08 février 2008

Guillaume & the Coutu Dumonts - Petits djinns (2007)

Même s’il vit depuis l’an dernier à Berlin, Guillaume Coutu Dumont est l’un des fleurons de la scène électronique montréalaise, aux côtés de Stephen Beaupré, The Mole ou du divin Akufen. Entre cut-up compulsif et funk primitive, ses productions ressemblent d’ailleurs fortement à celles du susnommé, quelques touches de jazz et d’africanisme en plus. Son dernier maxi, Petit Djinns, n’échappe pas à la règle. Raffiné, ludique et groovy, c’est un parfait reflet de l’érudition et de la curiosité du musicien.

D’abord percussioniste dans un groupe de funk, GCD entame des études de percussions latines et classiques en 1998 avant de découvrir la composition électroacoustique, qu’il explore à l’université. Il rejoint alors le collectif de jazz contemporain [iks]. Deux albums et un séjour de plusieurs mois au Sénégal plus tard, il décide de se consacrer corps et âme à la composition. Enamouraché de techno, de musique concrète, de jazz et de world, le Québecquois fonde successivement Egg, Luci, et Chic Miniature, trois duos aux sons complémentaires. Sous son nom, accompagné ou non par ses clônes mentaux que sont les Coutu-Dumonts, il agit pour le compte de maisons de connoisseurs (Oslo, Get Physical,Musique Risquée ou Mutek) sur lesquelles il signe quelques maxis décontenançants, et même un album, Face à l’Est (2007), passé totalement inaperçu en France.

Cette fois, GCD est sur Circus, le label des excellents Nôze, pour nous présenter trois titres splendides, trois Petits Djinns. "Sous l’arbre", le premier organise une orgie micro house et convoque la tension du funk nigérian et de ses cuivres alambiqués. Un singulier accord entre le tribalisme des Masters At Work et la rigueur laborantine de Ricardo Villalobos. Le second, nommé "Yone", traîne une nonchalance trompeuse sur un beat sec orné de balafons et de parcimonieux claviers. Ce coup-ci, c’est l’influence du jazz éthiopien, façon Mulatu Astatke, qui domine largement le débat. "Chilly Willy" ferme la marche avec ses choeurs siphonnés et ses faux-airs de big band des années 1930. On imagine le travail titanesque qu’a du fournir Guillaume Coutu Dumont pour ce petit maxi sorti fin novembre 2007. Et on applaudit des deux oreilles.

En bref : Elégant maxi de micro house sauce maffé par une étoile montante de la scène québecquoise.




Pour ceux que ça intéresse, une interview assez complète de GCD :



Son Myspace

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