody up there likes me" (près de 7 minutes). Dans laquelle s'invite pour la première fois de furtifs sons glaciaires de synthés tels qu'on en retrouvera dès l'immense Low. Ce titre est en revanche l'un des chants du cygne de Mike Garson qui ne renouera que sporadiquement avec Bowie deux décennies plus tard.
 Beaucoup d'encre a été versée sur le Lost Weekend Lennonien. Grâce lui soit cependant rendu ; car même si trois chansons prévues pour l'album dont "John, I'm only dancing (again)" en firent les frais, cela aura aussi permis de rappeler aux deux géants qu'ils étaient fans l'un de l'autre. D'où la présence que certains ont jugé incongrue et détonnante de "Across the universe". Mais surtout d'un monument annonciateur du disco naissant, l'imputrescible "Fame", composé à quatre mains par les deux hommes.

Young Americans fit un carton mais fut quelque peu rejeté par son auteur. Au-delà de la chanson-titre, formidable oxymore et épilogue de  l'étouffant Dogville de Lars Von Trier, l'on préfère en retenir le rôle fondateur dans l'oeuvre du grand David.

En bref : Bowie en parfait caméléon s'approprie avec évidence la musique noire. Et ce faisant revisite la soul de Philadelphie, rivalise avec ses maîtres funk et préfigure le disco. Disque mal aimé par son auteur, Young Americans est pourtant une splendeur et un disque fondateur.

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20 mai 2024

The Damned - Machine Gun Etiquette (1979)

Il est de ces renaissances qui ne frappent pas que les individus new-born. La pop musique contient en effet de spectaculaires métamorphoses. Prenez les Damned par exemple, l'une des deux trois plus grandes incarnations punk de Grande-Bretagne. Personne n'aurait misé un kopeck sur eux lors du départ de leur guitariste et unique compositeur Brian James. C'est pourtant par cette défection là -James parti former les Lords of The New Church avec trois autres mercenaires du rock- que les Doomed car tel est leur nom d'emprunt lors de cette parenthèse erratique, vont renaître de leurs cendres.
Et le premier changement notable est le glissement de Captain Sensible à la guitare, l'ex Saints et alccolisé Algy Ward prenant sa relève à la basse, contribuant pour beaucoup à un jeu beaucoup plus hooligan que son prédécesseur. Dès lors, le reste des Damned historiques va se muer en un redoutable combo au sein duquel tout le monde le Captain en tête va composer. Il s'agit sans doute là d'une des plus spectaculaires et sans doute unique réincarnation de l'histoire récente du punk.

Passés essentiellement maîtres dans l'art du single marquant - car les punks n'ont peu ou prou pas réalisé d'albums valant le coup in extenso- The Damned passent en 1979 à la vitesse supérieure et vont signer tour à tour trois albums fondateurs, en faisant valoir aussi leurs influences garage et psychédélique.
Après tout, nos hommes ne singeraient-ils pas Shadows of Knight au verso de leur futur Black Album ? Enfin,  l'esprit punk et iconoclaste était encore là ; il n'y a qu'à voir l'hymne d'ouverture balayé par la Rickenbacker de Ward, ce "Love song" souverain, l'un de leurs plus parfaits hymnes ("je serais l'ordure si tu étais la poubelle", magnifique). Et que dire du morceau titre, aussi connu sous sa citation "Second time around" qui envoie tout bouler ; pas de doute, les Damned n'ont pas perdu leur esprit potache ; d'ailleurs sur son portrait de pochette intérieure, Rat gratte le cul de la Statue de la Liberté.
On n'en est pas encore au prog ni aux digressions sur Rimsky-Korsakov donc. Quoique...
Sur le troisième single "I just can't be happy today", pas une note de guitare à signaler mais une ligne de synthé saturée et obsédante. Et sur "Plan 9 channel 7", les Damned lâchent les chevaux de leurs obsessions Pink Floydiennes tout en les combinant à d'alors obscures références aux petits hommes verts ; Ed Wood n'étant pas encore remis au goût du jour. Avec toutefois, un tempo qui demeure rapide, faut pas déconner non plus. Machine Gun Etiquette est ainsi rempli de brûlots emportant tout sur leur passage.
Aux morceaux cités, il conviendrait d'ajouter 'Melody Lee" qui trompe son monde avec son intro altière au piano, et surtout surtout, un exceptionnel brelan de chansons qui relègue à tout jamais le précédent guitariste des Damned aux oubliettes. Avec "Noise noise noise", venu à point nommé après le "Neat neat neat" de Damned damned damned (!) et sur un rythme toujours Keith Moon de Rat, les indomptables de la scène punk donnent tout. Et dynamitent même leurs autres idoles MC5 sur une incroyable relecture de "Looking at you". Où l'utilité de la reprise prend ici tout son sens car on est bien loin ici de la version scolaire et bâclée de "I feel alright" du premier album.

