29 juin 2010

The Ladybug Transistor - The Albemarle Sound (1999)

Les nouveautés c’est bien beau, mais il ne faut pas oublier non plus les vieilles pépites. Celle-ci est à coup sûr très peu connue, bien qu’ayant trouvé sa place sous forme d’affiche sur les murs du fameux disquaire du film High Fidelity (même s’il faut le savoir pour le voir). Pour faire vite, ce disque est d’une fraîcheur sans fin, réalisant le pont parfait entre Love et les High Llamas. C’est leur troisième album après Marlborough Farms en 1995 et Beverley Atonale en 1997, et il me semble que trois autres sont sortis depuis. Fondé à cette époque-là par Gary Olson, Edward Powers et Javier Villegas, The Ladybug Transistor est une petite fanfare pop issue de Brooklyn à une époque où l’endroit n’était pas encore le lieu prisé par la hype. En fait tout dans ce disque n’est que luxe, calme et volupté, Baudelaire n’aurait pas dit mieux.

Très proche de The Essex Green et donc encore une fois du collectif Elephant 6, The Ladybug Transistor utilise la même méthode qui a maintes fois fait ses preuves : des arrangements et des rythmes variés, un côté relativement bancale, et surtout une profusion mélodique de chaque instant. En somme de la pop orchestrale et ensoleillée comme la pratiquaient le trio de choc Beach Boys, Byrds et Zombies. Pour les spécificités, c’est notamment du côté de la batterie qu’il faut aller fouiller. A elle seule et par ses nombreux changements de rythme et de style, elle imprime un doux swing à tout l’album, encore une fois très 60’s. Autre particularité : les cuivres élégants et discrets qui tapissent le disque (on pense à l’immense ballade "Today knows"). Enfin, la douce voix de Gary Olson, à la fois profonde et en retenue, qui est aussi un exemple de cool attitude. Cool, mais classe.


Il n’y a pas à proprement parler de "tube" sur The Albemarle Sound, mais sur 35 minutes seulement on compte de très nombreux "gros" morceaux. Entre autres l’édifice "Meadowport Arch" d’une densité musicale incroyable, mais aussi "Like a summer rain" qui comme son nom l’indique rentrerait parfaitement dans la discographie des garçons de plage. Luxe, calme et volupté, une fois de plus. Erudit et léger à la fois. "Six times" et "Oceans in the hall" sont aussi deux autres pièces de choix. Deux savants alliages de cuivres, basse et voix, créant un son pastoral de petite fanfare indie pop. Le temps passe bien vite à l’écoute de ce disque.

En bref : avec une relative inexpérience mais aussi avec une classe et une inventivité rares, ce petit groupe new-yorkais livre un disque anachronique et vintage totalement enchanteur. Un autre classique de disque d’été.




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A lire aussi : Saturday Looks Good To Me - Fill Up The Room (2007)

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L’immense "Meadowport Arch" et "Like a summer rain" sur fonds de photos de Beatles :





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Goûte Mes Disques - Compilation Jeunes Pousses Vol 4 + Interview


C’est désormais une affaire qui roule. La quatrième édition des compilations montées par le très bon webzine musical et ami Goûte Mes Disques (anciennement Liability) vient de voir le jour et devrait logiquement remporter un succès encore supérieur à celui de ses prédécesseurs. L’objectif est simple : faire découvrir bonnes surprises et groupes sous-médiatisés en proposant un titre gratuitement. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce quatrième opus est sans fausse note aucune taillé pour l’été.

Ca commence d’ailleurs très fort avec une première brochette de titres tubesques. Le duo danois Quadron y présente son "Slippin", le parisien Nick & The Mirrors continue sur la lancée avec un très bon "Once upon a child" et Quadricolor enfonce le clou avec un "Euphony" débridé. Le ton se durcit un peu en avançant dans le disque, notamment avec We Are Enfant Terrible qui commence à tendre vers le dance floor, tout comme Axel & The Farmers un peu plus loin. Entre les deux vous trouverez également du très bon rock (la chanteuse d’Atlanta Bosco, mais aussi les bruxellois de Busty Duck).

C’est donc une programmation très éclectique et internationale que nous propose GMD, et à vrai dire il n’y a pas grand-chose à jeter. Tout juste les belges &lz et les anglais Hook & The Twin remportent un peu moins mon adhésion, mais ça n’est qu’une histoire de goût. Sans surprise, "One on one" des excellents Clara Clara est mon petit chouchou de cette compilation qui on l’espère chez Dodb connaîtra de nombreuses suites.

