01 avril 2014

Rock and Roll Hall of Fame - les 40 ans, nouvelles entrées


 les sculptures de guitare du Rock and Roll Hall of Fame

Nul amateur de musique qui rocke ne saurait ignorer cette vénérable académie qu'est le Rock and Roll Hall of Fame, créée il y a maintenant plus de 30 ans, et qui chaque année intronise au cours de cérémonies très solennelles de nouveaux venus parmi les noms ronflants de cette musique binaire qui nous fait vibrer.

Cette institution sise à Cleveland, Ohio (la patrie des Cramps entre autres) en hommage au mythique DJ Alan Freed, véritable défricheur US et promoteur de musique binaire qui eut en son temps des 60's l'influence d'un John Peel dans la perfide Albion new-wave, se fait fort d'honorer chaque année de nouveaux noms en son panthéon personnel.

Présente et archivée au musée de Cleveland, c'est à New-York qu'a lieu depuis 1986 cette cérémonie très prisée, comportant déjà de grands noms, mais au sein desquels il est pour certains gros (Motôrhead, Damned) difficile de trouver sa place - il n'est d'ailleurs pas rare de trouver qui tel bluesman (Albert King en 2013) qui tel rocker décadent (Alice Cooper en 2011) intronisé sur le tard.

4 catégories existent, parmi lesquelles figurent les noms qui sont proposés à l'institution chaque année ; artistes sur scène, artistes hors-scène, artistes influents pour l'ensemble de leur oeuvre (on parle là des grognards qui nous intéressent), ou bien encore des producteurs.

La condition ? Jouir d'une "ancienneté" de 25 ans, pour des raisons évidentes de crédibilité qui éviteront tel acte malencontreux qui consisterait à introniser Franz Ferdinand ou  Placebo.

Cette année une nouveauté pour le moins inattendue : ouvrir l'assemblée à une nouvelle catégorie dite de variétoche qui tache : c'est ainsi que les noms qui plus est francophones (on s'en félicitera......ou pas) de Garou, Gold, Les Musclés, Licence IV, Jeanne Mas ou encore Patrick Sébastien vont être soumis lors de la prochaine édition, celle de 2015 (la cérémonie a lieu en janvier) ; celle de cette année ayant consacré rappelons-le, Peter Gabriel, Kiss, Hall and Oates, Nirvana, Linda Rodstadt et Cat Stevens.

Cela tombe bien, car nos cinq artistes suscités ont déjà une longue carrière musicale derrière eux, et remplissent ainsi le cahier des charges. Attardons-nous sur chacun d'entre eux, histoire de jauger leur légitimité à rejoindre le Panthéon de la musique.

Concernant Garou, gageons que son récent album multiplatiné (Garou : de pommes de terre) ainsi que sa double activité de doubleur en chef du commandant Sylvestre des Guignols, a bien oeuvré à cet honneur inattendu. L'homme au gosier plus sec qu'un polype en hiver, qui a rappelons-le donné des cours de chant à Jeanne Moreau et Simone Signoret réunies, et influencé pas moins que le grand Tom Waits, est donc en passe de croasser l'un de ses nouveaux titres empreint d'aspérité ("Loup") en janvier prochain devant un parterre de convives dég....conquis !

Gold (a.k.a Gold de Kanterbrau), une fois teminé sa tournée des fêtes votives et des supermarchés Chopi, viendra roter ses hymnes à la gloire de la 1664 et de la Tourtel ; il est prévu que le discours de parrainage soit assuré par l'humoriste Florence Foresti.

Personne n'a oublié les Musclés et la redoutable voix Barbeliviennesque de Bernard Minet.: un homme qui rendit aussi bien justice à Biouman méritait-il d'être ignoré plus longtemps ? Le délicieux François Corbier ("Sans ma baaaarbeuuuh, quelle baaaarbeeeeeuh") saura réparer le scandaleux oubli de Framboisier et consorts par un hommage appuyé et attendu.

Plus fort encore, Licence IV qui n'avaient plus donné de signe de vie discographique depuis plus de 25 ans, mais dont la renommée coïncide avec l'ancienneté de rigueur, seront eux aussi de la fête - nul n'ayant oublié leur single annonçant le breakbite avant l'heure, j'ai nommé l'ineffable "Merguez Party".

Pour le reste, rien que du très classique : Jeanne Mas, sans doute remise à l'honneur par le succès d'estime de son dernier né (Jeanne Mas Hacha Chaussettes) ira défendre dans la Grosse Pomme sa réputation jadis bafouée par Thierry Ardisson, à qui elle avait cru bon d'apporter le démenti la concernant dans Descente de Police (R&F), du pâté comme moyen de contraception.

Reste l'empereur, leur maître à tous, Patrick Sébastien, déjà 26 albums au compteur ! (il paraît que Kim essaie de le rattraper, influencé qu'il est par la discographie de son idole). Là, est sans doute attendue une standing ovation pour célébrer comme il se doit la plus grande voix de crécelle vivante. L'artiste dont les principaux credo sont (pour mémoire) "C'est que d'l'amour" et "Quand il pète il troue son slip" essaiera de rattraper la postérité les Bowie, Dylan et autres Abba dont l'académie sut en son temps récompenser les audaces musicales, le songwriting engagé et militant et la pop de club chatoyante.

Cette cérémonie qu'il ne sera question de rater sous aucun prétexte, sera retransmise en temps voulu (janvier 2015) sur NT1, après un débat passionnant sur l'obésité et un autre non moins passionnant sur l'obscénité. La société de production Les Doigts Dans le Cul parrainera l'événement que DODB se fera fort de relater.

Nos suggestions pour 2016, car il faut dès à présent anticiper ? Début de Soirée, Kimera and the Operaiders, Claude Barzotti et le regretté C.T Jérome.

A bon entendeur......

3 Comments:

Anonyme said...

Aïe aïe aïe, "quand il pète il troue son slip" a en fait été réalisée par Sébastien Patoche..

Ju said...

( ;

Franz Ferdinand et Placebo dans le même phrase ça me fait un peu mal quand même..

Nickx said...

Moi aussi, c'est dur de l'écrire !

Deux horreurs pareilles à la suite.....mais bon, gageons qu'eux ne seront JAMAIS au Hall of Fame !