29 mai 2007

Okkervil River - Down the river of golden dreams (2003)

Sorti de nulle part, sans aucune promotion, doté d’un nom imprononçable et d’une jaquette des plus bizarroïdes, cet album avait toutes ses chances de passer inaperçu et de tomber dans les entrailles de l’oubli musical. Pourtant, sans savoir comment, il s’est retrouvé dans ma platine et m’a simplement offert un délicieux moment de bonheur.

Déjà troisième opus de ce groupe Texan fondé en 1998, Down the river of golden dreams est enregistré à San Francisco sous le label indé Jagjaguwar. Will Sheff, le chanteur et leader apporte à ce folk symphonique et rustique une voix intense et sans complainte d’une pure merveille. Au fil du disque il laisse percevoir tour à tour ses hésitations, sa franchise, ses incertitudes aussi, son côté humain en somme. Dans un tourbillon d’histoires plus noires les unes que les autres, Will fait appel aux âmes de ses idoles à qui il rend ici un hommage sincère, Ottis redding, Al Green, Sam Cooke, Dylan aussi, tous sont là.

Album crescendo d’un incroyable potentiel, à la fois facile d’accès mais très sophistiqué, c’est un moment de plaisir intense à chaque écoute. Les arrangements y sont plutôt chargés à cause de l’utilisation de nombreux instruments originaux : piano mélancolique, trompettes, orgues, claviers Hammond, et les mélodies y sont parfois à la peine. Mais ce disque est tellement inespéré par son concentré si simple de grâce et de poésie qu’on lui excuserait presque de ne pas être parfait. Toute la beauté et la finesse du folk rock moderne et feutré en 11 chansons, trop beau pour être vrai, et pourtant…

J’ai tout de suite pensé à Chris Martin de Cold Play en écoutant les premiers titres, Bono même parfois, jusqu’à finalement saisir la personnalité de ce Will Sheff. Pour moi ça commence vraiment avec For the enemy et son rythme lent au possible qui se retrouve dans la douceur de Maine island lovers. J’aime aussi la bonne humeur de Song about a star et l’instru à la Dylan de Yellow. Enfin les deux gros morceaux de ce disque sont le titre final, Seas to far to search énorme ballade pop et The war criminal rises and speaks, l’une des meilleures chansons que j’ai écoutée cette année qui démarre en slow et qui finit sur une montée en puissance orchestrale magistrale. En un mot comme en cent, Let’s down to the river.
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En bref: Premier réel coup de maître pour le meilleur groupe texan de ces dernières années. C'est tout le petit monde de la pop biscornue qui se retrouve chamboulé et qui trouve en Okkervil River son représentant le plus talentueux. Chef d'oeuvre.
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A lire aussi : Okkervil River - The stage names (2007)
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Le Myspace

Les meilleurs morceaux de l’album precedent:




La chanson The war criminal rises and speaks en live:




3 Comments:

Dave said...

Magnifique, la chanson de la vidéo... j'adore le clavier soul, la trompette, et cette montée qui prend aux tripes!
Bises

Ju said...

Merci, je suis content que ça te plaise. Dommage que la qualité de l'enregistrement soit assez médiocre mais je n'ai pas trouvé mieux sur le net. La version studio de l'album envoie quand même d'avantage.
La bise.

Anonyme said...

On notera que, malheureusement, aucun titre de cet album n'a été joué lors du récent concert du groupe à l'Alhambra à Paris...