28 février 2011

Josh T. Pearson - Last Of The Country Gentlemen (2011)

Il y a des disques comme ça. Des disques dont on mesure instantanément la qualité, mais dont on sait qu’ils ne "marcheront" jamais. Disons-le tout de suite, Last Of The Country Gentlemen ne va pas vous donner le sourire. Son écoute est même pour le moins plombante. Mais il suffit de le savoir, et de le prendre comme tel. Pour ceux qui ne l’auraient pas reconnu derrière sa barbe, Josh T. Pearson est l’ancien leader de Lift To Experience, vous savez ce trio texan mythique qui livra un seul et unique album il y a dix ans, et qui depuis continue chaque jour de gagner de nouveaux fans. Le succès, les projecteurs, les filles faciles, ça n’était pas pour lui. Aussi on l’a perdu de vue, et entraperçu son ombre entre Austin, Berlin et Paris. Dix ans plus tard il revient seul, et partage avec nous ses doutes et frustrations, ses amours impossibles et son éternelle quête d’absolu.

The Texas Jerusalem Corssroads nous avait laissé sur un mur de son épique. Ici c’est tout le contraire : une voix, une guitare sèche, et tout juste un violon. Pas un bruit de fond, pas un arrangement, impossible d’échapper au chant cathartique de Josh. Enregistré en seulement deux nuits à Berlin après une année "difficile", Last Of The Country Gentlemen est un disque radical qui ne brosse pas dans le sens du poil. Déjà parce que l’on n’y trouve pas vraiment de "chanson". Sur les sept titres de ce premier album solo, quatre font plus de dix minutes, et à vrai dire le tout s’enchaîne sans que l’on s’en rende compte. Le cowboy y joue le plus simplement du monde un répertoire douloureux sans être pathos, en colère sans être violent, torturé sans être tortueux.


On ne pense à rien d’autre lorsque l’on écoute ce chant à la fois autobiographique et thérapeutique. Il n’y a aucun refrain, aucune mélodie pour se rattraper, simplement des émotions à fleur de peau, sincères et émouvantes. Lui qui ne voulait pas devenir une star n’en deviendra certainement jamais une, mais tous ceux qui auront eu le courage de boire les paroles d’un "Sorry with a song" jusqu’au bout sauront de quoi on parle, entre intimité et sobriété. Place au recueillement, on vous aura prévenus.

En bref : un album solo de folk sombre, sous la forme d’un titre long et triste, sur la vie, la culpabilité chrétienne et tous ceux qui sont en marge. Assurément le disque le plus introspectif de l’année.




Le site officiel et le Myspace

A lire aussi : Lift To Experience - The Texas Jerusalem Crossroads (2001)

"Woman, when i've raised hell" en acoustique :


1 Comment:

Anonyme said...

Tout simplement sublime. Depuis le temps que j'attendais un album de lui.