Enfin, il y a ce morceau définitif où la guitare on ne plus inspirée du Captain envoie les Damned dans une autre dimension. Qui aurait pensé quelques années plus tôt ce groupe capable d'une telle inventivité lors du break d'anthologie de "Anti-pope" ! Le morceau envoie un pont à couper le souffle sur lequel tous les gimmick de guitare, des accords ligne claire aux montées en bend et un solo digne des plus grands, sont là.
Lorsque "Liar" qui n'aurait pas déparé sur le premier album laisse la place à "Smash it up" sur lequel Scabies se fait presque motorik et Dingerien, l'on se dit que nos irréductibles se sont assagis. Pas du tout, il s'agissait d'un leurre leurre leurre.

Les Damned signaient là leur premier manifeste d'importance dans une période qui allait se révéler extrêmement faste pour eux. Et bientôt les faire culminer avec leur ultime chef d'oeuvre, le méconnu Strawberries.
Les splits maintes fois annoncés, les fâcheries entre Captain et Rat, les coupes de cheveux goth de Dave....et tout le reste, appartiendraient désormais à l'histoire.

En bref : l'acte de naissance significatif sur album de l'un des plus importants groupes de la scène punk londonienne. Qui signait là un premier chef d'oeuvre post-punk. D'autres allaient suivre.

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24 avril 2024

Nick Cave & The Bad Seeds - Kicking Againt The Pricks (1986)

Il paraît déjà loin le boucan pas toujours bien maîtrisé de ses deux premiers groupes culte The Boys Next Door et The Birthday Party. Fini le bouzin punk et les cris gutturaux. Si Nick Cave garde sur ses deux premières oeuvres avec les Bad seeds certains de ces gimmicks de prédicateur, l'australien va pour notre plus grand bonheur désormais emprunter les sentiers plus hospitaliers du crooner.

Sur Kicking Against The Pricks, nouvelle ode et citation religieuse - la Bible façon le roi Jacques réunificateur de l'Angleterre et de l'Ecosse - mais qui peut tout aussi littéralement désigner la résistance en proie aux esprits benêts -  Cave offre quelque chose d'inédit : un album de reprises qui sonne comme une création à part entière. Où chaque titre interprété se voit transfiguré  ; en un mot ceci est une oeuvre qu'il est permis de considérer comme le plus grand album de reprises jamais enregistrées. Le blues, le folk, la pop outlaw et les chants traditionnels en sont la matrice.
Secondé par le premier aréopage de Bad Seeds sans doute l'un des plus brillants de son histoire, avec Blixa Bargeld aux guitares, Barry Adamson à la basse, Thomas Wylder à la batterie et Mick Harvey....qui joue d'un peu de tout - excusez du peu -  ; Kicking Against The Pricks est un sans faute. En ce qu'il magnifie et transcende des titres relativement moyennasses dans leurs versions originales pour en faire quelque chose de tout à fait neuf et revigorant : on pense notamment à "The hammer song" du Sensational Alex Harvey Band épuré ici en une funèbre et lente progression à l'orgue Hammond et des roulements de caisse lents et martiaux. Superbe. Egalement au méconnu et attachant "Weeping Annaleah" de Mickey Newbury rebaptisé ici "Sleeping Annaleah" étonnamment lyrique et d'un romantisme à tout crin. Ainsi qu'à ce "Muddy Water'", obscurité bluegrass de Phil Rosenthal. Ce même romantisme prégnant dans le merveilleux "Something's gotten hold of my heart" popularisé par Gene Pitney.
Sans oublier cette version à tomber du classique de Jimmy Webb, "By the time I get to Phoenix" où l'ascétisme des Bad Seeds fait mouche. Pas à dire : ces gars-là savent s'effacer et ne jouer que la note juste derrière leur leader qui n'a peut-être jamais plus vocalisé ainsi.

