05 septembre 2008

Adam Kesher / Midnight Juggernauts - Concert à Genève (L'usine, 3 septembre 2008)

Deux pour le prix d'un, il ne fallait pas s'en priver ! Mais était-ce bien raisonnable ? Quand on a un album au compteur,et c'est le cas pour chacun de ces deux groupes, évidemment on le joue, dans le désordre quand même, histoire de ne pas donner l'impression que c'est un disque qui est en train de passer. La surprise doit donc venir d'ailleurs. Ce fut le grand suspens de la soirée : est-ce qu'on va se faire chier, et s'il y a surprise, d'où viendra t-elle ?
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Les Adam Kesher ont joué leurs morceaux, soit, mais de quelle manière ! Ces types ont une présence extraordinaire, et jouent leur musique comme s'ils devaient mourir demain. C'est Talent et distance, ballade poliment désespérée, qui ouvre le bal, histoire de rappeler que les AK n'ont pas que l'ambition de nous faire danser. Puis c'est le grand spectacle. Julien, le chanteur, physique d'un gamin de douze ans et voix sur-puissante, est une pile nucléaire, suant, crachant, feulant, n'hésitant pas à avaler son micro, ou à jouer du synthé avec son front. Tout le monde s'éclate visiblement, et communicativement, sur scène. Même Caroline, qui normalement souffre de tachycardie au delà de 2 bpm, adore. Davantage qu'un électro-rock, AK c'est un rock électrique à voltage variable, avec des moments d'accélérations, de vitesse pure, où on se demande si le cœur va lâcher. On ne regrette qu'une seule chose : que le public genevois ne soit venu que pour les MJ, et soit si peu enthousiaste. Ma voisine tourne même le dos à la scène et regarde ses SMS. Honte à toi, misérable. Vive les AK, vous êtes excellents, les gars, continuez comme ça !
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Les MJ, eux, ont plutôt joué avec leurs morceaux. Tombstone est dopé à la basse, Road to discovery chanté un ton plus haut, shadows étire son introduction et ménage l'entrée de sa basse groovy. Nine lives, ma préférée, est magnifiée par des distorsions de guitares. Le passage à la scène ne nous fait rien perdre, au contraire. La robotique daftpunkienne est simplement abandonnée par des musiciens qui nous montrent qu'ils savent jouer et chanter.
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Le mot de la fin par Caroline : la révélation de la soirée, pour une néophyte comme moi, est vestimentaire. Les deux groupes, soigneusement avant-gardistes, signent le retour du look ringard, avec la moustache en tête d'affiche. Les deux musiciens les plus déjantés des Adam Kesher la portent touffue, assortie d'une chemise bien boutonnée et de mocassins en cuir fauve (si si). Ils donnent ses lettres de noblesse à ces attributs en sautant en l'air comme de beaux diables, laissant libre cours à leur folie et à leur enthousiasme. On adore.

Et, surprise, le guitariste des Midnight, lui aussi monté sur ressorts, la porte avec cheveux longs façon retour de Patrick Dewaere. On craque moins, mais on apprécie. Conclusion : bravo les petits gars. Big moustache strikes again.
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3 Comments:

Nickx said...

Pour la moustache, il y a également Nick Cave, Rivers Cuomo des Weezer, un vrai phénomène de mode......

Et dire qu'avec tout ça, je ne suis pas certain que le guitariste des Scorpions ait toujours la sienne (gasp !)

M.Ceccaldi said...

je crois que si je veux garder ma femme il faut que je me laisse pousser la moustache...

VadeZ said...

Vous avez eu bien de la chance les gars pour AK. J'ai eu l'occasion de les voir à Paris dans une cave du 12ième, c'était désesperément mauvais. Le public faisait tout pour soutenir les ptits gars mais l'électricité n'y était pas ce soir la.
J'espère que la performance que vous évoquez tient du travail et non du hasard!!!