24 janvier 2008

Sebastien Tellier - Sexuality (2008)

Le fantasque barbu electro-volubile est de retour et l'on ne peut que s'en rejouir. Après ses escapades cinématographiques, pour les bandes originales de Narco et Steak, et deux ans après le très subtil Sessions Sebastien Tellier revient avec un album au titre évocateur : Sexuality. Un disque effectivement placé sous le signe de l'érotisme, et quoique non exempt de défauts (une prod' à mon goût globalement un peu trop léchée et légèrement formatée à la Air), une belle oeuvre à balader sur vos platines. Ambiance suave, feutrée et orgasmique garantie. Sebastien Tellier, une fois de plus hors des modes, parfois hors du monde à n'en pas douter...


Première impression kitsch avec un morceau d'ouverture imprimé d'un texte français aux profondeurs abyssinales... « Je sens la chaleur de l'été... je vois les filles qui changent de couleur de peau... je vois le ciel bleu t'épouser ». Petits accords de piano délicats et synthé cheesy à souhait. En fin de compte, belle introduction. Un ample synthé nous accueille pour le second titre de l'album, « Kilometer », aux surprenantes intonations rn'b. Des soupirs de plaisirs retentissent par moment. Et l'on comprend ce penchant « grivois » lorsque l'on connait Sébastien Tellier et notamment son récent diagnostique : « Je me suis aperçu que désormais seul le cul m'intéressait ». Limpide. En version soft ce pourrait être le leitmotiv de Sexuality, douce ode aux sens, aérienne et charnelle.


« Look », troisième titre de l'album bien nappé mais légèrement trop mou, me laisse quelque peu de marbre mais « Divine » est plus catchy et ma caboche se prend à dodeliner sur un beat plus enjoué. C'est sur le cinquième titre, « Pomme », que je sens mon sourire se graver. Nonchalant et excessivement libidineux ce morceau constitue la BO parfaite du film X des eighties. Sacré Seb'. Des orgasmes de femmes se détachent. Nous écoutons bien Sexuality, pas de doute. Mais c'est pourtant le doute et l'égarement qui m'envahissent ensuite sur « Une heure »... avant de retrouver un peu plus de chaleur avec l'entrée en piste de basses arrondies et lascives. La voix de Tellier pénétrent littéralement mes conduits auditifs. Explosion de sonorités enivrantes et fluides jusqu'à la lie.


Le registre change quelque peu avec « Sexual Sportswear » et ses synthétiseurs quasi-religieux. Titre en lévitation, son beat atmosphérique et spatial nous exile l'on ne sait où. On ne peut s'empêcher d'y saluer Guy-Manuel Homem Christo, moitié des Daft Punk et producteur de l'album. La love song « Elle » paraît ensuite bien fade avec ses synthés généreux et barbapapesques mais l'androïde « Fingers of steel » nous ressaisit aussitôt. En somme, Sebastien Tellier nous balade avec un doigté expert.


L'aventure se clôt sur « L'amour et la violence », magistral avec sa partie de piano classique grisante, ses déroutantes paroles en français et son crescendo de synthé stratosphériques. Trop d'ajectifs pour évoquer Sexuality mais voilà un album riche. Plutôt rare.


Atterrissage dans les bacs courant février. A noter, le très bon remix de « Sexual sportswear » par le pensionnaire d'Ed Banger SebastiAn. Un titre disponible sur le maxi de Sebastien Tellier « Sexual sportswear », évidemment.


En bref : Libidineux et charnel, un album électro enivrant qui recèle de trésors.





Sebastien Tellier - Sexual Sportswear









Sebastien Tellier - Sexual Sportswear(Sebastian rmx)









Le clip de Sexual Sportswear :




myspace.com/telliersebastien


7 Comments:

Dave said...

Jolie preview, Fab! J'ai reçu le disque aujourd'hui et j'ai bien scotché sur "Pomme" et surtout sur "Sexual Sportwear", qui est une pure tuerie façon fugue baroque... La bise

Anonyme said...

Fût un temps j'avais voulu chroniquer Politics, et puis finalement non, ne sachant pas vraiment à quoi m'en tenir quant au bonhomme. Passionnantquoi qu'il en soi.
La bise.
Ju.

Anonyme said...

ce disque est pour moi une grosse déception. J'avais adorer "politics", un disque ovni qui ne ressemble à nul autre. La batterie de Tony Allen illuminait l'ensemble de ce disque magnifique et varié.

Pou moi "sexuality", c'est à 90% de très mauvais goût. Les prods sont kitsh au possible et rappelle le pire des années 80. Le seul morceau auquel j'acroche est le très beach boys "divine". Le reste pour moi est de très mauvais goût et est objectivement mauvais.
1ère grosse déception de l'année

Anonyme said...

Je pense que Séb a été déçu par les succès mitigés de ses précédentes oeuvres...et il y a de quoi, elles étaient excellentes!

Pour marquer le coup, Record Makers ont fait appel à Guy-Man des Daft Punk et leur marketing a voulu insufler un sujet d'appel, le sexe...je n'irais pas jusqu'à dire que c'est de mauvais goût mais c'est certainement moins personnel et plus commercial!

Anonyme said...

Tellier est un génie. Tellier ceci,
Tellier par là.
La production de Sexuality est pauvre.
Grosse déception.
Je trouve qu'il y a beaucoup de cinéma de la communication autour de ce personnage.
Il est loin d'être un Beach Boys,
il est très loin de Wonder ou de Gainsbourg.
Il faudrait que tellier atterrisse de sa planète Ritournelle pour nous pondre un album à nouveau profond.
De cette façon sa musique ne sera plus en décalage avec le personnage ou le genre du poète maudit qu'il se donne. Ne devient pas normal Mr Tellier, SVP!

Ju said...

En tous cas qu'il plaise ou pas, ce disque déchaine les foules.

Quoi qu'on en dise Sexual Sportswear m'emmène très loin. Ca doit être l'effet single.

...

Anonyme said...

Normal ou pas normal... en tout cas l'Eurovision risque de me faire marrer pour une fois...