Ajoutons à cela le folk de Johnny Cash ("The singer") ou popularisé par Johnny Cash ("Long black veil"); le blues façon John Lee Hooker ("I'm gonna kill that woman"), le gospel traditionnel ("Jesus met the woman at the well"), une version complètement déchaînée de "All tomorrow's parties" et la meilleure cover de "Hey Joe" existante, hantée avec son violon plaintif et ses soubresauts de Hammond et l'on obtient ce qui s'apparente de très près à un chef d'oeuvre. L'une des trois oeuvres majeures de son auteur.
La même année, Cave devait également publier Your Funeral...My Trial, irréprochable 4ème album et qui verrait la dernière incarnation du line-up originel.
Une période touchée par la grâce s'achevait, une autre plus longue et tout aussi passionnante plébiscitée par le public allait s'ouvrir.

En bref : une réécriture et une réappropriation proprement étourdissante de standards folk, blues et de pop orchestrés  par un ex-punk reconverti peu à peu en crooner habité. Indispensable.
 


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08 mars 2024

Tricky - Olympia (Paris) 06/03/24


Les aficionados hardcore qui attendaient de ce Maxinquaye Reincarnate la réécoute exhaustive de leur album préféré en auront été pour leurs frais. Seuls 7 des 12 morceaux originaux figuraient dans la setlist de l'Olympia. Moins qu'à l'Ancienne Belgique trois jours plus tôt. Et point de "Pumpkin" est-ce bien raisonnable ?

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Unloved - Centquatre (Paris) - 02/03/24


Soirée Inrocks ce samedi au sein du vaste complexe du Centquatre. Nous sommes là pour nos chouchous du moment. Le trio Unloved est en ville d'autant plus que le couple Vincent/Ciancia est désormais résident de la Ville Lumière. Enfin... quand on parle du trio... ce soir le public est orphelin de David Holmes, étonnamment absent de ce set tant attendu.

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20 décembre 2023

Top Dodb 2023



Voici venu le traditionnel top albums Dodb de 2023. Cette année beaucoup de points communs pop entre NICKX et JU, une belle présence de disques néo-soul, les habituelles trouvailles sous les radars de BOUDDAHNIGHT et le bon gros métal qui tâche de HIPHOP. Mine de rien 26 univers à découvrir ou à creuser. On en attendait presque pas tant. Bonne année !

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18 décembre 2023

Jim - Loves Makes Magic (2023)

C'est la découverte de l'année. Où un DJ, James Baron,  rompu aux scènes électro et homme fort de moult déclinaisons chill  (Crazy Penis, Secret Stealth) se retrouve comme beaucoup, face à lui-même lors du confinement de 2020.
Désireux de s'ouvrir à d'autres musiques qu'il vénère (Nick Drake, les harmonies vocales de Crosby Stills & Nash) notre quinquagénaire décide donc de  perfectionner son finger picking et d'expérimenter les tunings chers à ses idoles. Il prend alors des cours du soir auprès de son ami Ben Smith qui intervient aussi sur ce premier lp et fourbit ses armes.

