07 septembre 2009

Jeffrey Lewis - Interview


Peu avant la trêve estivale, j’ai eu la chance de rencontrer l’artiste new-yorkais Jeffrey Lewis lors de son récent passage à Bordeaux. Captivé à la fois par son évolution musicale sur scène et sur disque, et surtout par la qualité de ses bandes dessinées persos, j’ai eu envie de lui poser quelques questions, sur sa musique, mais pas seulement. Rencontre.

Lors de ton dernier concert à Bordeaux le public semblait t’apprécier énormément. Pourquoi un tel accueil en France ?

Peut-être que la France est heureuse de nous voir parce qu’il y a 2 ans nous y avons fait une tournée. Nous n’avons joué qu’à Paris et une ou deux autres villes de province, cela commençait donc à faire longtemps que nous n’avions pas joué à Bordeaux, Toulouse ou encore Lille. C’est génial de revenir et de recevoir un accueil pareil.

Les Junkyard sera-t-il ton groupe de toujours ?

Non, je pense que nous allons continuer à changer le nom et les membres. Rien ne dure très longtemps.

Comment gères-tu la célébrité ? Est-ce que l’on te reconnait quand tu voyages ?

Je ne pense pas être une célébrité mais cela arrive que les gens me reconnaissent dans des endroits bizarres, comme un bus, une boulangerie, un avion en Allemagne, ou dans les rues de Brooklyn, c’est toujours agréable de savoir que l’on compte pour quelqu’un.

Connais-tu d’autres artistes musicaux intéressés par les comics?

Je crois que le nouvel album de Sufjan Stevens album est livré avec un comics, il m’a contacté à ce propos pour me demander si je connaissais un bon imprimeur. David Herman Dune fait pas mal de bd aussi.

Question difficile, quand te sens-tu le mieux ? En écrivant des chansons ou en dessinant des bd ?

Dessiner des bd est le sentiment le plus bénéfique.

Tu as fait une thèse de fac sur le célèbre comics The Watchmen. Peux-tu nous dire en quelques mots pourquoi cette bd est si reconnue ?

C’est un excellent, étrange et unique travail de littérature. C’est en même temps riche, complexe et brillant comme Proust ou Joyce, et en même temps c’est une vraie fiction adolescente, pleine de violence et de super-héros en costume. Une combinaison unique qui n’a jamais été égalée depuis.


Envisages-tu de réaliser des films ?

Je ne sais pas faire de films.

Te considères-tu encore comme jeune? Es-tu encore capable de voyager sans rien et de voir où le vent te mènes ?

Habituellement je tourne tellement que lorsqu’il est l’heure de rentrer à la maison c’est plutôt excitant. Mais c’est toujours génial de visiter de nouveaux endroits, que ce soit en tournée ou en voyage. Ces dernières années je suis allé en Egypte juste pour voir, et en Australie pour faire quelques concerts. Les deux expériences étaient géniales.

Que penses-tu des blogs et de leur impact sur la musique ? Tiens-tu un blog toi-même ?

Je n’ai pas vraiment le temps pour ça, c’est déjà assez dur de gérer ses mails.

Quels autres groupes écoutes-tu ? Es-tu au courant de tout ce qui sort ?

Je ne suis généralement pas très intéressé par les nouveaux groupes, même si je reçois de nombreux nouveaux disques par mon label. Je m’enthousiasme plus pour la vieille musique, mais des fois on trouve des choses intéressantes. Par exemple je viens de recevoir un exemplaire du nouveau Super Furry Animals et j’aime bien.

Sans aucune objectivité, quels sont tes 5 albums préférés de tous les temps ?

Dans le désordre :
For Little Ones - Donovan
Dragnet - The Fall
White Light/White Heat - The Velvet Underground
Don't Be Scared - Daniel Johnston
Lowdown - Prewar Yardsale

Le site officiel et le Myspace

A lire aussi : La chronique du concert à Bordeaux, la chronique du deuxième album

Le clip home-made de "To be objectified" :

2 Comments:

Unknown said...

Hé, c'est cool, tu l'avais faite avant ou après ? EN tout cas, une thèse sur Watchmen, ça force le respect. Et maintenant, folksinger, comme quoi, une thèse, ça mène à tout...

Ju said...

Je l'avais faite après, ça a toujours du bon de trainer un peu après les concerts (bon ok, surtout si tu habites à côté!). En tous cas je conseille vivement chacune des ses bd (en vo certes) même si de nombeaux numéros sont déjà en rupture de stock, mais généralement réapprovisionnés régulièrement.