En attendant nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur le projet avec l’interview de Jeff Lemaire rédac chef de GMD et principal coupable de cet objet.

"One on One" par Clara Clara :


Bonjour Jeff, peux-tu nous dire rapidement qui tu es ?

Jeff Lemaire, interprète de conférence le jour, rédacteur en chef de Goûte Mes Disques le reste du temps!

Comment est née l’idée de ces compilations Jeunes Pousses ? Quel en est l’objectif ?

Il faut savoir que les webzines sont très régulièrement contactés par des groupes débutants à la recherche d'oreilles critiques prêtes à juger leur première démo ou leur EP/album fraîchement débarqué. Et très souvent, lorsque ceux-ci valent le détour, le papier qu'on leur consacre se retrouve parachuté entre une chronique de MGMT et une autre de Hot Chip. Nous nous sommes dit que ces "jeunes pousses" méritaient mieux que ça. Et surtout, plutôt que de demander au lecteur d'aller chercher du son, on préférait lui en donner. On le sait : il y a une certaine frilosité chez une bonne partie du lectorat, qui préfère écouter les quinze mêmes groupes plutôt que d’aller à la découverte de groupes inconnus. Bref, avec une initiative comme Jeunes Pousses, on prémache la tâche pour les plus paresseux ou frileux de nos lecteurs.

Qui se charge de la programmation de ces compilations ?

C'est un effort purement collectif, même si le rédacteur en chef a toujours le dernier mot. Enfin, pour le moment, je n'ai pas été confronté à d'énormes levées de bouclier! Bref, pendant plusieurs semaines, les rédacteurs proposent leurs candidats. On en a généralement une quarantaine, mais ils ne sont plus qu'une bonne quinzaine après l'écrémage sur base des préférences de chacun.

"Slippin" par Quadron :


Y a-t-il une volonté de coller à la ligne éditoriale de Goûte Mes Disques ?

Oui, bien sûr. Enfin, on essaie. On est un peu tributaires de nos déambulations sur le Net et des groupes qui nous contactent histoire de voir si l'on n'a pas envie de parler d'eux. Mais globalement parlant, je pense que les premiers volumes collaient à notre ligne éditoriale pop / rock / electro / hip hop, et on compte bien continuer dans cette voie.

Techniquement, comment cela se passe t-il ? Contactes-tu tous les groupes afin d’avoir leur accord ?

Toujours. Un mail poli fait généralement l'affaire.

Comment est perçu ce genre de démarche par les artistes eux-mêmes ?

Très bien je pense. Forcément, pour un groupe débutant et/ou complètement inconnu par chez nous, se dire que la page va être consultée par environ 1.500 personnes en quelques jours, c'est forcément une bonne nouvelle, quitte à y laisser un MP3 dans la bataille! Lorsque nous avons élaboré le dernier volume, j'ai vraiment pris conscience de la popularité de l'initiative : en quelques jours à peine, tous les groupes avaient répondu positivement à nos requêtes. Forcément, ça fait plaisir.

A terme, que vont devenir les compilations Jeunes Pousses ? Des évolutions en vue ?

Franchement, pour une équipe comme celle de Goûte Mes Disques, composée exclusivement de bénévoles, il va être difficile de pousser encore un peu plus le produit ou de le faire évoluer. Pour une structure qui fonctionne à 95% grâce au travail d'une poignée de motivés, se dire qu'on a pu sortir quatre volumes de Jeunes Pousses en aussi peu de temps, c'est déjà un accomplissement énorme. D'autant plus que pour ce qui est du versant électro du site, nous avons nos "Goûte Mes Mix", qui nécessitent également pas mal de boulot. Sans parler du fonctionnement du site au quotidien! Aujourd'hui, la concurrence avec les blogs et les sites professionnels et vraiment acharnée, et ce n'est pas facile tous les jours de faire tourner le site. Mais franchement, quand je réécoute les quatre compilations Jeunes Pousses qu'on a produites, je me dis que le jeu en vaut clairement la chandelle!

Le lien pour télécharger gratuitement la compilation et le site de Goûte Mes Disques

"The great commander" par Busty Duck :


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27 juin 2010

Spiritualized - Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space (1997)

La légalisation des drogues douces est bien évidemment encapsulée voire justifiée par cet homme-là ; et ce n'est même pas un fumeur qui vous parle ! Notre homme le Jason, Pierce ou Spaceman selon les avatars, depuis le légendaire Spacemen 3, est le dépositaire incontesté d'un rock drogué et hallucinogène qui telle une vague, emporte tout sur son passage !

