03 juin 2009

Primavera Sound Festival de Barcelone 2009, Jour 1


Du 28 au 30 mai dernier, se déroulait à Barcelone l’un des plus importants festivals de musiques actuelles européens. Encore que d’européen il n’en avait que le nom, puisqu’il fut effarant de constater à quel point la programmation en 2009 est américaine, à croire que l’Angleterre a définitivement laissée sa place au nouveau continent en terme d’originalité et de productivité musicale. Soit. C’était surtout l’occasion, hormis le fait d’assister à des performances d’artistes reconnus et accomplis (un euphémisme quand on parle de Neil Young ou Sonic Youth), de confirmer ou d’infirmer la talent des nouveaux venus et autres buzz médiatiques de l’année en cours.

Niveau ambiance à Barcelone, Eto’o et Messi avaient déjà fait le travail la veille en offrant à la cité catalane une bien belle victoire footballistique, plongeant ainsi la ville dans une liesse sans fin. Ne restait à l’organisation du festival (un quasi sans faute, j’y reviendrai) qu'à transformer l’essai et prolonger ainsi le plaisir. Dans un premier temps le site, magnifique, large terrain de jeu dominant la mer méditerranée et offrant aux festivaliers six scènes majeures où se sont succédés plus de 170 artistes. Grâce à un emploi du temps respecté à la lettre, et des commodités somme toute assez commodes, c’est un plaisir de passer d’une scène à l’autre sous le soleil espagnol.


Accompagné pour l’occasion de Michaël de chez Crystal Frontier, nous débutons en douceur avec deux jeunes groupes efficaces et variés, à savoir Veracruz (groupe local) et Women, quatre canadiens qui ont bien fait parler d’eux cette année avec un très bel album. Plus tard ce sont les mythiques néo-zélandais The Bats, de retour cette année et à qui cela fait visiblement plaisir d’être là. Il est surtout intéressant à ce stade de constater que ce n’est certes pas le meilleur groupe du monde, mais pourtant que l’on sent à chaque petit bout de mélodie combien ils ont pu influencer les Shins et autres groupes du genre.

Le temps de faire la connaissance des non moins classiques The Vaselines d’Ecosse, qui ont à coup sûr un petit côté The Delgados (à moins que cela ne soit l’inverse), et c’est l’heure de la première claque de ce festival, l’un des bastions de la scène indépendante nord américaine, j’ai nommé Yo La Tengo (photo). Un groupe que je découvre à peine ce jour-là (et au vue de la discographie gigantesque, j’ai du retard) mais qui m’a vraiment fait forte impression. Jonglant entre les genres (de la synth pop au rock garage), c’est un trio phénoménal qui s’offre à nous. Georgia Hubley la batteuse est impressionnante. C’est elle qui maintient le rythme lorsque son mari Ira Kaplan part en digressions guitaristiques et autres effets de torture d’instruments. En-or-me ! Partager quelques arrêts de métro avec eux deux jours plus tard aura été un autre de ces grands moments.


Après cet électrochoc, Andrew Bird (photo) bien seul sur la scène Ray Ban Vice a du mal à faire ressortir ses chansons, mais parvient à garder la classe en se samplant au violon et en posant sa très belle voix par-dessus. Changement d’ambiance lorsque mon chouchou Jay Reatard et sa tignasse s’escriment à faire tenir cinq chansons dans cinq minutes, ou presque. L’on commence à voir le bout du tunnel de ce premier jour chargé, mais il reste encore le phénomène My Bloody Valentine auquel j’avoue avoir été légèrement hermétique. Ne distinguant aucune mélodie, j’ai eu du mal à supporter l’effet "je joue le plus fort possible tant que les gens ne convulsent pas par terre". Chacun son truc. Enfin et alors qu’il est déjà très tard, les anglais (les seuls ?) de The Horrors, qui m’ont impressionné avec leur dernier opus Primary Colours se chargent de me bercer avant les deux autres longues journées qui nous attendent.

Le site officiel du festival

Lire aussi : Primavera Festival de Barcelone 2009, Jour 2
Lire aussi : Primavera Festival de Barcelone 2009, Jour 3

Crédits photos : Dani Canto ©, Inma Varandela ©, Cristina Delbarco ©

2 Comments:

Nickx said...

Ce que tu dis sur Yo La Tengo fait évidemment plaisir, tant le trio de Hoboken est l'une des meilleures choses qui soit arrivé au rock indé des 20 dernières années !

J'ai eu de la chance de les voir au Benicassim de 98, et ne m'en suis toujours pas remis !


Sorte de Velvet millésimé 90's 00's, dont ils épousent jusqu'au gimmick de la batteuse -qui elle, sait chanter-, Yo La Tengo fait sans problème partie des 10 meilleurs groupes indé US, et d'ailleurs des 10 meilleurs groupes tout court !

Sonic Youth en mieux, c'est dire !

Ju said...

Carrément!

J'ai d'ailleurs entamés mes cours de rattrapage, hier c'était "Genius + Love", aujourd'hui "I can hear the heart beating as one".

Que du bonheur!