28 février 2011

Josh T. Pearson - Last Of The Country Gentlemen (2011)

Il y a des disques comme ça. Des disques dont on mesure instantanément la qualité, mais dont on sait qu’ils ne "marcheront" jamais. Disons-le tout de suite, Last Of The Country Gentlemen ne va pas vous donner le sourire. Son écoute est même pour le moins plombante. Mais il suffit de le savoir, et de le prendre comme tel. Pour ceux qui ne l’auraient pas reconnu derrière sa barbe, Josh T. Pearson est l’ancien leader de Lift To Experience, vous savez ce trio texan mythique qui livra un seul et unique album il y a dix ans, et qui depuis continue chaque jour de gagner de nouveaux fans. Le succès, les projecteurs, les filles faciles, ça n’était pas pour lui. Aussi on l’a perdu de vue, et entraperçu son ombre entre Austin, Berlin et Paris. Dix ans plus tard il revient seul, et partage avec nous ses doutes et frustrations, ses amours impossibles et son éternelle quête d’absolu.

The Texas Jerusalem Corssroads nous avait laissé sur un mur de son épique. Ici c’est tout le contraire : une voix, une guitare sèche, et tout juste un violon. Pas un bruit de fond, pas un arrangement, impossible d’échapper au chant cathartique de Josh. Enregistré en seulement deux nuits à Berlin après une année "difficile", Last Of The Country Gentlemen est un disque radical qui ne brosse pas dans le sens du poil. Déjà parce que l’on n’y trouve pas vraiment de "chanson". Sur les sept titres de ce premier album solo, quatre font plus de dix minutes, et à vrai dire le tout s’enchaîne sans que l’on s’en rende compte. Le cowboy y joue le plus simplement du monde un répertoire douloureux sans être pathos, en colère sans être violent, torturé sans être tortueux.


On ne pense à rien d’autre lorsque l’on écoute ce chant à la fois autobiographique et thérapeutique. Il n’y a aucun refrain, aucune mélodie pour se rattraper, simplement des émotions à fleur de peau, sincères et émouvantes. Lui qui ne voulait pas devenir une star n’en deviendra certainement jamais une, mais tous ceux qui auront eu le courage de boire les paroles d’un "Sorry with a song" jusqu’au bout sauront de quoi on parle, entre intimité et sobriété. Place au recueillement, on vous aura prévenus.

En bref : un album solo de folk sombre, sous la forme d’un titre long et triste, sur la vie, la culpabilité chrétienne et tous ceux qui sont en marge. Assurément le disque le plus introspectif de l’année.




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A lire aussi : Lift To Experience - The Texas Jerusalem Crossroads (2001)

"Woman, when i've raised hell" en acoustique :



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26 février 2011

Tim Hecker - Ravedeath, 1972 (2011)

Tim Hecker fait partie de ces bâtisseurs sonores, ces dompteurs de bruit, dont chaque disque est une expérience auditive. À défaut d’être véritablement «accessible», sa musique est intense, profondément inspirée par des humeurs ou un état d’esprit passager. Comme si son auteur avait tenté de reproduire les vibrations qui résonnaient dans sa tête par des sons. En résulte un disque sombre, tantôt étouffant tantôt libérateur, à écouter d’une traite.

Le Canadien, ancien membre du groupe Jetone, n’a pas fini d’asseoir sa réputation de compositeur. Parmi ses nombreuses collaborations citons celles avec Aidan Baker (membre du groupe Nadja), Godspeed You Black Emperor sur scène, Fly Pan Am en studio. Il signe ici son sixième album solo (le troisième chez Kranky Records). À l’instar de Ben Frost et indéniablement inspiré par le père de l'ambient, Brian Eno, Tim Hecker a fait du bruit son instrument de prédilection pour façonner un genre hybride mêlant ambient, electro et shoegaze aux frontières de l’expérimental.

Le processus de composition éclaire en partie la densité du son de Ravedeath, 1972. C’est dans une église à Reykjavik que Tim Hecker, en compagnie de Ben Frost, a enregistré la trame sonore des morceaux sur un orgue à tuyau. L’acoustique du lieu et la raisonnance de l’orgue produisent ces nappes ondulantes omniprésentes sur le disque. Les autres instruments (synthés, piano, et guitare) ont ensuite été rajoutés en studio puis gonflés de distorsion et de réverb. Au milieu de ce nuage bruitiste apparaissent quelques éclats de beauté où l’harmonie semble s’instaurer : mais seulement pour un temps. Les instruments doivent lutter pour se frayer une place parmi le drone ondulant de l’orgue.

À l’écoute de cet opus on ne cesse de repenser au mini-album d’Eluvium, Static Nocturne – produit en seulement 200 copies, que les plus rapides auront pu se procurer – sorti l’an dernier sur son propre label (Watership Records), constitué d’une unique piste de 50 minutes. La durée de Ravedeath, 1972 est quasiment la même mais elle est fragmentée en plusieurs thèmes. On y retrouve cette même fascination pour le bruit, omniprésent, traité comme une texture oscillant entre ombre et lumière.

