21 juillet 2008

“Does the world need another indie band?”, par Tim Walker

Si vous aussi vous en avez ras-le-cul des clones indés en jean slim, The Machin’s ou The Truc’s, sensés révolutionner le rock moderne, perpétuant la même recette et accédant pour un temps au rang de stars grâce à des torchons tels que le NME et aux milliers de blogueurs assoiffés de hype, j’ai une lecture à vous conseiller qui devrait vous rasséréner. Il s’agit d’un article de Tim Walker intitulé “Does the world need another indie band?”, paru dimanche dernier dans The Independent. Le journaliste, à l’occasion de la saison des grands raouts en plein air, s’intéresse à ce qu’il est convenu d’appeler “landfill indie”, cette sous-catégorie qui réunit tous les groupes capables de boucher les trous des programmations festivalières. L’auteur s’en prend notamment assez violemment aux Fratellis et à la nouvelle coqueluche pop UK, Scouting for girls. Avec Simon Reynolds (auteur de Rip it up & start again, une recommandable rétrospective du post-punk disponible en français chez Allia), il s’interroge sur la valeur du terme “indé” à l’heure où celui-ci est devenu un argument propice à la vente massive de disques jetables.

Une lecture intéressante à bien des égards, et qui permet à l’humble critique musical de redescendre sur terre...

L'article

4 Comments:

Ju said...

Merci pour ce très intéressant article Dave... qui n'a pas tort mais qui tire un peu sur l'ambulance, un usant et ré-usant du thème "c'était mieux avant". Oui bien-sûr le terme "indie" tel qu'il existait ne veut plus rien dire, et oui en ces temps de marketing acharné un nouveau meilleur groupe du monde voit le jour chaque jour. Mais justement à l'auditeur de trier et de garder ce qui lui convient, et de ne pas tout prendre. De même, on critique aujourd'hui quasiment systématiquement la particule "The" alors qu'on oublie qu'un paquet de bons groupes l'avaient aussi.
Quoi qu'il en soit un article qui pourrait animer de longues discussions estivales sur la terrasse.
A+
Ju

Dave said...

Entièrement d'accord avec toi, je suis bien conscient du caractère un peu caricatural de l'article. Le journaliste a évidemment cherché à faire un peu de provoc, et il faut dire que c'est réussi puisque le titre bien radical donne envie de lire l'article. Mais c'est vrai que ça fait du bien de lire ça, quand même, ça soulage. Et je vois peu d'articles de ce type dans la presse française...
A+
Dave

M.Ceccaldi said...

Dans «Sous culture, le sens du style», Dick Hebdige raconte que le punk était l'objet d'une récupération marchande dès 78... l'idéologie et le capital récupèrent en permanence les formes de résistance qu'ils génèrent, ça ne veut pas dire que tout est fichu, mais que les résistances doivent se déplacer en permanence pour produire leurs effets. La banalisation de la catégorie indé, sa marchandisation me semblent être une paille face à la gigantesque pression exercée par les échanges numériques de fichiers musicaux sur l'industrie musicale. Là tout est en train de se redéfinir, et la bagarre actuelle pourrait aboutir, un jour ou l'autre, à plus d'indépendance pour les artistes (mais rien n'est joué).
ps : un détail : je croyais que le premier disque indé c'était les Damned...

Nickx said...

Ah oui ? Je dirais dès l'apparition de mythiques labels post punk type Rough Trade, Fiction, 4AD (un peu plus tard).
Mais tu as raison, au-delà de Sire qui gérait les intérêts Ramones et de CBS qui s'occupait de Clash sans parler de Virgin pour les Pistols, Stiff le label de Jake Riviera paraît être un bon exemple de label autonome et affranchi du système. Label auquel un Two-Tone pour le ska a rapidement emboîté le pas.
En ce sens oui, tu as sans doute raison pour Stiff.
Je ne m'étais jamais posé la question.