29 septembre 2009

Saturday Looks Good To Me - Fill Up The Room (2007)

Dans le registre des oubliés, SLGTM tient une place de choix. Et à vouloir porter des noms à rallonge, on ne se facilite pas le travail. Pourtant il s’agissait déjà du septième album du collectif multiforme du Michigan, leur premier chez K Records. Et comme derrière chaque formation se cache un génie qui dort, c’est ici à Fred Thomas que l’on doit une très grande partie de la réussite de ce disque, ainsi qu’à ses deux pères spirituels. Imaginez les affiliations : Phil Spector dans un premier temps, pour le côté ultra prolifique, qui écrit pour les autres, et inspiré par les girls group ; Jeff Mangum dans un second temps, pour le côté big band, le multi-instrumentalisme et le style d’écriture imagé. Ajoutez à ce grand gourou trop doué une bande de cinq bras cassés à la réputation scénique explosive et vous obtenez un disque pop forcément passionnant.

Enregistrés dans quatre studios différents (Stockholm, Portland…) avec une approche artisanale travaillée (si vous voyez ce que je veux dire), ces onze titres urgents et majoritairement joyeux remplissent l’espace sonore à merveille. Le rendu est lo-fi certes, mais les fantaisies rythmiques autant que mélodiques ne cessent d’attirer l’attention. Ayant déjà allègrement passé la bonne douzaine d’écoutes, je ne cesse de découvrir de nouveaux moments dans cet album rebondissant. Un de plus où il n’y pas grand-chose à jeter. Dès l’introductif "Apple", le ton est donné, l’ambiance est 50’s, l’humeur est T-Rex. Et jusqu’au final de "Whitey hands" ça ne s’arrête pas un seul instant. Ah si, j’oubliais, le magnifique interlude central de "Peg", en mode Beach Boys acoustique.


Sur le thème du changement et sous haute influence 60’s, Fred Thomas livre avec classe et entrain des compositions abouties et variées bourrées d’instruments évocateurs d’une époque (mélodica, Glockenspiel, clavecin…). De la simple pop song à guitares "Money in the afterlife" au happy clap de "Edison girls", en passant par la très Okkervil River "The Americans", l’on ne s’ennuie jamais. Même Betty Marie Barnes vient pousser la chansonnette sur le très nostalgique (et encore une fois Beach Boys tribute) "Hands in the snow". Tout ceci aurait déjà été suffisant, mais je garde le meilleur pour la fin : les deux sommets que sont "(Even if you die on the) Ocean" et "When I lose my eyes". Le premier parce que l’on dirait l’un des meilleurs morceaux de Neutral Milk Hotel. Le deuxième parce que les paroles sont poignantes (le titre déjà), l’écho de la guitare est dantesque, le chant est habité (Arcade Fire ?) et surtout grâce à ces changements de rythme incessants et surprenants. Deux sommets. A peine le haut de l’iceberg d’un excellent disque de pop alternative.

En bref : effectuez votre tache d’intérêt général en accordant quelques écoutes à ce bel oublié de 2007. Comme le dit le post-it Total Heaven : sweet indie pop !




Le site officiel, le Myspace et l’album en streaming

A lire aussi : The Sw!ms - Ride Of The Blueberry Winter (2006)

Le clip de "Money in the afterlife" et "(Even if you die on the) Ocean" en mode à emporter :



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