26 mai 2008

Interview - Kidsaredead

Kidsaredead ne se prend pas vraiment au sérieux. Pas plus qu’il n’a jamais véritablement coupé avec son enfance. Entre le souvenir encore pétulant de la photo de sa professeur de piano à moitié dénudée et les révisions pour ses études, il trouve cependant le temps de s’adonner à la composition musicale. L’exercice est profondément ludique, presque enfantin : porté par une voix gracile, il dessine de parfaites mélodies pop lo-fi. Avec ses instruments et dans la cave des ses parents, il nourrit toujours un seul et unique dessein : conquérir le cœur des filles (et celui de Karl Blau). Une rapide interview, coincée entre deux caddies au rayon bricolage de Auchan-Clouange.

Qui es-tu Kidsaredead ?

Le genre de mec qui renverse des petits pois carottes sur sa chemise à la cantine.

Comment en es-tu venu à faire de la musique ?

Quand j'avais 5 ans, ma première prof de piano avait des photos d'elle un peu dénudée dans la pièce où elle donnait ses cours. Ca remonte à longtemps, c'est assez trouble dans ma mémoire, mais je me souviens que je les regardais d'un air hébété.
Sinon, sur la pochette de mon greatest hits de Police, il y avait une photo de Sting en train de faire du yoga au bord d’une piscine à Hawaï, genre le succès n’est pas incompatible avec une vie spirituelle épanouie. Je crois que c’est ça qui m’a donné envie de faire rock star pendant mon adolescence. Heureusement, ça m’a passé.

Comment travailles-tu ?

Au début, j'enregistrais sur un 4-pistes puis je me suis acheté un 16-pistes. J’ai fait mes chansons tout seul jusqu’à maintenant, en jouant plus ou moins mal de tous les instruments.

Quelles sont tes principales influences ?

Après notre déménagement à Clouange, j’ai acheté Sticky Fingers des Rolling Stones et Harvest de Neil Young en promo au centre commercial AUCHAN près de chez mes parents. C’était cool. J’ai dû trouver pas mal de disques de Prince en promo là-bas aussi.
J’ai fait l’acquisition de OK Computer le jour de sa sortie et je me suis tout de suite fait une cassette pour mon walkman. La même année j’avais aussi Wowee Zowee de Pavement en cassette et je l’écoutais tout le temps dans le bus.
Le jour où j’ai découvert A Wizard, a True Star de Todd Rundgren, je l’ai écouté d’une traite dans ma chambre avec mon frère alors que mes grands parents étaient venus nous rendre visite.
Quand j’ai eu la grippe en Angleterre, j’étais cloué au lit pendant deux bonnes semaines et j’écoutais des CD de MP3 fourrés de groupes Tropicalia (Os Novos Baianos, Caetano Veloso, Joyce…) que j’avais pompé chez Flóp.

Pour l’instant tu n’as enregistré que des démos, prépares-tu un enregistrement pour 2008 ? Des concerts ?

J'ai fait un premier concert de mes chansons à La Java en mars dernier dans le cadre d'une Bienfaisance organisée par les disques Bien.
Je vais me contenter pour l'instant d'accompagner mes amis avec qui je joue depuis cette année :
Flóp le 28 mai au pop in et le 5 juin à la Java, Orwell le 5 juillet à St Nicolas de Port, Alban Dereyer
Je participe au prochain disque de Variety Lab, un très chouette projet pop, riche en collaborations qui devrait sortir dans quelques mois.
Sinon pour mes propres trucs, je vais essayer de trouver un peu de temps pour enregistrer à Los Angeles avec les musiciens de Toto.

Tu as dédicacé une de tes compostions à Karl Blau, comment l’as-tu rencontré ?

J'ai rencontré Karl Blau en première partie de Laura Veirs deux jours après avoir découvert the Microphones et Little Wings (groupes du label K records). Il jouait avec une pédale de boucle et il s'en servait comme d'un quatre-pistes en live de manière super casse gueule mais ses chansons était très touchantes. J'ai adoré et j'ai été le voir à la fin du concert et je ne sais pas ce qui m'a pris, je lui ai promis de faire une chanson en son honneur (en me disant que ça changerait des chansons sur les filles...). J'ai passé tout l'été à écrire mon mémoire de maîtrise et pendant les pauses je trouvais des nouvelles parties à la chanson, et comme j'ai été très lent à faire mon mémoire, je me suis retrouvé au final avec cette chanson de 6 minutes qui change toutes les trente secondes. Je lui ai envoyé en espérant qu'il la mette sur un des disques de sa collection mensuelle Kelp mais bon je crois que je dis trop Karl Blau dans la chanson et que par humilité, il a préféré l'écarter. Ou alors il l'a trouvé nulle. En tout cas, Kelp monthly recommence ce mois-ci et Karl Blau vient de sortir un disque intitulé AM qui est super cool, où il adapte notamment des poèmes de l'auteur de Winnie l'Ourson dans un style kurt cobainesque pas piqué des hannetons.

Au final, tu es plutôt Playmobil ou Légo ?

Héhé. Lego. C'est la base de l'overdub. En ce moment, j'essaye d'avoir une approche plus Playmobil de la musique mais c'est pas gagné.

Qu’écoutes-tu ce moment ?

I need an end - Orwell
September - Alban Dereyer
Un Homme de goût simple - Flóp
Cas de peu d'intérêt - Tante Hortense
Nothing New - Karl Blau

Propos recueillis par Antoine

Le MySpace de Kidsaredead

5 Comments:

Ju said...

Superbe interview Antoine dans un contexte qui ne l'est pas moins. Un artiste qui a des choses passionnantes à dire, qu'il compte enregistrer avec les musiciens de Toto par exemple, hallucinant! Bonne continuation à lui et à toi. Et bonne continuation à Auchan et au bricolage.

Antoine said...

Ah, je précise : je faisais plus référence à un contexte "stylistique" que réel. Mais, content que tu ai apprécié l'interview.
Et puis, j'espère bien un jour rencontrer un artiste dans le rayon charcuterie d'un hyper marché.:)

Anonyme said...

hum ... cette histoire de prof de piano me rappelle quelquechose vincent.

http://www.badblocks.com/?p=122

T.

Anonyme said...

j'ai retrouvé aujourd'hui la cassette que tu m'as offerte où tu reprends the needle and the damage done, Michael J. Fox m'a dit que dans un an ça vaudra de l'or

Anonyme said...

Je ne savais pas que tu avais bougé sur L.A. darling.

Bises,

Ness.