26 juin 2012

Liars - Wixiw (2012)

Quand on écoute très souvent de la musique, on peut être atteint de l'obsession de vouloir à tout prix découvrir un nouveau tube. Mais cette recherche peut être contre-productive. J'en ai fait l'expérience avec Wixiw des Liars. Première écoute de certains morceaux de Liars sur Youtube. C'est pas mal, sans plus, mais ça me dit quand même bien d'avoir l'album. Il est de plus annoncé comme bon. Je le reçois et l'écoute attentivement une première fois. Rien ne se détache, je suis déçu. Heureusement que j'ai d'autres albums à écouter...

Et un jour de lecture, je me mets l'album en musique de fond. Je me suis dit qu'il pouvait avoir ce rôle puisque je l'ai senti assez plat la première fois. Or, c'est là où je fis ma vraie rencontre avec Wixiw. Un début anti-commercial à souhait avec un enchaînement de titres très posés. Il faut attendre le troisième titre pour que la bombe explose... Elle explosa.

Le trio Liars ( Angus Andrew, Aaron Hemphill, Julian Gross) n'a plus à faire sa réputation depuis sa formation en 2001. Même si ce sixième album sorti chez Mute présente des sonorités nouvelles, il effectue aussi un saut qualitatif, même par rapport au très bon Sisterworld, leur précédent opus. Preuve que  la nécessité propre à ce groupe de se transformer depuis ses débuts lui a permis une très grande maîtrise de ses choix musicaux.

Les Liars savent qu'ils n'ont pas à se presser pour nous attacher à ces onze titres. Par conséquent, "The Exact Colour Of Doubt" est le début parfait avec son style planant. Parfait pour nous faire attendre "N. 1 Against the crush", subtil mélange de new-wave, de la voix de Sisters Of Mercy, et de certaines sonorités de Portishead (avec un rythme très proche de "The Rip") avant d'enchaîner avec le second tube plus pop "A Ring On Every Finger".


"III Valley Prodigies" revient à un rythme plus doux et proche à nouveau du trip-hop de Portishead. Courte redescente avant que des rythmes plus rapides fassent surface même si des titres comme "Wixiw" et "His And Mine Sensations" garderont toujours un rythme assez planant et un léger vague à l'âme.

Les trois derniers morceaux se présentent alors comme une exploration hors de ce noyau trip-hop : un titre électronique très rapide ("Brats") encerclé par deux autres beaucoup plus lents. En finissant par "Annual Moon Words", à la limite de la folk, les Liars ne signent pas seulement un au revoir à leur auditeur mais montrent aussi leur capacité à atteindre une perfection dans tous les styles comme si une grâce s'était installé sur tout l'album.

En bref : un album d'une grande qualité qui crée un univers musical entre pop, trip-hop, et certaines sonorités électroniques mais qui exige une écoute renouvelée pour en découvrir toute la richesse.





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A lire aussi : Liars - Drum’s not dead (2006)



Site de Liars
Wixiw sur Deezer

1 Comment:

Nickx said...

Tu m'as (fort bien d'ailleurs) devancé, même si tes réserves initiales m'ont à un moment laissé craindre que tu aies écouté Liars comme on cherche à siffloter un refrain sous la douche ; et comme tu le dis bien, difficile de chercher un tube dans la (déjà) riche oeuvre de Liars !

Bon, que dire qui n'ait déjà été dit ? Que moi aussi, j'ai été (très légèrement) sur ma faim à la première écoute, bien que connaissant le mode opératoire du groupe qui est de s'immiscer subrepticement dans le cortex, pour s'y installer durablement !

Il faut dire qu'aussi, après les deux oeuvres magistrales que constituaient Drum's not Dead et Sisterworld, les auditeurs que nous sommes sommes toujours plus exigeants !

Mà, on va dire qu'il s'agit de l'album d'ambient aquatique de Liars, dont je continue - plus que jamais - qu'à l'instar de l'autre brelan de la Grosse Pomme (Animal Collective, Fiery Furnaces, TV On The Radio), il sera à peu près tout ce dont on se souviendra dans 20 ans !

Il est bon de rappeler que dans le torrent de médiocrité dont notre oreille s'abreuve ces jours-ci, peu nombreux sont les groupes ou artistes que l'on peut imaginer "rester".

C'était la remarque réac de la fin !

Et bravo à toi pour cette chronique !