En bref : les mots manquent pour traduire l’atmosphère tortueuse de ce disque. L’écoute de Ravedeath, 1972 est une véritable expérience dont on ne ressort pas indemne.




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"Studio suicide" :



"The piano drop" :



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25 février 2011

Bright Eyes - The People’s Key (2011)

A ma première écoute du 11ème album de Bright Eyes (déjà presque 15 ans de carrière !), je comptais en dire du bien. Et puis avec les écoutes, inhabituellement, le disque en question sonne finalement assez creux. Si le niveau dépasse largement celui des deux derniers albums solo de Conor Oberst, il n’atteint en rien la force dévastatrice de Lifted or The Story Is in the Soil, Keep Your Ear to the Ground, pour moi le sommet inégalé du groupe. Attention n’allez pas croire pour autant que The People’s Key est mauvais, mais on est en droit d’attendre un peu mieux du nouveau Dylan.

Quatre ans se sont donc écoulés depuis le très correct Cassadaga, et Bright Eyes continue d’évoluer. Le noyau dur s’est aujourd’hui resserré autour de Conor, Mike Mogis et Nate Walcott, ce qui n’a pas empêché le groupe de recruter quelques guests au sein de groupes amis (Cursive, Autolux, The Faint, The Berg Sans Niple). Pour ceux qui écoutent les paroles, le songwritting reste très bon. On y parle du futur, de philosophie, d’évangélisation, de voyage dans le temps, de la mort… avec une nouveauté chez Bright Eyes, une référence marquée au rastafarisme, avec l’intervention en fil conducteur de la voix de Denny, leadeur d’un obscur groupe texan auquel Conor semble vouer un culte. Mais le principe n’est pas nouveau non plus, c’est même l’une des marques de fabrique du groupe, notamment sur Lifted… .

C’est cette voix qui introduit "Firewall", et l’album par la même occasion. Un morceau pas si mauvais, dans un pur esprit Bright Eyes. Mais après ça patine un peu, dès "Shell games", premier single, on note l’apparition d’un synthé de moyen goût. Le titre est en effet taillé pour les ondes, malgré quelques fulgurances appréciées (à 2’30" par exemple). Qu’on ne s’y trompe pas, le timbre de voix de Conor est toujours aussi reconnaissable, et son talent pour écrire des folk songs qui marchent reste intact. Mais un disque spirituel qui manque d’ "âme" c’est un peu le comble vous en conviendrez.


Pour résumer on peut dire que l’album est fait de chansons down tempo sympathiques : "Approximative sunlight", "A machine spiritual", de chansons plus rock : "Jejune stars", "Triple Spinal" et de titres franchement inutiles : "Beginner’s mind", "Haile Selassie". En fait s’il ne fallait garder qu’un titre ce serait cette ballade crève-cœur écrite en période de deuil pour un ami, "Ladder song", où l’on retrouve enfin l’émotion de Conor, seul au bord d’un vieux piano. C’est bien peu à se mettre sous la dent pour ce qui est peut-être l’album d’adieu d’un groupe qui a déjà livré beaucoup.

En bref : la bande à Conor Oberst rajoute 10 folk songs à son répertoire déjà bien chargé, mais pas forcément les plus indispensables. On reste sur notre faim quand on sait de quoi ils ont été capables, et surtout quand on voit ce que peut faire la concurrence.




Le Myspace

"Ladder song" et l’album entier en écoute dans le salon de Conor:





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24 février 2011

SilVerVinCE - s/t (2010)

Cette chronique va faire plaisir au rédac' chef, qui l'ayant déjà traitée sur Longueur d'Ondes, a du mal à rester insensible aux rythmes trépidants de SilVerVinCE alias Vincent Dargent, même avec une Sturm Bio à la main.
L'élégant détenteur d'un haut-de-forme très fin de siècle nous propose sur ce 1er album porté par le roboratif simple "Mademoselle B" un assemblage de titres pour la plupart sévèrement portés sur la danse. 
Et qu'importe que l'intro de ladite "Mademoiselle B" s'inspire très librement du "I should have known better" de Wire, (excellent choix déjà défendu dans Dodb), nous avons fait nôtre depuis déjà belle lurette l'adage selon lequel mieux vaut piquer un bon riff qu'en inventer un mauvais !

Que trouve-t-on dans ce sympathique petit disque ? Un joyeux bordel organisé où les guitares les plus acérées et les plus inspirées ("Suck It", "Rock'nRoll bitch") côtoient des bricoles électro hédonistes au possible (l'idiot "Silverstreet" et ses borborygmes rigolos), et surtout l'irrésistible "Do the chicken", rengaine d'une évidence telle qu'elle mériterait qu'une danse lui soit consacrée !

