08 juin 2010

Secret Cities - Pink Graffiti (2010)

Il y a des histoires que les biographes prennent plaisir à raconter, qu’elles soient véridiques en tout point ou légèrement romancées. Celle de Secret Cities fait partie de celles-là. Un garçon, une fille, une rencontre en colonie de vacances à l’âge de 15 ans, une connexion mutuelle et une passion commune pour la musique gentiment psychédélique. MJ Parker et Charlie Gokey s’engagent alors dans une correspondance à distance, faite d’envois de petits bouts de sons que chacun reçoit, modifie et retourne à l’autre. Tout ça à travers le Dakota. De cette union nait en 2005 sous le nom The White Foliage, Zurich un Ep de dream pop calme à se procurer d’urgence. Quand la paire se réunit enfin et s’octroie les services du percussionniste Alex Abnos, The White Foliage devient Secret Cities et s’attaque à un quasi concept album en hommage à Brian Wilson et au dieu soleil.

Premier morceau de choix, et première claque de romantisme Spectorien, ce "Boyfriends" d’anthologie, tube évident et irrésistible de pop à la Shins. Il fait très chaud sous cette instrumentation dense où le tambourin ressemble à s’y méprendre à des cigales. Il résume à lui seul le style Secret Cities : des vocaux camouflés, des harmonies mixtes, un collage de couches instrumentales et électroniques, et surtout ce côté noisy très à la mode à l’heure actuelle. Le final est un petit sommet de composition. Tant que l’on y est, autant enchaîner avec l’autre chef-d’œuvre du disque : "Pink graffiti Part1". Quand le beat se lance, et que le clavier entame son gimmick, le temps est littéralement suspendu. On y croise une montée en puissance des instruments qui arrivent de tous côtés, un cœur de morceau vraiment foutraque, puis ce break piano/violon que l’on n’attend pas et qui change une fois de plus la donne. D’ultra optimiste le morceau devient mélancolique, pour finalement repartir en branle-bas de combat. Un monument.


Entre les deux tout est bon. De la délicatesse du piano de "Slacker" qui jongle habilement avec voix féminine et violons sur une rythmique hachée, jusqu’à l’énergie sans faille de "Color" qui contient un refrain dévastateur. Qui dit "Part1" pour Pink Graffiti dit aussi "Part2", bien que placé plus tôt dans le disque. Un autre morceau monumental, très chargé en instruments et au refrain évocateur : "I know, I know she still loves me / I know, I know she still needs me". Avec plus 4 minutes en moyenne par morceau, le groupe prend le temps de délivrer son message en le teintant de psychédélisme léger. Une fois de plus à écouter au casque sur la plage, ou en ville en s’y imaginant. Et ça sort aujourd’hui.

En bref : de la psyché pop orchestrée mais terriblement intime avec des refrains ravageurs et des parties instrumentales sous forme de montagnes russes. Papa Wilson surveille tout ça de loin et ne peut qu’acquiescer.



Le Myspace

A lire aussi : Lonely Galaxy - Ep 1 (2010) + Interview

"Pink graffiti Part1" et "Boyfriends", tous deux indispensables :



3 Comments:

François said...

Je ne connaissais pas du tout. Et c'est une très belle découverte!! Merci beaucoup!

Benjamin F said...

Ah ah j'ai vraiment l'impression d'être le seul à ne pas accrocher sur ce disque :)

nico said...

Comme françois, j'en ai pas entendu parler du tout, et je vois que je suis passé à côté de quelque chose. C'est frais, vraiment original, un album à se procurer =)