Exeunt donc, les Dandy Warhols, Brian Jonestown Massacre ou autres Warlocks, pourtant auteurs de deux ou trois choses intéressantes, mais qui ne sauraient rivaliser sur la durée et en inventivité avec le quatuor (devenu protéiforme) de Rugby, Warwickshire.

En 1997, sortait cette chose, en fait le grand oeuvre de la bande de Jason, peut-être vaguement titillé par le magnifique Let It Come Down de 2001. Jusque là, le groupe évoluait dans des sphères stratosphériques, encore empreintes des influences garage fuzzées de Spacemen 3. Là, on allait complètement passer à autre chose, entrer dans une autre dimension, à l'image du titre de la pochette.

Tiens, la pochette, parlons-en ! Déclinée en armoire à pharmacie, avec quel que soit le support (vaste digipack ou double vinyl devenu collector pour une absurde histoire de pressage initial foiré) une posologie longue comme le bras, prescriptions et effets indésirables multiples -("écouter Spiritualized de façon prolongée peut nuire à votre santé psychique, ou entraîner la somnolence au volant, ce genre..."), ce disque se veut une odyssée qui de sourde et mélancolique s'achève en chaos bruitiste totalement déprimé. Il faut dire qu'il y a de quoi : Jason déjà en proie à ses démons intérieurs et pharmaceutiques, se voit du jour au lendemain larguer par sa douce organiste, la très photogénique Kate Radley,

"Ladies....", déjà naît sur le fil du rasoir pour une histoire contractuelle de sample d'Elvis refusé par les ayant-droit sur le morceau-titre, et dont la version originelle se monnaye, est à la trance soul psychédélique, tout ce que les affreux Simple Minds avaient raté sur tel disque à prétention gospel de mes deux, dans les sordides années 80. La comparaison peut sembler inique, et elle l'est, mais il n'est qu'à mesurer le traitement différent que l'on peut faire de mêmes instruments : où comment une batterie pachydermique peut se transformer en tempo gracile, comment des choeurs black féminins réfrigérés et convenus peuvent en arriver à faire fondre la banquise, comment de lourds et patauds cuivres (midi, of course, tu parles !) et claviers peuvent être frappés du sceau du groove, un groove lancinant et obsédant, il est vrai !

"Ladies...." est une magnifique chanson en boucle, qui fonctionne autant de par sa mélodie apaisée que par ses contre-chants tourbillonants et en chorale. Mixé à "Come Together", sans doute l'un des titres les plus usités dans la pop moderne (les Fabs, Primal Scream, etc), et à son feedback vertical, les choeurs soul se déchaînent dans une gigantesque partouze cuivrée dans le final. "I Think I'm in Love" démarre en planerie liturgique avec son orgue en ré, sa basse fretless et sa guitare wah-wah, pour tout d'un coup, se mettre à dépoter dans une longue jam aux frontières du gospel, irrésistible !

Si "Electricity" renoue avec les antécédents garage survoltés précités, la délicate ballade "Stay With Me" et son amusant emprunt à l'horrible scie "Take My Breath Away", est une poignante ode à Kate Radley. Au fur et à mesure que l'album se déroule , la durée des chansons s'allonge, et l'auditeur comprend qu'il est confronté de façon inévitable à la psyché tourmentée de son auteur. Tantôt free et cacophoniques, (les instrumentaux "The Individual", "No God Only Religion"), les plus belles pièces de l'album, toutes plus déchirantes les unes que les autres, défilent sous nos esgourdes transies d'émotion, car cet album est vivant, a un feeling, un vrai, pas de ceux qui obéissent aux cahiers des charges des maisons de disques ni aux parts de marché !

C'est ainsi l'incommensurable tristesse de "Broken Hearts", ses cordes déchirantes, sa mélodie de cor à pleurer, l'infinie quiétude où affleure un tant soit peu la rédemption de l'artiste maudit (le gospel "Cool Waves", et ses envolées de flûte enchanteresses).

Jusqu'au morceau qui résume à lui seul l'humeur de l'oeuve, cet abyssal et sans concession "Cop Shoot Cop..." et sa tirade définitive "There's a hole in my veins where all the money goes..." ; on a compris le message opiacé...
Quelques notes de piano, des éruptions de guitare et de sax, des choeurs qui s'évanouissent dans un songe ; cette odyssée de 70' laisse son auditeur pantelant sur une ultime profession de foi.