On le voit, ce disque, sympathique auberge espagnole voit son auteur passer avec bonheur d'un style à autre ; cela va des très belles chansons intimistes ("Emily", "Le cheval") - il est à noter que les titres en français comptent parmi les titres les plus réussis de l'opus - aux brûlots évoqués plus hauts.

Quelques facilités ici ou là plombent certes quelques titres ; ainsi les excellents "Mademoiselle B" ou "Sainte-Anne" sont-ils quelques peu parasités par une embarrassante voix de tête façon Emile et Images (!) sur leur couplet; l'on préfèrera sans retenue les refrains plus couillus de ces titres.

A l'arrivée, un disque simple, habile, pas prise de chou et entêtant, dans une démarche éclectique déconne pas si éloignée de celle de Kim finalement - un cover du "DJ Suce My Beat" de notre trublion bordelais siérait bien au Vince ! En attendant et inlassablement, on s'en ira re"faire le poulet". 
Et si à l'écoute de ses rythmes les plus infectieux, vos invités ne dansent pas, c'est qu'ils sont déjà partis.

En bref : sans révolutionner quoi que ce soit, voila un disque pop électro de nos contrées tout à fait digne d'animer vos soirées. 






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"Mademoiselle B":



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23 février 2011

Umberto - Prophecy Of The Black Widow (2010)

Quelle pochette ! Je dois dire que c’est ce visuel détonant qui m’a amené à écouter ce disque, ainsi qu’une ou deux chroniques ici ou . Ce nom aussi, Umberto, que l’on croirait sorti tout droit d’un porno italien (pardon à tous les Umberto qui nous lisent). Enfin, ce titre, La prophétie de la veuve noire. Tout un programme avant même d’avoir écouté la moindre note. Et puis aussi ce vinyle, limité à 485 copies, qui met en valeur l’image et la construction du disque en deux faces. La musique alors ? Une bande originale imaginaire d’une série z italienne, alliée à la puissance du rythme krautrock, façon électro. Oui Monsieur !

Umberto puisque c’est de lui qu’il s’agit, est en fait le projet solo de l’Américain Matt Hill, ancien activiste du psychédélisme au sein du groupe Expo 70. On sait très peu de lui, à part que c’est ici son deuxième album sous ce nom, suivant le bien nommé From The Grave. Cette fois-ci on trouve huit titres d’italo disco sortis chez Not Not Fun (sic), et dont l’originalité malgré les références lourdes impose le respect. On pense forcément à Steve Moore (Zombi), Carpenter, Goblin, mais aussi à Kraftwerk ou le le Pink Floyd ou encore plus récemment Zombie Zombie ou Emeralds. Tout un programme encore une fois.


Là où Umberto fait fort, c’est dans la construction progressive de ses morceaux, toujours très puissants (l’écoute au casque s’impose d’elle même), aux basses profondes et à son pychédélisme connoté. La track de ce disque, parce qu’il en faut toujours une, c’est "Temple room". Un voyage cosmique de 7’08’’ qui commence par un drone inquiétant puis ajoute des tonnes de couches de sons et de synthés pour finalement exploser à 3’50’’ en un truc hybride et électronique qui ferait de l’ombre à la Justice. L’autre c’est "Night stalking", spirale infernale de synthés qui dévastent tout sur leur passage. 6’40’’ une fois de plus, un break monumental, un final travaillé et une ambiance gothique, que demander de plus ? Les autres sans être aussi tubesques sont de vrais morceaux, et en fin de compte le disque s’écoute très bien d’une traite. L’une des dernières pépites de 2010.

En bref : un film d’horreur italien, psychédélique et groovy à souhait, où les synthés 80’s et les beats bien modernes apportent un véritable caractère. Excellent !





Le Myspace

A lire aussi : Zombi - Spirit Animal (2009)

"Temple room" et "Night stalking", s’il vous plait :





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22 février 2011

Charles Bradley - No Time For Dreaming (2011)

La semaine dernière, dans une Maroquinerie blindée, il a suffi à Charles Bradley d’ouvrir la bouche pour déclencher l’euphorie du public parisien. C’est que le petit homme, engoncé dans sa petite veste brillante, possède une voix sensationnelle, le prototype de la voix du soul man à l’ancienne : éraillée, vibrante, porteuse de souffrance autant que d’optimisme. Une voix comme on en entend rarement. Sans pour autant voler la vedette à Lee Fields, qui lui succédait sur scène (et a annoncé la sortie d’un album pour fin 2011), le papy survolté a marqué les esprits et visiblement pris un pied total. Mais comment pourrait-il en être autrement alors que Bradley, à 62 ans, ne fait que commencer sa carrière ? Ces tournées, et ce premier album, il en rêve depuis 50 ans. Depuis ce jour béni de 1962 où il vit James Brown à l’Apollo Theater de New York et se mit à l’imiter devant la glace de sa chambre, un balai en guise de micro.

