17 juillet 2008

Eurockéennes de Belfort - Jour 1

Pour la vingtième des Eurockéennes de Belfort, les organisateurs ont mis les bouchées doubles et ne se sont que peu trompés. Hormis un barrage de gendarmes sinophiles façon ligne de Maginot plus occupés à emmerder d'honnêtes festivaliers et leurs boulettes qu'à se pencher sur le coeur du problème, le cadre et les concerts étaient grandioses. La presqu'île, majestueuse, a accueilli sur trois jours dans un labyrinthe vallonné de verdure et de tentures des milliers de jeunes venus goûter aux joies d'une programmation annoncée comme l'une des plus complètes de l'année en France, enfin, sauf si l'on en croit Guy, chauffeur du bus qui déclarait au départ de Bordeaux nous emmener à Belfort en Allemagne. Il devait sortir de l'apéro.

Vendredi, première journée sur site, repérages, apéro (sans Guy) et coup de feu pour le départ de la course de concert qui s'annonce, entre dégustation sonore et course d'orientation. T, sympa mais timide, Kenny Arkana, binaire et vulgaire, The Mondrians, pas mal, Cat Power qui manque de power, Massiv Attack, chiant, Deus, presque nostalgique, Ben Harper, le virtuose cool qui jouait de la guitare assit (et non du piano debout, désolé Michel). Une journée correcte dont je n'avais pas anticipé le dénouement, qui a vu dans un dernier rugissement de hargne contagieuse, The Gossip, peut-être le groupe que l'on attendait le moins, faire décoller le public bien plus haut que tous les autres, sur une bien plus petite scène. Du haut de ses 200 kilos au bas mot et de son 0 complexe, Beth Ditto a moins la classe que Beth Gibbons mais elle s'en bat la graisse, parce que ce soir, c'est elle qui semble rassembler tous ces gens en mode pogo jusqu'au fond du chapiteau. Confirmant ainsi à ceux qui le reniaient encore que "Standing in the way of control" a une forme phénoménale, elle renfonce le clou en démontrant sa force live qui décuple ses morceaux puissance 4. Touché, coulé.

Rentré de Londres, le jeune Calvin Harris clôt la soirée en jouant son album en instrumental sur la plage devant un parterre, et c'est le cas de le dire, de survivants au massacre, ceux qui ont réussi à passer la douane, le test d'orientation, la course de concerts sympas et leur minotaure d'un soir, Gossip. Le cheminement nocturne de la voix ferrée me ramène à ma tente. Demain est un autre jour.

Le site officiel des Eurockéennes

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Je me doute que sorti de son contexte exalté ce concert doit vous paraître étrange, mais quand même :

Gossip - Eurockéennes
envoyé par Eurockeennes

Photo Fabien Mainsonneuve ©

2 Comments:

Unknown said...

Ahah excellent compte-rendu Ju !

Mais notre brave chauffeur au sens de l'orientation hasardeux était ce bon vieux Jacques, alias Jacquouille la Fripouille !

See you tomorrow mec

arbobo said...

eh bien, pour ne rien attendre des Gossip sur scène, il faut ne pas les y avoir déjà vus :-)

une de mes plus grosses claques en concert fut leur Nouveau Casino, 350 personnes en lévitation, une éruption de bonne humeur et d'énergie pure, un truc de malade ^^

ça fait plaisir qu'ils aient été une fois de plus à la hauteur.