10 janvier 2007

Quicksilver Messenger Service - Happy Trails (1969)

Pourquoi Quicksilver Messenger Service ? Et bien parce que tous les membres du groupe sont nés sous des signes astrologiques régis par Mercure, dieu messager mais également métal brillant. Sommet d’acid rock oublié du grand public, Happy Trails fait partie de ces grands albums qui portent une ambiance en eux (la pochette y contribue). On ferme les yeux et on y est, San Francisco, 1969, année bénie par les dieux de la musique où les QMS côtoient lors de leurs soirées et enregistrements leurs amis plus connus, les Grateful Dead et autres Jefferson Airplane. Cet album de guitare, dont l’enregistrement aura été retardé à cause de l’emprisonnement de l’un des ex-membres Dino Vallente, arrêté en trop grande possession de majiruana, réunit lors de cet enregistrement John Cipollina à la guitare, Gary Duncan à la guitare et au chant, David Freiberg à la basse et Greg Elmore à la batterie pour un disque mi-live, mi-studio sur les hauteurs des collines de San francisco.


Sorte d’opéra rock sur le thème de l’amour, l’album commence par un Who do you love Part 1, sorte d’intro instrumentale où la voix de Gary Duncan nous rappelle rien de moins que celle de Monsieur Jim Morrison lors de sa période Blues.
When do you love enchaîne ensuite sur une véritable démonstration de guitare psychédélique de Monsieur Cipollina de plus de 5 min totalement instrumentale, à mi chemin entre la totale impro sous LSD et le bœuf programmé entre potes.
Puis Where you love, peut être le morceau le plus faible pour moi, est complètement expérimental, à la manière des Pink Floyd qui suivront quelques années plus tard. Cipollina semble vouloir tester tous les sons réalisables avec une guitare.
Mais l’enchaînement avec Who you love est à ne pas rater. On assiste ici à un décollage de guitares amené par les claps du public pour une partie encore totalement instrumentale. C’est un des moments forts de l’album.
Ensuite Which do you love laisse place à la basse de Freiberg puis au chant avec la voix trop peu présente sur l’album mais toujours aussi pénétrante de Gary Duncan.
Puis Who do you love Part 2 vient cloturer cet enchaînement dédié à l’amour par un méli mélo de voix hurlantes et envoûtantes.
Pour la première fois la musique s’arrête et Mona repart, sur un rythme lancinant encore une fois très proche de celui des Doors qui s'inspireront d'ailleurs beaucoup de ces groupes.
Maiden of the Cancer Moon revient sur la guitare de Cipollina.
Enfin, un magnifique Calvary de 13 min, très différent du reste de l’album, apporte son lot de guitares latinos façon cow-boy. On s'imagine dans l’ouest sauvage, à cheval, face au soleil couchant. Chanson expérimentale par moment, on croit y entendre les fantômes des terres de l’ouest hurler à la lune dans le bruit du vent.
Happy Trails enfin, très court épilogue d’à peine une minute termine le disque sur quelques notes de ballade country, sorte de retour aux sources, puisque tous les musiciens possèdent un passé de joueur country de bar de nuit.

Happy Trails c’est quasiment 50 min de rock psyché sans coupure mais c’est surtout l’occasion de découvrir un groupe qui aurait pu faire beaucoup plus de bruit s’il ne s’était pas disloqué après 1975, déchiré par les drogues et la forte concurrence anglaise.

Ju.




1 Comment:

Anonyme said...

Et qui aurait eu davantage de succès s'ils avaient signé sur une grosse maison de disque comme le Jefferson Airplane ou le Grateful Dead, et aussi s'ils avaient fait des concerts ailleurs qu'à San Francisco ! En effet, ils n'ont pas fait de concerts ailleurs!