Son histoire, il la raconte en partie dans une chanson poignante comme du Syl Johnson, "Why Is It So Hard ?", dont la version live m’a flanqué la chair de poule. Né à Gainesville, en Floride, Charles Bradley a passé sa vie à bourlinguer d’un coin à l’autre des Etats-Unis et du Canada, enchaînant les boulots de cuistot. Il restera même neuf années à faire la tambouille pour les malades d’un hôpital psychiatrique de New York, sans jamais oublier de chanter dès que l’occasion se présente. Ce n’est qu’à la fin des 90s qu’il trouve un public dans les clubs de Brooklyn en reprenant des classiques de James Brown sous le nom de Black Velvet. Gabriel Roth, de Daptone Records, le repère lors d’un de ces shows. Par la suite Bradley enregistre avec les Sugarman 3, puis avec les Bullets, dont le très prolifique guitariste Tom Brenneck formera finalement le Menahan Street Band, plus ou moins composé des mêmes musiciens qu’El Michel’s Affair, The Expressions, The Budos Band, The Dap-Kings, Antibalas… C'est vrai que ça paraît compliqué, comme ça, mais il suffit de comprendre qu'on a affaire à la crème de la crème des backing bands du genre.

Pas aussi funky que l’album de Lee Fields, No Time For Dreaming est plus orienté rythm & blues et présente donc un côté un peu plus rétro. Il ne possède pas ce très léger grain hip-hop qui rendait My World si grandiose. Ceci étant dit, les deux disques procurent la même impression d’écouter quelque chose d’intemporel. La production y est pour beaucoup : un son rond et groovy, des guitares qui grincent, un orgue Hammond et des cuivres ultra-chaleureux, et une section rythmique tranchante mais jamais bourrine. Il n’y a rien à jeter, même les deux petits instrumentaux glissés dans la tracklist se fondent parfaitement dans cette alternance de ballades fiévreuses et de plaidoyers sociaux. Avec No Time For Dreaming, Daptone continue donc (via son sous-label Dunham Records) son travail de réhabilitation du vrai son soul, celui qui sue et qui pleure. Et offre à l’exceptionnel chanteur qu’est Charles Bradley l’occasion de commencer une nouvelle vie.

En bref : sa voix porte en elle une vie de galère et de passion pour la soul et le rythm & blues. A 62 ans, Charles Bradley sort un premier album qui, à l’image de celui de Lee Fields en 2009, a toutes les qualités pour devenir un classique du genre.




A noter que Charles Bradley sera en concert à la Maroquinerie le 5 juillet prochain

Le site et le Myspace de Charles Bradley
Le site et le Myspace de Dunham Records

A lire aussi : Lee Fields – My World (2009)





Extrait de son concert à la Maroquinerie :


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21 février 2011

Concours - Compilations Woolly Jumpers à gagner


On ne défendra jamais assez les petits français qui se bougent. Frank Rabeyrolles est de ceux-là et avec son label Wool Recordings, on peut dire que ça défriche sévère. D’où l’idée de sortir cette compilation collector, comme un objet promotionnel dira-t-on. A la fois folk, psyché et terriblement indé, ce disque fourmille de titres plus rares les uns que les autres, d’ici ou d’ailleurs, de demain ou d’hier. Parmi les artistes présents, citons (entre autres) Connan Mockasin, Wolf People, Laetitia Sadier (Stereolab), Franklin ou encore Suddenly Sunshine...

A cette occasion, Dodb souhaite vous faire gagner l’un des 5 exemplaires mis en jeu. Pour cela il suffit de répondre à cette question :

Citez un artiste présent sur cette compilation, non présent dans ce post ?

Et d’envoyer votre réponse et vos coordonnées postales à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le 21 mars prochain. Bonne chance à tous.

A lire aussi : Frank Rabeyrolles, l’interview

Les morceaux de Connan Mockasin, The Big Eyes Family Players et Lesser Gonzalez Alvarez :







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16 février 2011

Concours - For A Minor Reflection, albums à gagner

Le quatuor For A Minor Reflection débarque d’Islande, Reykjavik plus précisément. L’année dernière en juin ils ont sorti un deuxième album imprononçable : Höldum I Att Að Oreiðu (se dirigeant vers le chaos). Malgré des premières parties de Sigur Rós ravageuses, le groupe peine encore à conquérir l’Europe. Pourtant son post rock 100% instrumental est exemplaire, dans son interprétation comme dans ses compositions, qui ressembleraient presque à du classique, on est quasi sûr que vos parents aimeraient. Nous en tous cas on aime.

Pour vous permettre de découvrir ce groupe, Dodb et Iceland Music vous proposent de tenter de gagner l’un des 3 albums mis en jeu. Il suffit de répondre à la question suivante :

Quel autre groupe islandais a déjà été chroniqué sur Dodb ?

Et d’envoyer votre réponse et votre adresse postale à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le 11 mars prochain. Bonne chance à tous.

Leur Myspace



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14 février 2011

The Black Angels - Concert au Bikini (13/02/2011)

Quelle belle année pour les aficionados du post-rock ! Après le retour de Godspeed You ! Black Emperor et en attendant les concerts de Mogwai et d’Explosions In The Sky (le 20 mai au Bataclan), The Black Angels étaient en concert au Bikini à Toulouse.

