12 avril 2007

Liars - Drum’s not dead (2006)

Je ne sais pas pourquoi je pensais ça, mais je croyais que Liars était en fait LES Liars, rien d’autre qu’un Strokes ou Killers de plus. Alors j’écoute et là, BIM ! Ce trio new yorkais est en fait un groupe alternatif sacrément expérimental. Drum’s not dead est un savant concept album autour de la batterie et de deux personnages imaginaires, Drum, côté positif de la musique et Mount heart attack qui prend ici la forme d’une angoisse à la Radiohead. Depuis 6 ans et 3 albums, la bande d’ Angus Andrew cherche et part dans des directions où on ne les attend jamais, réinvente tout à chaque fois et atteint avec DIND un sommet d’intelligence.

C’est à Berlin très loin de la grosse pomme que cet univers sonore singulier a pris forme. Sans comparaison actuelle possible, c’est un post punk noisy, hypnotique et obsédant qui fait de cette musique un sujet complexe où l’on ne rentre pas dès la première écoute, où chaque nouvelle dose fait apparaître des pans entiers de passages subtils et malins. On pourrait écrire des théories sur cette création, elle n’est rien de moins qu’un fabuleux voyage au cœur de profondes rythmiques de batteries déconcertantes et épatantes.

Tantôt tribal (comme Animal Collective) avec ses didgeridoos, ses cithares et son chanteur chamanique à la Tom Yorke, tantôt malsaine et éprouvante, c’est une véritable transe urbaine couplée à un post rock ingénieux et inventif. Maintenant, je comprends que l’on puisse être hermétique à cet album que David Lynch ou Stanley Kubrik n’auraient pas refusé pour une bande originale. Moi même je ne peux pas dire si j’aime, mais je ne peux que remarquer le côté créatif et pertinent de ce travail. Que vous pensiez que Liars soit des génies ou des fous, écoutez, ça vaut vraiment le détour.

Si vous voulez franchir des barrières sonores, passez vous Hold you drum perdu quelque part entre le Velvet et Mogwaï. Be quiet Mr Heart Attack, carrément tribale plaira à ceux qui n’aiment pas les mélodies et préfèrent les rythmes à la manière du dub. It fit when i was a kid vous entraîne dans un rythme carrément planant. Enfin, It’s all blooming finira de vous achever. Relevez vous, ce n’est que de la musique.






Pour info, le disque est accompagné d’un DVD avec moult courts métrages sensés accompagner la musique.

2 Comments:

Nickx said...

"Tout au long de l'album, la musique hésite entre un Oum Kalsoum revival et un cours de batterie pour attardés mentaux. Pas de guitare, pas de synthé, pas de cuivre, pas de riffs... Rien ! Que dalle ! De quoi porter plainte pour tromperie sur la marchandise. (...)Vous pouvez pas savoir à quel point ce truc peut être chiant ,mais chiant. (...)

Ces propos peu amènes étaient signés Michel Embareck dans le n°de juillet 81 de Best....et concernait le très radical Flowers Of Romance de P.I.L !

Ce commentaire aurait très bien pu être celui de Drum's Not Dead qui en reprend les contours pleins d'aspérité !

Disque peu engageant, aux frontières de la folie schyzophrène, mais qu'il convient d'écouter de bout en bout pour bien vivre l'expérience, de préférence en matant le film d'Angus, pas celui avec l'escargot baveux qui grimpe l'escalier !

Liars est un groupe majeur, et ce chef-d'oeuvre en 2006, en apportait toute la preuve !

Enfin, tu as raison de souligner que Liars n'est pas THE Liars, comme tout un chacun de la scène Big Apple ; ce détail a sans doute plus d'importance qu'il n'en paraît !

J'avais oublié cette très belle chronique, et j'ai juste éprouvé le besoin d'apporter cette petite analogie, j'espère que tu ne m'en voudras pas !

Ju said...

Au contraire, je pense que tu as bien fait d'apporter cette analogie pleine de détails croustillants ! (voix de Didier Deschamps)