18 février 2008

2for5 – Broke Minds Think Alike (2004)

Ce pourrait être un de ces graffs, aperçus d’un œil distrait, sur la façade d’un immeuble quelconque, ignoré et perdu, quasiment anonyme. Mais 2for5 est surtout une formation hip-hop dont la signature mérite une attention toute particulière. Seulement, ils n’ont laissé filtrer que peu d’informations les concernant. Quelques indications erratiques permettent une localisation géographique : Bronx, New-york, Etats-Unis.

Broke Mind Think Alike, sort en 2004 sur un petit label indépendant, Cajo !, dont les productions tournent essentiellement autour de l’album susnommé... Sans prétention ? « Broke Minds Think Alike was not only a tribute to the streets, but also an ode to the independant artist’s hustle. Not to mention a tribute to heavy weed smoking, liquor drinking, and putting the mack down on fly ass chicas ! », s’affiche sur leur page myspace à la façon d’une déclaration solennelle et enfumée de branleurs magnifiques à la culture de rue. Cependant, ils n’entendent pas le hip-hop dans la tradition east-coast, caractéristique du hip-hop new-yorkais. Tout en utilisant des samples soul et jazzy, les 2for5 gomment les cotés sombres et parfois « sale » de ce hip-hop. Fi de la sobriété ; ils dévoilent des compositions chamarrées.

Un certain sens de la démesure et un soupçon d’emphase caractérise les premiers morceaux de l’album. Des cuivres haut placés provoquent sur "Gimme Mine" une attente excessive. Heureusement, la frustration ne dure pas quand vient le morceau éponyme "Broke Mind Think alike", une des grande réussite de cet album. Propulsés à grande vitesse par des cuivres étincelants, soutenus par des beats rebondissants, les 2for5 trompettent, exultent, déclament à qui voudra que la réunion de leurs esprits toqués génère de très belles réussites. Ils s’amusent et l’on reste coi. La bourrasque passée, les morceaux suivants retrouvent un semblant de calme. Pour suivre leur piste, les gais lurons nous refilent la boussole cassée "Any direction" et s’amusent de notre situation ; ils chantonnent, I don’t know were you going, but I know where i’ve been. Le jeu amuse, mais fatigue. Alors, arrive à point nommé "I don’t Sweat it", moment de répit animée par des cordes joliment jazzy, qui introduit le single "Whatz Ya Naim?!". Franche réussite, le morceau coule tranquillement au sons de riffs charnels d’une guitare blues, accompagnés par quelques notes de flûte. La discussion autour d’une apparition féminine, dont le nom reste un mystère, tourne à la gentille plaisanterie. Les pieds en éventail à la manière du relâché "Good Times", on apprécie le voluptueux "Thah Fowndation". Pour sûr, ils sont oubliés, les mauvais tours de la vie quotidienne ; - Jouissez sans entraves, pourrait-on lire entre les lignes.
Dans ces conditions, les épicuriens des getthos et bons vivants de tous bords ne sont pas près de l'oublier.

En Bref : Si l'album souffre de quelques compositions médiocres, l'ensemble reste fort appréciable, car emmené par des singles imparables à l'écoute jubilatoire.




Le myspace de l'album

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