Déjà trois albums au compteur et deux passages en France pour le quintette du Texas qui semble avoir remis le psychédélisme au goût du jour. Et assez de morceaux pour une setlist plutôt variée bien que psychédélique d’un bout à l’autre. Il faut dire que le troisième album distille un rock fleurant les sixties et le soleil californien contrastant ainsi avec le drone sombre des deux précédents opus. Depuis leur premier passage en France en 2008, le combo a évolué et son nouvel album apporte un souffle nouveau – grâce, notamment, aux sonorités d’un orgue Vox et aux nombreux chœurs à la Beach Boys – idéal pour alterner avec leurs morceaux plus denses et progressifs.

Après une première partie assurée par Wall Of Death (trio parisien de rock psyché), les Black Angels font leur entrée et débutent directement avec "Bad vibrations ", morceau surprenant par son changement de rythme fulgurant. Les titres s’enchaînent rapidement en privilégiant surtout le premier album Passover et le dernier Phosphene Dream. Le groupe ne s’étend pas dans de longs discours, se présente en français, remercie poliment. La scène est plutôt dépouillée : la couverture du dernier disque est reproduite sur une i
mmense toile de fond mais c’est surtout l’éclairage qui soutient leur prestation.


Les Anges Noirs délivrent une musique aussi efficace sur scène qu’en studio, portée par des riffs ravageurs. La guitare de Christian Bland est souvent la première à ouvrir le bal avant d’être rejoint par les battements tribaux de la batterie (saluons d’ailleurs le jeu remarquable de Stéphanie Bailey usant à merveilles des toms basse). Sous un déluge de guitares vrombissantes dopées au fuzz et au tremolo, la voix caverneuse et hypnotique d’Alex Maas habite parfaitement les compositions psychédéliques du groupe. Son chant quasi-incantatoire, à grand renfort de réverb contribue au mysticisme de leur musique. Et quand il ne chante pas, celui-ci agite son tambourin et ses maracas entre les couplets.

Au bout d’une heure et demie (déjà 16 titres interprétés), le set s’achève avec le tubesque "Telephone" au swing entraînant. Un long rappel et c’est Alex Maas qui monte sur scène pour une chanson en solitaire, juste sa guitare et sa voix, suffisant pour capter l’attention du public. Le reste du groupe le rejoint pour entamer "Bloodhounds" et "You on the run" avant de rappeler les musiciens de Wall Of Death pour un final haut en couleur ("Manipulation").

Photos de Pierre Priot (Bikini, 13/02/2011) tirées de son site : Soit dit en Passant


A lire aussi : The Black Angels à l'Espace Tatry en 2008

Les Myspace des Black Angels, Wall Of Death et Bikini

"Telephone" en live chez Letterman :



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10 février 2011

VA - ESP Institute - Concentration Vol. 1 (2010)

Andrew Hogge, alias Lovefingers, n’est pas un inconnu pour ceux qui s’intéressent au disco déviant et aux musiques obscures des décennies 70 et 80. Pendant des années, il a contribué, grâce à son blog, à faire redécouvrir des centaines de perles méconnues qu’il ne s’est jamais fait prier pour remixer. Le 1er janvier 2010, le natif de Californie, aujourd’hui installé à Brooklyn, a posté un message fort bref pour annoncer la fermeture de ce fameux blog : "New decade, new projects", annonçait-il. Son nouveau projet n’a pas tardé à voir le jour. Label "philanthropique et pédagogique", comme se plaît à le définir son créateur, ESP Institute a sorti, l'été dernier, le premier volume d'une série de compilations dont les bénéfices sont reversés à une association de soutien des jeunes en difficulté via l’étude et la pratique de la musique, basée à LA.

Au-delà de la bonne cause, Concentration Volume 1 est surtout l’occasion de faire connaissance, si ce n’est déjà le cas, avec une sélection d’artistes parmi les plus talentueux des scènes cosmic et balearic. On a affaire à une belle brochette de nerds qui possèdent d’extensives collections de vinyles rares et oubliés et s’amusent à en faire des edits plus ou moins discoïsants. Ces gars-là savent que tout est bon pour faire triper les dandys barbus, hippies numériques et autres végétariens drogués : deep funk, pop, kraut, tropicalia, soft rock, bandes-sons de navets italiens… L’essentiel étant d’y infuser une dose significative de percussions, wah wah, cuivres, basses slapées et samples new age, et bien entendu des tonnes de synthétiseurs.