En bref : le disque ultime d'un genre très souvent décliné, l'odyssée cosmique planante, empreinte de soul psychédélique. Rarement cependant, telle oeuvre aura dans son achèvement, incarné pareil songwriting et émotion conjugués.






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"I Think I'm in Love" :


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The Bewitched Hands - Birds And Drums (2010)

Les Bewitched Hands (anciennement On The Top Of Our Heads) semblent être depuis le printemps dernier un écho indispensable aux conversations et autres débats sur la scène française. En effet, les rémois s'inscrivent dans cette mouvance tricolore talentueuse que l'on observe évoluer d'un oeil surpris et méfiant (difficile d'oublier les clichés) depuis quelques années. Mais les Bewitched Hands ont cela de différent qu'ils remplacent la production influencée caractéristique de bon nombre de ces groupes par une énergie nouvelle, propre à cette formation qui nous mène de surprises en surprises depuis leur reprise du "Tonight" de Yuksek jusqu'à cet album d'une pureté plus que satisfaisante.


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18 juin 2010

Janelle Monáe - The ArchAndroid (2010)

Dépasser ses à-priori. C’est la leçon que je retire de la découverte de ce disque que je n’aurais normalement jamais du écouter. Mais il y a eu cette pochette, presque classique dans ce milieu r’n’b, mais avec un je ne sais quoi en plus d’intriguant. Un univers futuriste autour d’un concept album travaillé, enrobé d’une mythologie SF imaginaire pas kitsch pour sou. Et puis on creuse un peu et on commence à comprendre le pourquoi du comment, on prend conscience de la qualité du travail accompli, au vue de la constellation de pointures qui gravite autour. Janelle Robinson de son vrai nom n’est pas arrivée là par hasard. Ceux qui se souviennent avaient déjà pu entendre sa voix sur deux titres de Idlewild en 2005, et depuis Big Boi et P. Diddy ont tout misé sur elle. Avec un Ep sans faute mais discret en 2008, la jeune diva originaire de Kansas City amorçait déjà son édifice The ArchAndroid. Aujourd’hui le constat est sans appel, Beyoncé et consorts n’ont plus qu’à s’incliner devant les 70 minutes inespérées de cet immense fourre-tout soul, rock et r’n’b. Une grande artiste est bel et bien née et l’on tient là l’un des disques de l’année à mille lieux de toute autre production indé.

Composé à six mains avec l’aide de Nate Wonder et Chuck Lightning (tous deux coproducteurs réguliers d’OutKast) The ArchAndroid relance l’idée du disque complet, qui pompe autant dans le classique par ses interludes géniaux et réellement utiles ("Suite II Overture", "Suite III Overture") que dans les explorations free jazz avec les 8’48" de "BaBopByeYa" que l’on n’aurait jamais imaginé entendre en 2010. The Love Below d’André 3000 est ce qui s’en rapproche le plus. La production affiche un souci du détail permanent et semble inépuisable au fil des écoutes. Un disque ultra moderne qui évoque pourtant à chaque instant les meilleurs moments pop de la Motown version Diana Ross. Et puis évidemment il y a cette voix, insolente de maîtrise et de diversité, mais jamais au grand jamais placée devant les chansons. Que ce soit dans un registre Dionna Warwick ("Say you’ll go"), Mariah Carey ("Oh maker"), Erykah Badu ("Wondaland") ou Beyoncé ("Dance or die"), Janelle affiche un groove incroyable, capable de faire adorer le r’n’b à ses plus fervents réfractaires.


Et si la deuxième partie de l’album s’efforce sans peine d’explorer le genre par toutes les fenêtres possibles, la première elle est un véritable concentré de singles imparables où la créativité et les idées ne lâchent jamais le terrain à la facilité. C’est grâce à eux que ce disque connaîtra sans doute le succès commercial, mais Janelle n’a vraiment pas à en avoir honte. Au contraire, elle coiffe tout le monde au poteau, à chaque niveau. Premier sur le papier, "Dance or die" avec le poète hip-hop Saul Williams. Impeccable. On continue avec l’entraînant "Faster", doo wap improbable qui sait surprendre à nouveau en plein morceau. Suivent "Locked inside" single disco évident et "Cold war" morceau pétaradant à la Gnarls Barkley. Pour beaucoup ce serait déjà bien assez, mais Janelle ne s’arrête pas là et livre aussi "Tightrope" en featuring avec Big Boi, "Make the bus" avec Kevin Barnes d’Of Montréal (peut-être le titre qui a le moins sa place ici, encore que ce refrain…) ainsi que le délicat "57821" aux côtés de Deep Cotton.

