09 janvier 2009

The Explorers Club - Freedom wind (2008)

A défaut d’unanimité, le club des explorateurs en provenance de Caroline du Sud aura suscité quelques débats chez ceux qui ont daigné lui prêter une oreille. Posons le problème d’emblée, est-il utile en 2008 de singer trait pour trait les manières d’un groupe vieux de plus de quarante ans, même si celui-ci est l’un des plus grands que la planète pop ait jamais connu ? Alors que certains comme Panda Bear par exemple s’efforcent de récupérer les canons du genre pour les arranger à une sauce nouvelle, Jason Brewer et sa bande ne s’embarrassent d’aucun superflu ni d’aucun élément un temps soit peu moderne et sortent sans complexe et avec un second degré à peine assumé un véritable album Beach Boys like (chez le label Dead Oceans, sic). Ok, ça sent un peu le manque d’imagination conceptuelle, surtout pour un premier album censé dévoiler la formation au monde entier, mais là où ça se corse et devient fichtrement intéressant, c’est quand on se rend compte (très vite dans l’écoute du disque) que Freedom wind aurait pu être un excellent album des Boys période 63/67, et non une pale copie.

De la pochette (All summer long bien-sûr) aux harmonies vocales maintes fois citées sur ce site, en passant par les orchestrations surf spectoriennes et les ambiances décalées, tout évoque, non, tout existe comme si Brian Wilson en avait été le créateur. Et il ne faudra pas vous aventurer très loin dans le premier single "Do you love me" pour y déceler des relents de "Wouldn’t it be nice", sans pour autant puer le plagiat. C’est là toute la force du sextet et de son compositeur de 26 ans Jason Brewer, à savoir sans aucune faute de goût (sur douze titres), réussir le pari insensé de réunir autant de B-Sides potentielles à un Pet Sounds, avec uniquement des compositions originales. Même Mike Lowe trouve son sosie des années 2000 dans "In the country". Et si les paroles peuvent parfois paraître affligeantes ("Do you love me ? Because I love you forever, bla bla bla…"), le résultat est pourtant lumineux, voire miraculeux sur certains morceaux ("Forever", "If you go", "Last kiss") que le mentor n’aurait pas décriés. Le mimétisme des balades harmoniques ou des morceaux pop davantage mid tempo est flagrant, mais il est tellement facile et agréable de se laisser charmer par les meilleurs faussaires de l’année 2008 que l’on en redemande.

En bref : Hommage ? Pillage ? Chacun pense ce qu’il veut mais le résultat n’en est pas moins magistral. Les B Boys réincarnés au meilleur moment de leur carrière.
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Le kitschissime clip de "Do you love me" pour les harmonies vocales finales, et celui plus sobre de "If you go" :

The Explorers Club - Do You Love Me?

1 Comment:

Anonyme said...

Je viens juste de découvrir le groupe, je tombe sur cette chronique qui reflète parfaitement mon sentiment. Voilà.