24 novembre 2007

Air - Concert aux Docks des Suds de Marseille le 22 novembre 2007

Passée une première partie sympathique mais un brin lénifiante incarnée par les trois donzelles de Au Revoir Simone trop statiques pour susciter autre chose qu'une attention polie, nous voici à attendre le duo versaillais que le monde entier nous envie : les laborantins de Air. Plusieurs attentes ou craintes avant le début du set : que les morceaux soient trop longs et tournent à la démonstration, que le concert (reproche maintes fois fait au groupe) manque de vibes, et surtout qu'enfin le groupe privilégie les deux derniers albums tête à claque de son répertoire, lequel se boboïse avec le temps !

Chance ! Aucun de ces travers n'aura lieu : les Air joueront précis et concis et ironie du sort, le set sera même un peu court ! Une heure avant le traditionnel rappel de 30', bref, le groupe a enquillé 15 morceaux à 6' de moyenne, durée somme toute correcte, mais un brin frustrante compte tenu de la qualité du concert - il semble que le groupe ait renoncé aux "messes" de 3 heures d'antan !

Pour ce qui est des vibes, bon, qu'attendre d'un groupe dont la scène est constituée d'un arsenal de claviers vintage, avec l'unique apport d'une rythmique (enfin, un batteur, car Godin est le bassiste en chef !) et d'un multi-instrumentiste caché derrière son Korg, tantôt au glockenspiel, tantôt à la guitare etc..... les Air ne se roulent pas par terre mais ça on le savait ; autant demander aux Kraftwerk de s'arroser de bière tiède en faisant des doigts au public ! Mais bon, de ce côté là, c'était plutôt réussi aussi !

Enfin, le répertoire fut tout à fait à la hauteur, voire surprenant et parfois même rafraîchissant ! La rythmique hénaurme d' "Electronic Performers" déchire l'espace et entame le set sous les meilleurs auspices, et c'est rigolo de voir Godin et ses filtres chanter de la même voix que Gene de Ween façon Bob l'éponge (!) et même si plus de morceaux de 1000 Hz Legend (leur sommet selon moi) auraient pu être joués, même si "Dead Bodies", le crescendo fulgurant de Virgin Suicides (2000) a sans doute manqué à l'appel, même si certaines plages de City Reading (2003) débarrassées du bavard talk-over italien eussent été miraculeuses car peu connues du public, même si "Radio#1", .........

Non, l'une des heureuses surprises fut de voir que nous ont été épargnés les moult essais vains de leurs calamiteux deux derniers albums, j'en veux pour preuve Talkie Walkie, dont 3 seuls extraits furent interprétés, les 3 chansons potables de cet album en fait ("Venus", "Cherry Blossom Girl", "Run"), et Pocket Symphony, même cause, même effets, 3 morceaux dont l'excellent "Napalm Love" et deux autres mièvreries transfigurées par le live.

A un moment, Nicolas Godin nous prévient qu'ils vont interpréter un morceau très ancien, pas joué depuis des lustres et répété seulement l'après-midi ; on veut bien le croire, puisque "J'ai Dormi Sous L'eau" renvoie aux tous débuts de Air, lorsqu'ils se sont fait connaître à coups de maxis lounge très tendance ! Ce morceau qui compte sans doute parmi ce qu'ils ont fait de mieux, est une divine surprise d'autant qu'il se voit étiré dans un déluge de son et de lumières, la basse élastique de Godin, de loin le plus souriant (Dunckel lui, est dans son trip!) faisant le reste.

Au final, une impression plutôt positive et soulagée d'avoir enfin vu ce mastodonte qui n'en avait que le nom (seulement 4 zicos, les Air compris !), sur scène ! Un bon raccourci de leur carrière, des morceaux enlevés et bien envoyés, seule la durée du set, on l'a vu, aura quelque peu laissé le public sur sa faim !

Ce concert fut loin en tout cas des fiascos chroniqués ici ou là sur le Net, et qui soulignaient le manque de chaleur et de disponibilité du groupe, plutôt affable donc en ce 22 novembre et débarrassé des soucis techniques qui avaient prévalu lors de sa précédente visite aux Docks ; tout ce petit monde finissant bras dessus, bras dessous à la fin du rappel !

Et à la limite, ne manquait que la présentation des deux accompagnateurs de l'ombre (dans les deux termes, et ça c'est dommage !) pour que ce concert ressemblât à un authentique fait d'armes rock'n'rollien !




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