08 avril 2013

Crime & The City Solution - American Twilight (2013)

Oui, American Twilight est le premier album de Crime & The City Solution depuis plus de 20 ans. Mais s'il s'agit bien d'une reformation (augmentée de Jim White et de David Eugene Edwards), le groupe de l'australien Simon Bonney ne nous avait jamais vraiment habitué à une existence continue. Après Sydney et Melbourne à la fin des années 70, et Berlin au milieu des années 80, la formation reprend du service maintenant à Détroit. Groupe par conséquent cosmopolite, Crime &The City Solution nous offre donc ici un crépuscule américain. 

Ce retour était-il nécessaire ? Ou ce groupe issu de la scène post-punk n'aura-t-il pas succombé lui aussi à la mode des reformations ?

Dès l'écoute des huit titres proposés le verdict est sans faille. Cet album était nécessaire, aussi nécessaire que le nouveau Nick Cave. Et des titres comme le somptueux final "Streets Of West Menphis" ont une proximité des plus troublantes avec l'univers de ce compatriote de Simon Bonney.

Le ton est donc donné, il s'agira d'un rock à la fois tendu et raffiné, d'une musique sublimée par une voix maîtrisant toute sa puissance.

Une fois n'est pas coutume, partons de ce final pour parcourir l'album à l'envers. Nous arrivons alors au titre éponyme "American Twilight". Un titre inquiet, une véritable course où le chant semble se détacher régulièrement des instruments pour former un duo assez troublant.

En fait, l'étrangeté de ce titre est sans doute liée à sa place dans l'album. Placé dans la seconde partie, il est en contraste avec les autres titres de cette partie plus calme. Des titres plus sensibles, dans lesquels la voix de Simon Bonney transperce notre âme ("Beyond Good And Evil") ou se livre à un dialogue quasi amoureux avec un chœur ("Domina").
 
Il ne nous reste plus qu'à parler du début de l'album. Il paraît étonnant de ne pas encore l'avoir mentionné. En effet, dès les premières secondes le choc de "Goddess" est inoubliable. Telle une musique de western, le groupe se livre à une ruée sans concession, formant un mur sonore qui étouffe le chant.
 
Et finalement, c'est tout le paradoxe de l'album : ce passage si harmonieux entre une musique rock où prédomine la section rythmique pour laisser place au mouvement, à l'inquiétude et un chant à la profondeur si évocatrice, si propice aux émotions.

En bref: un retour très appréciable de ce groupe culte. Tel un bijou finement ciselé, l'album s'écoute sans ménagement, livrant à chaque fois tension et émoi du cœur.







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