Le patron se charge lui-même de l’entrée en matière avec son impressionnante version de "Pescador" (de Sesto Falconi), introduite par un beat housey en sourdine avant de dérouler des guitares floydiennes et de s'achever en mode free jazz dans une mêlée de flûtes et de clochettes. Bumrocks enchaîne dans une veine pop psyché, mais y injecte des chœurs disco pour faire de "Piedra" une petite tuerie vintage. Parmi les autres incontournables : le drôle de reggae afro et moite des Japonais de Cos/Mes, la relecture par le Suisse Lexx d’une chanson de variété italienne au riff de synthé particulièrement obsédant ("Questo Amore", de Lucio Battisti - 1980), ou encore le blues speedé de "Rocks In Me" (d’Alexis Le-Tan & Lee Douglas), sa ligne de basse à réveiller un mort et son harmonica déglingué.

Ces titres absolument énormes en côtoient d’autres plus anodins, mais la qualité de l’ensemble reste élevée, suffisamment en tout cas pour espérer qu’un deuxième volet arrive très bientôt, et que ce beau projet s’inscrive dans la durée. En attendant je ne saurais trop vous recommander d’explorer le catalogue d’ESP Institute, les travaux de Lovefingers seul ou avec Lee Douglas au sein de Stallions, et les sorties de son autre label, Black Disco.

A noter : la compile n’est sortie qu’en CD mais certains titres sont disponibles sous la forme de 2 samplers vinyles.

En bref : il fait bon chiller avec Lovefingers et sa tribu internationale de barbus cosmiques, qui nous offrent ici une collection de remixes et edits d’obscurs joyaux funk, rock, afro et disco des années 70/80. Savamment psychédélique.



Le site de l'ESP Institute

A lire aussi : Gala Drop - Overcoat Heat EP (2010)

"Pescador", de Lovefingers :


"Piedra", de Bumrocks (edit de "California Music", de Curt Boettcher):


"Verliebt", de Lexx :


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08 février 2011

Blondes - Touched EP (2010)

Comme leurs potes de Teengirl Fantasy, les deux membres de Blondes, bien que basés à Brooklyn, se sont rencontrés dans le vivier à musiciens qu’est l’université d’Oberlin, dans l’Ohio. Eux aussi signés sur Merok Records, ils creusent le même sillon hype et arty, entre pop, ambient et dance music. Mais là où les disques de leurs confrères accrochent immédiatement l’oreille par leur côté ludique et lofi, le premier EP de Zach Steinman et Sam Haar est plus en retenue et nécessite quelques écoutes pour être apprécié à sa juste valeur et ne pas être relégué au rang de bouillie chillwave jetable. Quand je parle d’EP, il faut quand même que je précise que Touched contient presque quarante minutes de musique. Un peu plus long que l’ « album » de Mount Kimbie, à titre de comparaison.

Les deux New Yorkais aiment prendre leur temps, faire doucement monter l’intensité de leurs morceaux, par ajouts successifs de synthés, de chœurs filtrés, de vrilles acides et de claps, animés par une volonté sournoise de capturer l’auditeur sans en avoir l’air. "Moondance" et ses 11 glorieuses minutes de kosmische musik mâtinée de techno de Detroit en sont l’exemple idéal. Pépères, les Blondes font tourner leurs tracks aux alentours des 100 BPM et se foutent clairement de faire danser, à part peut-être avec "Paradise City", qui confirme de fort belle manière leur attirance pour la house des pionniers.

Ils sont plus intéressés par les états semi-comateux, les instrumentaux répétitifs, ou quasi-chamaniques, comme sur "You Mean So Much To Me", où le piano et les nappes syncopées enrobent de petites voix rythmiques qu’on croirait sorties d’un chant aborigène. Enregistré dans les conditions du live, Touched est un disque à dimension humaine, qui mise avant tout sur l a richesse et la variété de ses textures pour communiquer l’émotion, et y parvient le plus souvent. Peut-être un peu trop linéaire et nonchalant pour être grandiose, il reste une belle carte de visite pour ce jeune duo au son très organique et absorbant.

En bref : un bon et long EP de dance-pop rêveuse, dans la lignée de Teengirl Fantasy.



Leur Myspace
Blondes sera au Lieu Unique (Nantes) le 17 février.
Le Myspace et le site du label Merok

A lire aussi : Teengirl Fantasy – 7AM et Tropics – Soft Vision EP



BLONDES - Virgin Pacific



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05 février 2011

Mogwai - Hardcore Will Never Die, But You Will (2011)

Étrange titre sentencieux pour le septième album studio de Mogwai, deux ans après The Hawk is Howling. Les membres du groupe révèlent l’avoir pioché dans l'invective d’un ivrogne ce qui peut expliquer toute absence de signification au regard du contenu du disque. Une chose est sûre, il est la preuve de quelques changements chez nos cinq Écossais. D’abord, le retour du producteur de leur premier album studio, Paul Savage. Puis un changement de label pour la distribution américaine : Sub Pop -dont la liste de bons groupes produits est faramineuse (Low, Earth, The Album Leaf…)- succédant ainsi à la tâche de Matador.