Notre homme ainsi subjugué par le son Laurel Canyon encapsulé par la Canadienne Joni Mitchell, se lance dès 2021 avec un premier EP sous son nouvel avatar, le très réussi Falling That You Know, qui vire babord toute vers la folk délicate. Ainsi pour la première fois, il est ainsi donné l'occasion d'entendre l'organe vocal de l'artiste. Organe pas si éloigné par certains trémolos de celui de Rustin Man, l'ex Talk Talk, même si de fait c'est davantage vers l'univers onirique et faussement désabusé que l'on pourrait rapprocher les deux hommes.
Et on en arrive donc à ce magistral Love Makes Magic. Dans lequel n'étaient la franchement groovy "Oxygen", que l'on peut lire comme une diatribe envers les réseaux sociaux  et "Soul river flow" , souvenir de journées bucoliques passées en famille aux Aber Falls du Pays de Galles, il n'est que peu de part laissée aux parenthèses funky et dansantes. Ces deux morceaux irrésistiblement enchaînés font aussi la part belle à une sorte de mélancolie toujours empreinte d'ouverture d'esprit.
"Across the street" qui s'interroge sur les relations sociales exacerbées parfois faussement, pendant le confinement, "A life inbetween", mise au point revancharde mais pas vacharde et personnelle de l'auteur, la somptueusement écrite "Where the leaves are falling", hommage au couple parental miraculeusement épargné sont autant d'affolantes ballades pop folk nimbées de choeurs évanescents.
L'un des points forts du disque, en tout cas sa pièce centrale est "The ballad of San Marino", somptueux instrumental de 7' d'une folk song qui in fine prend son envol pop.
Autre coup de force où à nouveau l'éclectisme savant de James Baron règne en maître : cette reprise totalement rêveuse et transfigurée du "Phoenix" de The Cult sur laquelle Danielle Moore échappée des Crazy P vocalise de façon bienvenue. Magique.

Ah, et il y a aussi cette magnifique pochette qui convie à la fois dystopie et horizons solaires, soit la schizophrénie de ce remarquable premier effort solo.
Jim emmène sa folk vers des cimes douces-amères naguère visitées par l'un de nos culte représentants d'ici, Quiet Dan. Ici affleure davantage le background funky de l'artiste ; mais la qualité d'écriture pour ce qui s'apparentait a priori à une récréation devenue mise en abyme personnelle, s'avère invariablement étourdissante.
Jim a le mojo.

En bref : les débuts incroyablement réussis d'un vétéran des scènes dance et électro. James Baron  transforme en or un recueil d'influences musicales et intimes, né d'un isolement forcé. Un coup de maître qui en appelle beaucoup d'autres.




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05 décembre 2023

RVG - Café de la Danse (Paris) - 02/12/23

Après une longue expectative née des deux annulations de sets consécutives (Valence et Bordeaux), nous attendions fébriles la confirmation du show qui allait nous venger du couac de Glasgow quelques mois plus tôt. A mi-journée, la nouvelle tombait : Romy Vager avait retrouvé un filet de voix et allait assurer son Les Femmes S'en Mêlent.

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03 novembre 2023

The Mabuses - s/t (1991)

En 1991, combien d'entre nous en âge de s'intéresser encore au rock indé, avons écouté en boucle ces madeleines diffusées par Bernard Lenoir qu'étaient "Kicking a pigeon" et "Mad went the barber". Deux titres parus sur un single promo proposé aux radios. Pour ne pas citer "Diego", première chanson diffusée sur l'antenne.
Bon des disques indé, il en sortait treize à la douzaine et on savait déjà pertinemment qu'à un moment donné, un tri s'imposerait. Mais assez vite, on se penchait sur ce curieux portrait d'enfant qui ornait le premier disque sans titre de ce "groupe" au drôle de nom cinématographique. Et l'auditeur curieux, de vite apprendre qu'il s'agissait de celui de Kim Fahy, homme à tout faire de l'un des groupes les plus importants et novateurs de son temps.

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29 octobre 2023

Roadrunners - Instant Trouble (1993)

La France n'a certes jamais été pionnière dans l'histoire de la rock ni de la pop. Elle a pu au moins se targuer d'être d'être dans le coup dans les musiques expérimentale et électronique et pour ce qui est du pur binaire jouissif, n'avait pas grand chose à envier dès les années immédiates d'après punk. Il y eut d'abord cet axe normand représenté fièrement qui au Havre (Little Bob Story, Fixed Up) qui à Rouen (Dogs forcément).

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