11 juillet 2008

Olivia Tremor Control - Dusk at cubist castle (1996)

"Il y a plus dans cet album que ce qu'il est possible d'y entendre". C'est la citation de Matt le May de chez Pitchfork qui adjugea en 2004 la note de 9.4 sur 10, score rarement atteint pour un classique de pop expé non reconnu. Produit par la meilleure communauté néo psyché de l'histoire, le collectif Elephant 6 d'Athens dont je vous ai déjà parlé aux travers des non moins classiques Neutral Milk Hotel, ce chef d'oeuvre lysergique chanté par Bill Doss et Will Cullen Hart s'est également vu allouer les participations guest star de Jeff Mangum justement mais aussi de Robert Schneider (Apples In Stereo) à la prod. Stratifié comme un ognon, on se ballade dedans, d'une couche à l'autre (Merci Pampers!) et on se retrouve bien vite intoxiqué par ses accès de psychédélisme et d'harmonies vocales sixties, d'avantage Beatles que Beach Boys, pour une fois. Ici on n'imite pas, on expérimente. Enregistré entre 1993 et 1996 sur un banal 4 pistes puis étendu en 8 pistes par Mr Pommes en stéréo, ce premier opus presque révolutionnaire fait aussi la part belle aux distorsions et aux fuzz lo fi.

Dusk at cubist castle est à la base un concept album si on lui ajoute son préfixe Music from the unrealized film script. Il devait originairement s'intituler Orange Twin mais à cause du projet parallèle de label d' Of Montréal portant le même nom, il en a été autrement. Et pour un premier album, les structures inattendues et complexes de ce disque pourtant ensoleillé annoncent déjà les prémisses de ce qui sera le deuxième et dernier Lp du groupe, le non moins indispensable Black Foliage qui, si on lui enlève ses parties bruitistes insoutenables, est un disque pop parfait. Douze ans après, ces oeuvres continuent de surprendre car elles appartiennent à la fois au normal et au paranormal. Et comme le faisait à peu près remarquer notre frère à tous Nickx, les meilleurs pop songs ne sont pas celles sur lesquelles on peut discuter tangiblement mais celles basées sur l'émotion et la mémoire inconsciente de l'homme. Et après plusieurs écoutes, croyez moi on nage en pleine inconscience collective.

Essayer de décrire les titres d'un tel album reviendrait à tenter de comprendre Piper at the gates of down ou bien évidemment Pet Sounds et St Pepper. Des accumulations magiques qui tiennent debout on sait pas comment, et qui savent se montrer tout autant étranges et inquiétantes que joyeuses et généreuses. "Jumping faces", mélancolie sixties introspective qui choisit l'astuce de se répéter sur elle même pendant 2 minutes puis qui envoie subitement sa mélodie, ses voix, ses guitares et son piano. Typique du morceau Elephant 6. Il en est de même pour le drone "No growing" et la pop majestueuse de "The Opera House", ouvrant le disque et disponible en écoute ci dessous. Après on frise la beauté sur "Holiday surprise", la pop anglaise sur "Courtyard", le piano pop sur "Marketing time". Tout est mis en oeuvre pour varier sans jurer, pour amener une nouvelle expérience d'écoute sur plusieurs dimensions, à l'aide de boules de prières tibétaines (faut le savoir), de scie musicale (presque trop classique) et de space bubbles (!?!). Pourquoi tout comme NMH, OTC a-t-il explosé en vol? Non mais pourquoi? Je suis orphelin de musique.

En bref : Unique et inoubliable, Dusk at cubist castle est un Must have de l'expérimentation sixties engendré 30 ans plus tard par une bande de drogués bien décidés à foutre le bordel.
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Le Myspace non officiel (fait par les fans) et le site d’ Elephant 6
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A lire aussi : Neutral Milk Hotel - In the aeroplane over the sea (1998)
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1 Comment:

Nickx said...

Super disque, super groupe....