Si l’on pouvait avoir des doutes sur la propension de Mogwai à se renouveler, Hardcore Will Never Die… y met fin. Au risque de perdre ses fans les plus mogwaiesques, le groupe prouve ici sa capacité à se réinventer en se détachant de l’étiquette "post-rock" -dont ils ne se revendiquent d’ailleurs pas- pour s’accorder de nouvelles influences : electro voire dance. Pourquoi un tel revirement ? Sans doute à cause des productions de leur propre label (Errors notamment). Sans compter le goût prononcé pour l’electro de Stuart Braithwaite (guitare, chant) et Barry Burns (guitare, claviers), devenus dj à leurs heures perdues. Pourtant cette évolution n’est peut-être que la suite logique de l’introduction des sons électroniques entreprise par Mogwai dès Rock Action en 2001 et concrétisée sur Happy songs for happy people (2003).

Les deux premiers titres donnent la couleur : les nappes de sons progressives de "White Noise" nous évoquent le Mogwai des premiers albums alors que le beat et la basse véloce de "Mexican Grand Prix" révèlent un véritable changement. Tout le disque est balloté de cette manière, alternant des morceaux "traditionnels" du quintette et des titres au souffle nouveau. Les sonorités qui avaient marqué un changement dans The Hawk is howling sont toujours bien présentes (orgue électronique, synthétiseurs) même si l’ambiance du disque s’avère totalement différente, moins mélancolique et plus spontanée. Le chant a même sa place sur certains titres, toujours sous l’effet du vocoder (rappelez-vous "Hunted By A Freak").

En tout cas, que l’on se rassure, les cinq écossais sont encore habiles pour nous embarquer et nous tenir en haleine sur des morceaux progressifs de six minutes ("Death Rays", "How To Be A Werewolf"). Habiles également pour façonner des ambiances planantes à l’explosion imminente ("Too Raging To Cheers"). On a juste affaire à quelques morceaux entraînants ("Mexican Grand Prix", "San Pedro") voire carrément surprenants ("George Square Thatcher Death Party"). Et puis, en guise de final, le sombre "You’re Lionel Richie" n’est pas sans évoquer le drone avec un riff de guitare digne de ceux du groupe Earth.

En bref : on pourra reprocher à cet opus de manquer de cohérence, d’être trop hétérogène ou alors on lui sera reconnaissant d’avoir su faire la part belle entre le Mogwai d’antan et les prémices (?) d’un renouvellement.




Le site officiel et le Myspace

"How To Be A Werewolf" :



"Mexican Grand Prix" :



Et comme la musique de Mogwai prend tout son sens en concert, ne ratez par leur passage en France :

le 17/03/11 : Le Trianon (Paris)
le 18/03/11 : L'Aéronef (Lille)
le 19/03/11 : La Laiterie (Strasbourg)
le 20/03/11 : Le Transbordeur (Lyon)
le 21/03/11 : Théâtre Lino Ventura (Nice)
le 22/03/11 : Le Bikini (Toulouse)
le 24/03/11 : Rock School Barbey (Bordeaux)
le 25/03/11 : Big Band Café (Caen)

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04 février 2011

Teengirl Fantasy au Point FMR (03/02/11)


Aussi appréciable que fût le set de Teengirl Fantasy, hier soir, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce que la chose pourrait donner dans un club ou un festival, en pleine nuit, dans un climat, disons, plus euphorique que celui du Point Ephémère en début de soirée. C’est vrai que leur musique est très brumeuse et possède ce petit côté Animal Collective qui plaît tant au public « indie ». Mais elle est surtout influencée par tous les courants dancefloor de ces trente dernières années. C’est encore plus criant en live, puisque les deux étudiants américains solidifient le groove des morceaux phare de leur album 7AM à coups d’accords de synthé disco bien putes, de gros breaks hip-hop ou de voix dignes de la dance music la plus cheap des années 90.

Avec un tel traitement, leur tube "Cheaters" devient une arme de destruction massive qui fait lever tous les bras, même si c’est l’interprétation de l'un de leurs plus vieux titres, "Portofino", qui restera comme le moment le plus intense de la performance. C’est vraiment ce que le duo de l’Ohio peut offrir de meilleur, quelque chose d’à la fois très immersif et hédoniste. Le corps bouge de lui-même en réponse aux basses housey, tandis que le cerveau se perd dans les échos mélodiques des nappes. Les (rares) passages downtempo sont moins convaincants, à l’image d’un "Dancing In Slow Motion" dépouillé de son attrait principal, la voix de Shannon Funchess.

Côté spectacle, c’est évidemment assez minimaliste : deux belles tronches de geeks, sapées comme des sacs, concentrées sur leurs machines (mais sans laptop) et échangeant peu avec leur auditoire. Logan Takahashi est carrément statique, on ne voit même pas ses yeux, cachés derrière une frange un peu dégueu. Le barbu Nick Weiss a une gestuelle plus marrante, une manière assez spéciale de danser dos au public et de claquer les notes sur son clavier. Il manquera de perdre son calme en s’acharnant sur des drum pads sans en tirer un son – seule petite couille technique de la soirée.

