10 mars 2009

Laurent Garnier - Gnanmankoudji (2009)

Nous l’avions brièvement annoncé : le pape de la techno française s’apprête à sortir son quatrième album, Tales of a Kleptomaniac, le 11 mai, quatre ans après le décevant The Cloud Making Machine. Le premier extrait, Gnanmankoudji (ce qui signifie "jus de gingembre" en langue Dioula), est sorti hier en maxi chez PIAS, et s’il annonce d’une manière ou d’une autre la qualité de l’ensemble, on peut s’attendre à un disque démentiel, à la hauteur de ce que l’on est en droit d’exiger du personnage.

Un edit promotionnel horriblement frustrant, d’une durée d’environ cinq minutes, traînait depuis un moment sur le net, mais la qualité du son en était tellement exécrable qu’il était difficile de jauger le morceau. Il s’agissait en fait d’un court extrait du “Horny Monster Mix”, qui s’étale en réalité sur plus de dix minutes. D’inspiration house old-school, cette version, qui s’adresse clairement aux dancefloors, voit Laurent Garnier revenir dans des zones plus tribales que sur sa précédente production, qui lorgnait vers l’acid techno (“Back To My Roots”, sur Innervisions).

Lorsque résonne le thème de trompette, on ne peut s’empêcher de penser à l’énorme classique qu’est “The Man With The Red Face”, parcouru d’un bout à l’autre par des cuivres furieux. Mais “Gnanmankoudji” est moins exubérant, plus répétitif, et reste centré sur la basse et les percus. On y retrouve le sens de la dramaturgie propre à Garnier, cette manière de rendre l’attente insoutenable jusqu’à l’explosion finale. D’après mes sources, le vétéran l’aurait testé au Rex lors de son dernier mix “all-night-long”, avec l’effet qu’on peut imaginer.

La version originale, ma préférée, développe une atmosphère plus jazzy, entre broken beat façon 4 Hero, feeling afrobeat, et errances space-jazz à la Sun Ra. Aux cuivres, encore plus présents, s’ajoutent de belles touches d’orgue, de Moog et - pour le plus grand plaisir d’Emmanuel - de Rhodes ! On entend également une guitare acoustique limpide, des congas, des claves, des bribes de chant rituel... Une véritable orgie sonore, pour faire court. Argh ! Encore deux mois avant l’album !

En bref : Deux superbes tranches de jazz futuriste, l’une euphorique et dansante, l’autre afro et sensuelle. L’album va faire très mal.



Les prochaines dates françaises de Laurent Garnier:

- 13 mars à Istres (L’Usine)
- 19 mars à Caen (Le Cargo)

- 20 mars à La Défense (Festival Chorus)

- 25 avril au Printemps de Bourges

- 20 mai aux Nuits Sonores de Lyon

- 28 mai au Bataclan (Release party - Concert+DJ set)

- 4 juillet à Sète (World Wide Festival)
- 5 juillet aux Eurockéennes de Belfort

- 7 août à Brest (Astropolis)

- 9 août à Uzès (Electro Uzès Festival)


Son Myspace

4 Comments:

Anonyme said...

Petite correction, le lien MySpace que tu donnes n'est pas officiel. Laurent Garnier a un nouveau profil sur lequel on peut écouter des extraits de Gnanmankoudji : http://fr.myspace.com/laurentgarnier.

Dave said...

OK, c'est noté. Merci pour la correction !

xtase said...

Du très gros son encore une fois :)
Pour ma part je n'avais pas été déçu par The Cloud Making Machine.

Sylv said...

Jolie chronique. Dommage qu'il n'y en ai pas une de l'album.
Comme quoi on peut aussi être d'accord!