01 février 2007

Oxmo Puccino et les Jazz Bastards - Lipopette Bar


Abdoulaye Diarra est né en 1974 au Mali. Il arrive à Paris un an plus tard avec sa famille. Il habite le 19e arrondissement. C’est sous le nom d’Oxmo Puccino que nous le connaissons aujourd’hui. De ses premiers projets sous le label Time Bomb à ses albums solo Opéra Puccino, L’amour est mort ou encore Le cactus de Sibérie, l’homme incarne un rap français poétique de qualité. Un de mes rappeurs français préféré sans aucun doute.



Il nous livre cette année un album jazzy, Lipopette Bar, sorti sous le fameux label new-yorkais Blue Note. Accompagné d’une formation jazz (guitare/basse/batterie/piano), les Jazz Bastards, Oxmo signe un album concept qui pourra ravir les fans de la première heure comme ceux qui écouteront le « black desperado » pour la première fois.

Puccino nous invite à pénétrer la vie d’un rade mal famé où se croisent truands, macs, joueurs de poker et autres divas de la soul. Un rade « où même le chat cache son flingue dans la litière ». Les lascards se battent, jouent et tombent amoureux au fil des titres. L’atmosphère fait revivre la mythologie du gangster à la française non loin des films de Jean-Pierre Melville (Le Samouraï notamment) ou des Tontons flingueurs.

Le premier titre de l’album, « Perdre et gagner » est un bon étalon du contenu du disque avec un texte très poétique dans la pure veine Oxmo Puccino. Personnellement, mes préférences vont pour les titres « Au Lipopette Bar », « Où est billie » (avec un son qui rappellera à certains des mélodies du film Kill Bill) mais encore « Nirvana » qui achève la petite histoire du Lipopette Bar dans une transe puccinienne. Véritable album d’ambiance voire de fiction, on se sent rapidement transporté par la glose de celui qui se baptise lui-même le « Black Popeye ».

En bref : Certainement pas la galette de l’année mais un bon "concept-album" du Black desperado ou rien ne jure ou ne dénote. Lyrics soignés, sens de la narration et instrumentation raffinée, pourquoi se refuser un si joli mets ?




Le site web d'Oxmo Puccino.


2 Comments:

Ju said...

Joli choix Fab, je viens d'écouter quelques fois cette galette comme tu dis et j'ai vraiment apprécié. Ca fait vraiment bande originale (bandit original même), il y a une ambiance, une atmosphère, on y est. Et puis ce que j'apprécie chez Oxmo c'est qu'il n'a pas une une voix agressive de rappeur mais au contraire un incroyable timbre de conteur d'histoires.. et du coup on a envie d'écouter.
Etonnament (ou non) les titres que j'ai préférés sont les mêmes que les tiens, la première est vraiment excellente, sans compter la dernière "nirvana" où je me suis pris une vraie claque, croyant que l'album allait se terminer alors que commencait peut être le meilleur titre, samplé pour ceux qui auront remarqué sur "Venus in Furs" des Velvet Underground (ou alors c'est moi qui fabule..). Rien que pour ce clin d'oeil, respect!

Dave said...

C'est vrai, c'est un joli album. On sent que le projet lui tenait vraiment à coeur. Comme s'il avait enfin trouvé le style qu'il avait toujours cherché. Mais, pour moi, ce n'est qu'un balbutiement, et ce bon vieux Ox (je suis un fan depuis l'époque Time Bomb), s'il continue sur sa lancée, va casser la baraque au prochain disque. Le top, ce serait de retrouver le son de la scène (Fab, tu vois de quoi je parle...) en studio, de laisser un peu cette contrebasse grincer, cette batterie s'emporter, bref, de faire pêter les ornières une bonne fois pour toutes. Comme j'ai entendu l'album en concert avant, j'étais un poil déçu au moment de l'écoute du CD. Enfin, ça reste très bon, largement au-dessus de la mêlée. Mais, à mon avis, Oxmo est capable d'encore mieux, ce n'est qu'un coup d'essai.