03 février 2008

Oh no ono - Yes (2007)

Que dire de ce disque, premier jet du groupe danois Oh no ono ? Et bien déjà, qu'il me laisse un peu baba et halluciné. Preuve s'il en faut de la vitalité musicale nordique, les Oh no ono, cinq garçons de la petite ville d'Aalborg, ont défrayé la chronique pop et envahi les ondes radio en 2006 avec un EP en forme de manifeste : « Now you know Oh no ono ». Surfant sur cette vague, ils enchaînent les dates de concert et pondent fin 2007 leur premier album, simplement intitulé Yes. Explosion sonore aux multiples couleurs et saveurs, entre pop, disco, punk, rock et grain de folie, c'est un vrai régal. Des compositions survitaminées et psychotropes, je reste sur le cul.

Je pourrais vous dire communément que ces cinq garnements ont ingurgité cinquante ans de musiques avec une double ration d'années 80 et réagencé tout ça avec génie. Le trait serait trop simple, quoique juste.

« The strawberry festival » (!) qui ouvre l'album nous berce de ses profonds arpèges de piano et de ses nappes électroniques. Et l'on se laisse emmitoufler sans résistance par cette douce couverture avant d'être subitement désarçonné par le beat disco de « The shock of the real ». Ses inattendus claquements nous sortent de notre torpeur et nous entraînent directement sous la boule à facettes. La joie succède instantanément à la surprise pour succomber à la voix haute perchée du chanteur Malthe Fischer. Jusqu'à la liesse. Bien aidé par des sons « wawa » saisissants et des solos de guitare et de piano estampillés eighties.

Sur « Keeping warm in cold country », les rejouissances se poursuivent en mode punk dégénéré, si ce n'est pas un pléonasme, et toujours avec une énergie dévastatrice carrément amphétaminée. On en comprend que mieux le titre de la chanson. Les plages sont courtes et peu de répit est permis. Le souffle nous en est coupé lorsque déboule tambour battant « Practical money skills for life », après une courte introduction grandiloquante. Une bombe de strass et de paillettes. Totalement grisante à en devenir ubiquiste, dupliqué sous les cieux lumineux du plus beau des dancefloors.

La chevauchée se poursuit avec le cinquième titre pop-punk « Ba Ba Baba Ba Ba well anyway » avant de basculer dans une pure balade à fleur de peau, « Sunshine and rain at once ». C'est presque déconcertant d'aisance. Les Oh on ono changent de peau frénétiquement avec une grande maîtrise. D'autant plus surprenant que leur rencontre remonte à cinq années seulement. Bref, un album fou et jouissif où sont convoqués une kyrielle de pères bienveillants. Abba, Bowie, The Ramones, Blondie, les Beach Boys... au final comme bon vous semblera.


En bref : Sous des airs presque naïfs, un premier album déroutant d'originalité et d'énergie. De la pop hallucinatoire enflammée à la sauce disco-punk.





« Practical money skills for life » :


free music



Le clip de "Keeping warm in cold country" :






La curieuse reprise de "John Sinclair" (de John Lennon et Yoko Ono) par les Oh no ono :





Site et myspace de Oh no ono

A lire : rubrique pop

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