Impossible aussi de ne pas souligner le funky et vocodé "Mushrooms & roses" qui m’évoquerait presque les Flaming Lips chantés par Prince, l’immense "Come alive (The war of the roses)" où Janelle se lâche complètement et part très loin dans les hurlements, montrant à nouveau une autre facette de sa personnalité. Le morceau non linéaire et mené par une guitare sèche est exemplaire dans le genre. Enfin mon préféré : "Oh, maker" qui part en petits arpèges délicats auxquels viennent se coller un beat ultra classe bien que déjà-vu, quelques overdubs, et surtout Janelle qui telle une grande dame ensorcelle le titre de tout son charisme.

En bref : surprenant de bout en bout, The ArchAndroid est la boîte de Pandore musicale de cette année. Qu’on aime ou qu’on déteste le r’n’b on ne peut que saluer ces 18 titres pleins de groove, de classe et d’idées. Une Reine est née.




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A lire aussi : OutKast - Speakerboxxx / The Love Below (2003)

"Tightrope" et "Oh, maker", deux aspects de la musique de Janelle :





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15 juin 2010

Inrocks Indie Club #49 (Ash+Alberta Cross+James Yuill), places à gagner


Le mercredi 23 juin prochain à La Maroquinerie de Paris se déroulera la 49èmé édition des Inrocks Indie Club. Au programme : la power pop du groupe Anglais Ash fameux pourvoyeur de tubes, mais aussi le blues à guitares montant de Alberta Cross (Brooklyn) et le folk légèrement électronica du londonien James Yuill. Autant dire que c’est une soirée qui promet d’être intéressante et variée.

A cette occasion Dodb s’associe aux Inrocks pour vous faire gagner 2 pass pour 2 personnes. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Quel (très bon) album déjà chroniqué sur Dodb s’appelle Ash Wednesday ?

Et d’envoyer vos réponses avec Nom et Prénom avant le mardi 22 juin au soir à contact@desoreillesdansbabylone.com avec l’intitulé "Concours Inrocks 49". Bonne chance à tous.

Réserver sa place

Le site de l’Inrocks Indie Club

"Over the hills" par James Yuill


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10 juin 2010

Eurockéennes de Belfort 2010, pass à gagner


Grand classique bien connu des festivaliers, les Eurockéennes de Belfort ce sont 3 jours et 4 nuits de concerts prestigieux dans un cadre idyllique, la presqu’île de Malsaucy. Cette année encore, les programmateurs ont mis les petits plats dans les grands pour offrir une set-list éclectique très internationale. Parmi tant d’autres, voici notre sélection à ne pas manquer :

Broken Social Scene, Charlotte Gainsbourg, Chromeo, Empire Of The Sun, FM Belfast, Foals, Fuck Buttons, Ghinzu, Hot Chip, Health, Janelle Monae, Jay-Z, Julian Casablancas, LCD Soundsystem, Massive Attack, Memory Tapes, Missy Elliott, Patrick Watson, The Bewitched Hands..., The Black Keys, The Bloody Beetroots, The Dead Weather, The Drums, The Hives, The Middle East, The XX, Two Door Cinema Club, Vitalic…

A cette occasion Dodb s’associe aux Eurockéennes et vous propose de gagner l’un des 2 pass 3 jours mis en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Quel est le premier concert vu par Dodb aux Eurockéennes de l’an dernier ?

Et d’envoyer votre réponse à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le dimanche 20 juin au soir avec votre nom et prénom. Bonne chance à tous !

Le site du festival et sa billetterie pour réserver son pass

Foals et leur "Spanish sahara" qui seront présents lors de cette édition :



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08 juin 2010

Secret Cities - Pink Graffiti (2010)

Il y a des histoires que les biographes prennent plaisir à raconter, qu’elles soient véridiques en tout point ou légèrement romancées. Celle de Secret Cities fait partie de celles-là. Un garçon, une fille, une rencontre en colonie de vacances à l’âge de 15 ans, une connexion mutuelle et une passion commune pour la musique gentiment psychédélique. MJ Parker et Charlie Gokey s’engagent alors dans une correspondance à distance, faite d’envois de petits bouts de sons que chacun reçoit, modifie et retourne à l’autre. Tout ça à travers le Dakota. De cette union nait en 2005 sous le nom The White Foliage, Zurich un Ep de dream pop calme à se procurer d’urgence. Quand la paire se réunit enfin et s’octroie les services du percussionniste Alex Abnos, The White Foliage devient Secret Cities et s’attaque à un quasi concept album en hommage à Brian Wilson et au dieu soleil.

