21 juillet 2009

Jens Lekman - Night Falls Over Kortedala (2007)

Découvert sur le tard pour ma part, ce jeune premier Suédois signé chez Secretly Canadian. Un hasard que l’on n’explique pas, un album qui atterrit Dieu sait comment dans mon Mp3 de vacances (et pour lequel je ferai le rapprochement bien plus tard avec la pochette que je connaissais déjà et qui m’intriguais) et c’est parti pour 51 minutes de pop néoromantique à l’instrumentation grandiloquente.

Pas besoin de chercher longtemps, le séducteur de Göteborg est déjà bien établi sur la toile. A son actif on compte déjà un nombre incalculable de Cd-r faits maison, des Ep distribués à tout-va, et un premier album bien plus sobre en 2004, When I Wanted To Be Your Dog. On a même entendu un temps qu’il souhaitait arrêter la musique. Quelle blague quand on découvre le talent sans fin que possède le garçon. Autant demander à la pluie d’arrêter de mouiller.

Toujours est-il qu’il revient en 2007 avec ce disque issu d’une première expérience studio à priori traumatisante. Plus habitué à l’intimité de sa chambre qu’à la froideur des salles d’enregistrement, le Jens est très sensible, il a des frustrations, des crises identitaires, mais il se prête finalement au jeu. Le résultat ? Des trésors d’inventivité orchestrale, des mélodies easy listening à chaque coin de rue, et surtout cette voix de crooner identifiable parmi mille autres.


Spécialiste des samples introuvables et des reprises obscures (The Avalanches, The Left Banke, Moondog, The Television Personalities…), Jens se fait un malin plaisir à inclure toutes sortes d’effets (faux craquements de vinyle, samples de lui-même à l’âge de 5 ans) autour de sa voix de baryton, claire et haut perchée. Tapis de cordes, trompette, saxophone, trombone, la parfaite panoplie d’une pop élégante façon Croisière s’amuse, ("If I could cry I would feel like this" très Roy Ayers) toujours à la limite du kitsch, certainement en mode hors-piste pour certains diabétiques.

Dès l’ouverture de "And I remember every kiss" Jens déroule le tapis rouge sur un sample de Jerry Goldsmith. Notons également "Your arms around me" qui peut faire office de parfait petit single, la ballade romantique so 60’s (et so Belle & Sebastien) "Shirin" ou encore "I’m leaving you because I don’t love you" (sic) et ses trois notes de piano. En fait chacun des douze titres est suffisamment réussi pour mériter sa ligne, même ce "Kanske ar jag kar I dig" façon Timbaland qui n’a donc à priori rien à voir et pourtant. Même El Perro Del Mar y met de son chœur sur le mielleux "A postcard to Nina" avant de laisser sa place à sa compatriote Frida Hyvönen.

En bref : un numéro d’équilibriste nordiste dans une veine intemporelle. On adore ou on déteste.




Le site officiel et l’album en streaming

A lire aussi : Figurines - When the deer wore the blue (2007)

Le clip de "Sipping on the Sweet Nectar" qui résume à merveille l’ambiance du disque, suivi du plus intime "A postcard to Nina" :



3 Comments:

Emmanuel said...

Ahhh Ju! Tu parles là de l'un de mes plus grands chouchous! Cet album était on ne peut plus risqué. Pour ceux qui ont peur de la guimauve (et les autres d'ailleurs, et toi Ju), je conseille la compilation de EPs "Oh you're so silent Jens", un des plus beaux disques suédois de la décennie (voilà que mon transport habituel me reprend)!
Bonnes vacances à Kortedala.

Anonyme said...

Vu en concert l'année dernière... j'ai très rapidement revu mon jugement, pourtant proche de l'article.

Ju said...

@ Manu : Je me doutais bien qu'en évoquant le Monsieur je toucherais ta corde sensible. Perso j'ai adoré.

@ Anonyme : Cad? Tu as aimé ou pas finalement ?