07 mai 2008

Kreon & Lemos - Lookooshere Remixed (2008)

Pendant que Justice déchaîne de vaines passions avec son nouveau clip/événement "Stress", il se trouve à côté de ce produit, recyclage d’une réalité fantasmagorique, un imaginaire autrement moins racoleur et putassier. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’excellente, et il est vrai angoissante, réalisation de ce court-métrage réalisé par Romain Gravas du collectif Kourtrajmé, mais plutôt d’enfouir le contentieux. RIP. Aussi, je profite de la brèche ouverte avec Art Bleek pour me lover dans l’imaginaire réconfortant de la deep-house jazzy de Markos Spanoudakis et George Laimos, respectivement Kreon & Lemos.

Mon premier est né à Athènes au milieu des années 80. Dès son plus jeune âge, il se perd dans l’immense collection de vinyles de son père. Il apprend à reconnaître une multitude de styles musicaux, et se les approprie patiemment. Il organise ses premiers goûters dansants à la maison dès l’âge de 15 ans ; pour l’occasion, il réalise ses premières acquisitions, des disques plus dansants, plus frais que ceux de papa. En 2007, il rencontre mon deuxième, et décident de travailler de concert. Le duo sort son premier EP remarqué en 2007 chez Resopal Red. Depuis, les Berlinois ne semblent jurer que par ces deux bonshommes dont les productions encouragent une évolution jazzy du label.

Lookoospher Remixed propose une série de trois reprises du maxi sorti au mois de janvier. D’excellente facture, les trois titres déploient des airs languissants au moyen d'une clarinette, du piano, mêlés à des rythmes deep, suffisamment vifs pour retenir l’attention d’une oreille peu entraînée. Sur le Remixed, la face A "Lookoosphere" est extraite de ses profondeurs originelles et se retrouve travaillée et martelée par le soin des frères Wighnomy, véritables forgerons de la minimale Allemande. Suit la version du jeune français Art Bleek qui, retournant à sa marotte, nage tête hors de l’eau, préférant le mouvement des vaguelettes house au bruit étouffé de l’immersion totale. C’est avec une grande surprise que je retrouve Anthony Collins aux commandes du remix de "Lily’s Here". Ce DJ français m’avait agréablement interpellé avec son maxi Fortuna, techno minimaliste caractérisée par l’utilisation de petits sons en clapotis. Le morceau prend une allure dansante, transporté par l’agitation de la clarinette. Irrésistible.

En Bref : Le Remixe qui perd ses racines deep pour se concentrer surtout sur le côté house des productions des Athéniens reste un excellent maxi, mais n’arrive cependant pas à faire de l’ombre au premier du nom.




Les MySpace de Kreon et de Lemos.
Le MySpace et le site de Resopal-Schallware.

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