Premier morceau de choix, et première claque de romantisme Spectorien, ce "Boyfriends" d’anthologie, tube évident et irrésistible de pop à la Shins. Il fait très chaud sous cette instrumentation dense où le tambourin ressemble à s’y méprendre à des cigales. Il résume à lui seul le style Secret Cities : des vocaux camouflés, des harmonies mixtes, un collage de couches instrumentales et électroniques, et surtout ce côté noisy très à la mode à l’heure actuelle. Le final est un petit sommet de composition. Tant que l’on y est, autant enchaîner avec l’autre chef-d’œuvre du disque : "Pink graffiti Part1". Quand le beat se lance, et que le clavier entame son gimmick, le temps est littéralement suspendu. On y croise une montée en puissance des instruments qui arrivent de tous côtés, un cœur de morceau vraiment foutraque, puis ce break piano/violon que l’on n’attend pas et qui change une fois de plus la donne. D’ultra optimiste le morceau devient mélancolique, pour finalement repartir en branle-bas de combat. Un monument.


Entre les deux tout est bon. De la délicatesse du piano de "Slacker" qui jongle habilement avec voix féminine et violons sur une rythmique hachée, jusqu’à l’énergie sans faille de "Color" qui contient un refrain dévastateur. Qui dit "Part1" pour Pink Graffiti dit aussi "Part2", bien que placé plus tôt dans le disque. Un autre morceau monumental, très chargé en instruments et au refrain évocateur : "I know, I know she still loves me / I know, I know she still needs me". Avec plus 4 minutes en moyenne par morceau, le groupe prend le temps de délivrer son message en le teintant de psychédélisme léger. Une fois de plus à écouter au casque sur la plage, ou en ville en s’y imaginant. Et ça sort aujourd’hui.

En bref : de la psyché pop orchestrée mais terriblement intime avec des refrains ravageurs et des parties instrumentales sous forme de montagnes russes. Papa Wilson surveille tout ça de loin et ne peut qu’acquiescer.



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A lire aussi : Lonely Galaxy - Ep 1 (2010) + Interview

"Pink graffiti Part1" et "Boyfriends", tous deux indispensables :




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04 juin 2010

Primavera Festival de Barcelone, Jour 3#


Allez, encore un petit effort pour ce dernier jour de marathon concerts. Surtout que samedi, la journée commence très tôt avec les représentations tant attendues du Parc Miro en plein cœur de Barcelone. Seuls les plus courageux s’y rendent, car il faut dire que le soleil y tape fort, et que l’ombre des palmiers n’y change rien. L’enchaînement des trois groupes de l’après-midi est sacrément alléchant. Tout d’abord Circulatory System alias ni plus ni moins la reformation d’Olivia Tremor Control. Will Cullen Hart ressemble un peu à un clone grossi d’Elliott Smith, et malgré un début de concert délicat niveau sonore (basse trop présente), la sauce finit par prendre et des morceaux comme "Overjoyed" remportent l’adhésion.

Rapide changement de scène et c’est au tour du quatuor montant Thee Oh Sees de se charger des festivités. Le groupe de San Francisco représenté par John Dwyer est bougrement efficace, totalement primitif, et dans une veine Cramps que l’on ne croise pas trop ces temps-ci. Très belle découverte. Enfin, Ganglians dont je dois vous chroniquer Monster Head Room depuis des lustres prend le relai. Le climax du Parc Miro est alors à son comble lorsque ces Beach Boys modernes déversent leur hypnotique son psyché californien. Lors d’un morceau comme "Valiant brave", le temps semble suspendu et la scène irréelle, au milieu de cet oasis artificiel, lui-même au milieu de cette ville en ébullition.


Le reste de la soirée pourrait même être anecdotique à côté de ça. Oh il reste encore du lourd, je ne dis pas, mais le plus gros semble déjà passé. Je verrai encore trois jolis prestations sur la scène Pitchfork : le psychédélisme cool de Real Estate, les transes cycliques de Bradford Cox alias Deerhunter alias Atlas Sound et enfin le girl power sauvage des Dum Dum Girls. Tout ça passe comme une lettre à la Poste.

En grosse scène, je ne serai tenté que par Dr Dog, apparemment ancien groupe rock américain qui a sorti un très bel album cette année : Shame, Shame, et ma curiosité me pousse à découvrir le phénomène Florence + The Machine la dernière chouchou de la BBC. A 22 ans, celle que les Inrocks surnomment la sorcière pop joue effectivement dans la surenchère, et personnellement son côté gueulard ne m’a pas convaincu.


