10 août 2008

Tricky - Knowle West Boy (2008)

Voilà une pochette qui mériterait de figurer aux côtés de celle du premier album de Demon Fuzz, si l'on devait la faire figurer dans un panthéon graphique cher à l'archiviste Michaël Ochs.
Tricky poursuit ou plutôt renouvelle sa mue, son goût du transvestisme avec ce 8ème album, le premier depuis un bail, puisque Vulnerable remontait déjà à 2003.
A l'heure où sort également l'album de son ex-muse et compagne Martina Topley-Bird, Tricky opère un virage à 180° en revenant à ses racines identitaires : le garçon du Knowle West, quartier riant de Bristol. 

Knowles West Boy est un album sous forme d'auberge espagnole et des plus éclectiques. Avec ses temps forts et ses faiblesses, mais d'une façon générale, ça dépote pas mal, Il s'agit d'un disque optimiste où le sieur, enfin en rupture avec ses démons et ses maux de tête, délivre une oeuvre apaisée, parfois même un peu trop soupireront certains.
Cela démarre de manière inédite avec un "Puppy Toy" joué façon piano-bar enfumé, odeur de ganja s'entend. Puis Tricky pas bégueule laisse la parole à ses invités auquel il décerne même le titre de ses chansons ("Joseph", "Veronika") ; ladite Véronika offrant d'ailleurs un mimétisme troublant avec Martina Topley-Bird, dans ses manières mutines et sexy , belle réussite quasi a capella que ce morceau qui porte son nom. Ce sont les tempos les plus rapides qui sont le plus addictifs, en tout cas qui font le plus décoller le disque ; ainsi ce titre à la gloire des H.L.M locaux ("Council Estate"), absolument trépidant, endiablé pourrait-on dire ; dans ce contexte, les morceaux plus lents font presque figure d'intrus - "Past Mistake", pourtant pas mal dans son genre.
La deuxième face convainc moins, et se révèle même par moments assez ennuyeuse ; il faut paradoxalement une cover de Kylie Minogue nommée "Slow" (ben, voyons !) pour repartir tambour battant. Le finale néanmoins, est réussi, avec un "Far Away" où l'on retrouve la verve d'antan de Tricky, ce genre de morceau nappé de claviers sous tension et que l'on affectionnait sur Maxinquaye (95) ou sur l'éreintant mais tuant Pre-Millenium Tension (96).

La mélancolique (et autobiographique comme le reste) "School Gates" termine le nouvel album sur un tapis de guitares acoustiques et de slide. A noter que  "Past mistake" et "Joseph" chansons d'apparence anodine se verront sur scène transfigurées ; Tricky de livrer notamment une version d'anthologie de ce dernier titre sur le plateau de Nulle Part Ailleurs

En bref : l'album du retour, et sans doute celui d'une nouvelle transition. Le côté spasmodique et migraineux auquel nous avait habitué Tricky fait certainement défaut. Mais Trickyest de retour  et Massive Attack peut trembler !



Tricky, site non-officiel, qui vaut le détour et le Myspace

A lire aussi : Tricky - Juxtapose (1999)

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"Far Away" en écoute :


1 Comment:

Cetras said...

fan de Council Estate
"but remember boy, you're a superstar"

xD