Malgré quelques moments de flottement, leur show donne envie de prolonger la fête pendant de longues heures et de commettre des excès, ce qui est toujours bon signe. En espérant qu’un club parisien ait un jour l'idée lumineuse de les programmer pour les voir dans un contexte plus adapté.

Le site
et le Myspace

A lire aussi : Teengirl Fantasy - 7AM (2010)

"Cheaters" en live à Mexico il y a quelques mois (en attendant une vidéo du concert parisien) :


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03 février 2011

Wolf People - Steeple (2010)

Moi qui croyais tenir là le premier grand disque rock de 2011, je tombe de haut. Pour être un grand disque c’est est un, ça c’est sûr, mais il date de la fin d’année dernière, et était passé on ne sait comment au travers des griffes acérées de Dodb. C’est donc réparé, et Steeple, premier album du groupe anglais Wolf People après la démo Tidings début 2010 figure enfin dans nos lignes. Que dire sinon qu’il s’agit là d’un petit sommet de blues rock à l’ancienne façon Fairport Convention, voir Led Zeppelin par moments. En somme, comme le dernier Midlake, mais avec des couilles.

Si (pas comme nous) vous avez été déçus par les derniers Black Mountain et Besnard Lakes, il y a de fortes chances que cet opus vous plaise (tous trois chez Jagjagwar d’ailleurs). D’entrée de jeu, "Silbury sands" marque des points. Petit côté celtique porté par la voix de Jack Sharp, puis ces fameuses heavy guitares 70’s qui annoncent une maîtrise exemplaire. Changements de rythmes, solo, break, envolées, il y a tout pour faire un grand titre du genre. Sur "Tiny circle" c’est différent mais encore mieux. Une flûte Jethro Tull introduit un rock psyché gavé de groove. Tame Impala s’y était un peu essayé l’année dernière aussi, à leur manière.


Sur les sept titres qui suivent, les londoniens ne calment que très rarement le jeu. On y trouve notamment le heavy rock "Painted cross", la ballade folk traditionnelle (mais pas tant que ça non plus) "Morning born", la jam transcendantale "Cromlech" ou encore un autre très grand morceau : "One by from Dormey reach", morceau épique à souhait qu’a oublié d’écrire Led Zeppelin. Wolf People finit en planant, on n’en attendait pas tant.

En bref : un disque presque instantanément important, du blues rock anglais 70’s à l’état pur, nettement et facilement au dessus du lot.




Le site officiel

"Tiny circle" et "One by from Dormey reach" en live :





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02 février 2011

Joseph Patel & Aaron Brown - New Garage Explosion, In Love With These Times (2010)


Jay Reatard, Girls, Thee Oh Sees, Black Lips, Vivian Girls, Magic Kids, Ty Segall, The Barbaras, Wavves, The Oblivians, Davilla 666… Si ces noms ne vous évoquent rien et que vous n’êtes pas curieux, passez votre chemin. Si en revanche ça vous dit quelque chose et que vous avez envie d’en savoir plus, ou que vous êtes carrément fan, ce documentaire est fait pour vous. Conçu par deux réalisateurs de clips et le journaliste Mike McGoniga, le film se penche durant 1h15 (quand même) sur le renouveau du style "garage rock" que l’on vit depuis quelques années outre-Atlantique, notamment du côté de Memphis et Detroit. A priori non-édité en physique, New Garage Explosion est par contre disponible en streaming intégral (non sous-titré mais bon ça va), alors pourquoi se priver ?

Comme toujours on commence par nous présenter les racines : The Sonics, MC5, Black Flag pour n’en citer que quelques un. On en apprend un peu plus sur comment le punk est devenu garage. Pourquoi et comment ces gamins qui ont vu l’indie rock devenir trop complexe et prétentieux ont préféré rester simples. Et puis le film est dédicacé à trois personnalités décédées récemment : Alex Chilton (Big Star), Lux Interior (The Cramps) et Jay Reatard. Ce sont les apparitions de ce dernier (les images ont été tournées seulement trois mois avant sa mort) qui sont les plus emblématiques de ce mouvement. Rien n’y fait, il irradie de sa présence chaque scène où il apparaît, fidèle au possible à cet esprit d’auto destruction qui parcourt le genre. On le voit tour à tour génial, irascible, aimable, provocateur, merdeux, mais finalement sympathique. Une étoile filante respectée par tous ses pairs qui meurt à 29 ans alors qu’on lui en donnerait 15. Rien que pour ces scènes il faut voir ce film.

Mais tous les autres groupes ont aussi leurs petites anecdotes à eux, et toutes sont savoureuses. Autant de moments et de looks improbables, illustrant à merveille le rêve américain. Là-bas les jeunes s’emmerdent, alors ils font de la musique. Et comme ils n’ont pas un rond, ça donne des conditions très lo-fi. Et surtout tout le monde se connait. Et se respecte. Quoi qu’il en soit je vous conseille de prendre le temps et de mater ce film, pour au moins vous faire une image différente du milieu.

New Garage Explosion :



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