08 mai 2007

Radicalfashion - Odori (2007)

Curieux objet que nous propose le petit label électro de Chicago, Hefty records. Odori, projet du pianiste japonais Hirohito Ihara, nous convie à une ballade aquatique ultra-sensorielle. La rencontre d'Erik Satie et d'une électro organique. Pour nous accueillir, quelques gouttes d'eau enfantent dans leur chute d'un écho métallique. Et se font de plus en plus denses. Mes pieds sont déjà dans l'eau. Ni radical, ni fashion, Hirohito Ihara se met au travail au piano, en fan avoué de Ravel. D'une douce mélancolie. De rares grésillements électroniques se superposent. La piano reste à l'honneur.

Avec la complicité du compositeur américain Carl Stone, sur les titres “Thousand” et “Usunibi”, le vague devient plus expérimentale. Musiques électronique et classique se tutoient, communiquent. Le piano s'évapore. Instant d'apnée dans les profondeurs. Je nage. Et curieusement vole l'instant d'après. Porté, transporté par la musique.

Ihara crée les ambiances les unes après les autres. Véritable peintre sonore impressionniste. Des voix samplées se font leur place dans “Shunpoudoh” pour nous surprendre d'un rythme cahotant. Sur “Photo dynasmo” la partie vocale est plus fantomatique et évasive. Nous entraînant dans des brouillards et des vapeurs hasardeux. Une forêt embrumée. J'erre dans un monde mystérieux, dont les intonations m'évoquent la couverture glaciale de l'album Last resort du danois Trentemoller.

L'accouplement d'un jeu de piano classique et de sonorités électroniques audacieuses est parfait, synbiotique. Hirohito Ihara nous berce, nous fait disparaître, nous rend vulnérable, nous égare. Dans une nimbe de fluides. La balade s'achève avec “Mask”, dernière plongée dans les profondeurs qui voit la mélancolie du japonais se distinguer à nouveau. Beau, doux et vibrant. Cocoonesque.


Un disque poétique d'électronica impressionniste. Bruitisme et sons concrets épousent les envolées lyriques du piano d'Hirohito Ihara avec sensibilité et justesse. Tout simplement merveilleux. A écouter dans votre bulle.









Pour faire un peu de promo à la très surprenante maison chicagoanne Hefty, je vous invite à jeter une oreille dans le très ambiancé Arriving at night, du jeune australien Victor Bermon. Plutôt soigné.


Radicalfashion






Hefty records






Victor Bermon

2 Comments:

Dave said...

Photo Dynasmo est particulièrement à mon goût... Merci pour ce précieux album nippon!

VadeZ said...

En effet merci Fab, très bel album, déjà dans mon caddie Amazon..