18 août 2008

Big Star - Radio City (1974)

Ah, si Alex Chilton avait été anglais ! Pour un génie précoce comme lui - "The letter" interprété à 16 ans au sein des Box Tops, c'était lui - eh bien, gageons qu'il aurait goûté aux affres de la célébrité comme d'autres très doués façon Stevie Winwood, Steve Marriott ou Dave Davies, fleurons de la classe biberon.
Las, notre homme était bêtement américain, ce qui signifie peut-être un marché au potentiel colossal, mais hélas nul n'est prophète en son pays, aux Etats-Unis moins qu'ailleurs, qui nous exportent généralement leurs plus splendides losers façon Flamin Groovies ou New York Dolls pour ne parler que de pop rock.

Donc, une fois achevée l'aventure blue-eyed soul des Box Tops, Alex Chilton se retrouve aux commandes de Big Star, combo adepte de flamboyants power chords, et grave dès 1972 le culte et superbe #1 Record qui fait un four complet. La maison de disques Ardent, pourtant une succursale de la mythique Stax oubliant d'assurer une diffusion correcte du disque. C'en est trop pour le dépressif et déjà dans le Cosmos Chris Bell, principal pourvoyeur de chansons aux côtés d'Alex ; l'aventure se poursuivra donc en trio.
Radio City, qui n'est pas davantage considéré par la maison-mère sonnera le glas des espérances commerciales de Big Star, lequel sombrera et splittera peu après, et pourtant quel disque ! C'est bien simple, cette oeuvre est annonciatrice de toute la brit-pop des 90's, rien de moins.
Il y a aussi deux ou trois choses en sus de la magnifique photo de William Eggleston qui constituent la valeur ajoutée de Radio City  : un chant princier, doux et désabusé, qui offre un troublant mimétisme avec celui de Roger McGuinn, des ruptures harmoniques étonnantes et flirtant parfois avec le jazz (voir les breaks et les montées en septième de "O my soul") et l'art d'aller à l'essentiel (la concision parfaite des mélancoliques "Morpha too", au piano désenchanté ou "I"m in love with a girl" et ses délicats accords diminués). Des couplets et des refrains qui font la joie des apprentis guitaristes et nostalgiques beatlesiens que ne sont pas sans évoquer les impeccables "Way out west", "You get what you deserve" ou autres "Back of a car".

Radio City, c'est aussi l'album du mini-classique de Chilton, son incontournable en public, la si charmante "September gurls" (avec un "u" ) qu'on a pu écouter lors des ultimes festivals, accompagnée du groupe reformé (de ce qu'il en restait), et avec l'ajout de membres des Posies, adorateurs notoires.
En 1978, sortira le dépressif Third, rebaptisé Sisters Lovers, que lui préfèrent certains aficionados. Impossible d'en démordre : c'est ce deuxième album de loin le plus abouti qui fixe à jamais le savoir-pop de Big Star.

En bref : classique indémodable , et four commercial absolu à ranger aux côtes des Pet Sounds 
et autres Berlin.





Le site officiel et le Myspace d’Alex Chilton


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Big Star, en concert ("Way Out West"), tel que j'ai pu les voir "reformés"à Benicassim (hé, hé !) et "Back Of A Car", génial !












1 Comment:

Nickx said...

Un peu triste de voir des merveilles parelles toujours vierges de commentaires des années après !

Alors sous l'emprise de l'anthologie Big Star offerte pour mes 40ans, je m'auto-quote : ce disque est sublime, il vous le faut à tous , vous qui lisez DODB !