Restent trois concerts de poids pour la route. Grizzly Bear, que je n’avais encore jamais vu et qui sont vraiment impressionnants. A quatre en configuration en ligne sur la très grosse scène Ray Ban, ils jonglent entre Yellow House et Veckatimest avec une facilité déconcertante tout en déformant juste ce qu’il faut les morceaux. Vraiment très bien. Vient ensuite un autre revival 90’s de l’indie rock américain : Built To Spill. Si je ne me souviens pas trop de leur concert, j’en garde une image très pop, avec des morceaux riches et d’agréables riffs de guitare. Ne manquaient vraiment à cette édition que Dinosaur Jr et Guided By Voices pour boucler la boucle.
Last but not least, le seul artiste complètement hors programmation par rapport au reste, le Salvador Dali jamaïcain, The Upsetter, Mr Lee Scratch Perry himself ! A 75 ans l’un des derniers papes du roots reggae encore en activité donne une prestation impeccable, et clôt dans un épais nuage de fumée naturelle ce festival très rock par un bon petit dub. Beau signe d’ouverture, et bon anniversaire au Primavera ! On se dit à l’année prochaine.

Primavera Festival de Barcelone, Jour 1#
Primavera Festival de Barcelone, Jour 2#

"Fake blues" par Real Estate


"Blood on the sand" par Ganglians


"Conventional Wisdom" par Built To Spill


Crédits photo Dani Canto / Inma Varandela ©

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02 juin 2010

Primavera Festival de Barcelone, Jour 2#


Autre particularité de ce festival espagnol, son côté mi-urbain mi-plage et son absence de camping. Du coup les festivaliers arrivent en masse on ne sait d’où : auberges, hôtels, coach surfing et autres plans plus foireux se chargeant d’apporter repos pour le lendemain. Et la meilleure manière pour démarrer la journée en douceur, c’est le fameux Auditorium de Barcelone, l’un des meilleurs sons de salle qu’il m’ait été donné d’entendre. C’est le jeune Owen Pallett (Final Fantasy) qui l’investit en cette fin d’après-midi et qui à lui tout seul va captiver la salle comble. Le violoniste virtuose canadien est un véritable prodige. Avec ses auto-samples de violon et sa voix limpide, il fait forte impression et remporte l’unanimité.

L’occasion était belle de rester en place et d’assister à la représentation live de l’album The Great Destroyer de Low mais comme à guichets fermés, je me rabats sur le collectif power pop canadien The New Pornographers. Et quel grand bien m’en a pris. A.C. Newman, Kathryn Calder et les autres sont bien plus que des rigolos joueurs de guitare, c’est un vrai groupe avec de vrais très bons morceaux ("Crash years", "Your hands", " My rights versus yours"…). Le leader avoue d’ailleurs à la foule que les Pixies sont la raison principale qui lui a donné envie de monter un groupe.


Dans le même état d’esprit et sur la même scène, les Texans de Spoon assurent un show original (rythmiques, claviers…) et varié qui place lui aussi la barre très haut. M’enfin pas trop le temps de rester jusqu’au bout non plus puisqu’il faut aller se placer pour le duo à la mode (trio sur scène) de Baltimore, j’ai nommé Beach House. La curiosité était forte de voir ce que donnent un disque comme Teen Dream sur scène. Y aura-t-il assez d’énergie ? Le constat est sans appel, oui Beach House sur scène c’est énorme. En douceur certes, mais énorme. Le genre de "perfect moment" où vous écoutez "Norway" ou "Gila" allongé dans l’herbe à regarder le ciel. Magique !


Vont alors suivre deux semi-déceptions. Wilco tout d’abord, qui entame avec des problèmes de sons, pour finalement jouer un répertoire assez mou, malgré de jolis morceaux. Tous les efforts de Jeff Tweedy n’y feront rien, cette fois-ci la magie n’opère pas. Plus grave, car apparemment déjà entraperçu lors de récents concerts parisiens, la chute de Panda Bear qui livre un set indigeste, décousu et sans véritable morceau. A ce stade là c’est vraiment de la branlette. Dommage, ne reste plus qu’à s’écouter Person Pitch en boucle, ou à attendre des jours meilleurs pour l’Animal tout seul.


Restent pour finir la journée deux groupes majeurs de l’indie rock Américain. Le Shellac de Steve Albini, qui n’a rien perdu de sa verve à coup de rythmes lourds et de riffs abrupts, et Pixies emmené par le fameux coule Franck Black et Kim Deal. Même si ces derniers communiquent peu, leur concert est bien évidemment monstrueux. C’est à ce jour le concert le plus fréquenté de l’histoire du festival avec près de 35.000 personnes tassées devant la grande scène. Et enfin ce sont les Brooklynois de Yeasayer qui se chargent de conclure ma soirée avec leur concert coloré et enjoué, mais il est déjà trop tard pour moi. Demain : dernier jour.

A lire aussi : Primavera Festival de Barcelone, Jour 1#

"My rights versus yours" par The New Pornographers




"Steady as she goes" par Shellac




"Flare gun" par Owen Pallett




Crédits photos Dani Canto (Owen Pallett), Chus Sanchez (Wilco), Inma Varandella (Pixies) ©

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01 juin 2010

Primavera Festival de Barcelone, Jour 1#


Ca y est, le marathon de concerts du plus gros festival espagnol est passé, et comme toujours le bilan est plus que positif. Pour sa dixième édition, le Primavera a battu tous les records en accueillant à guichets fermés sur trois jours près de 100.000 visiteurs dont la moitié internationaux. Plus de 240 performances se sont déroulées à l’impressionnant Parc Del Forum, mais aussi au Parc Joan Miro, à l’Auditorium ou encore dans l’un des nombreux clubs de la capitale catalane. Je n’en aurai vu que 21 (sic), mais c’est largement suffisant pour se faire une idée de la programmation ultra pointue de cette référence festivalière estivale, très axée il faut dire sur le rock à guitares, qu’il soit très actuel ou carrément revival 90’s.


Un premier jour qui commence à l’heure avec les nouveaux venus Floridiens de Surfer Blood. Je vous avais parlé avec force enthousiasme de leur excellent premier album Astral Coast et c’était l’occasion de vérifier l’efficacité de ces morceaux sur scène. Malgré le manque de prestance scénique de ses très jeunes membres, et un son pas forcément au top, le groupe ne s’en sort pas trop mal pour amorcer la machine. Mais ô surprise, c’est véritablement Titus Andronicus du New Jersey qui enflamme en premier la scène programmée par Pitchfork. Ian Graetzer y déploie des montagnes d’énergie et comme sur album il fait revivre avec ses collègues une sorte de rock de bar que l’on croyait perdu, entre rage électrique et effets pop entraînants, avec un brin de voix très Conor Oberst.


Ensuite même si The XX arrive à m’intéresser par moments, l’ensemble sonne beaucoup trop froid et distant pour me retenir très longtemps sur la scène Ray Ban. Par contre, l’un des trop mal connus groupe emblématique des années 90, notamment fondateur du désormais prestigieux label Merge Records, j’ai nommé Superchunk, est une bien belle surprise. De bonnes grosses guitares comme on les aime, des morceaux énergiques, encore une fois ce mix parfait entre rock et pop. Il fallait bien ça pour compenser la semi déception des Canadiens de Broken Social Scene. Kevin Drew et l’improbable Brendan Canning ont beau faire ce qu’il faut, pour moi il manque des morceaux.


Bien-sûr ce que tout le monde attend en ce premier jour, c’est la reformation des papes les plus cools de l’indie rock US, avec sur scène un line-up de légende : Malkmus / Nastanovich / Kannberg / West / Ibold, ne manquait que Bergman de Silver Jews, qui bien que simple invité au sein de Pavement apportait quand même sa touche à l’époque. Et il n’y a pas à tergiverser, avec seulement cinq albums au compteur, Pavement nous a pourtant joué un Best-of jouissif de plus d’1h30. Tout y est passé : "Cut your hair", "Shady lane", "Grave architecture", "Stereo" ou encore ma préférée : "Grounded". Il y a quelque chose de magique à entendre ces arpèges tout au long de ce morceau parfait. Entre nonchalance et réelle complicité, les Californiens ont montré qu’ils étaient là pour autre chose que de l’argent et ça fait plaisir.

Le duo expérimental de Bristol Fuck Buttons endosse le rôle de voiture balai de la journée avec un son indéfinissable mais captivant, qui ne ressemble définitivement à rien, anti easy-listening au possible, mais très loin d’être inintéressant. Gardons des forces pour le lendemain.

"A more perfect union" par Titus Andronicus


"Hyper Enough" par Superchunk


"Grounded" par Pavement


Crédits photos Inma Varandela (The XX) / Dani Canto (Superchunk & Pavement) ©

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