25 mars 2011

South By Southwest SXSW 2011, Austin, Texas, 15-20 mars


Alors, c’est comment un South By Southwest ? Et bien on s’en serait douté, c’est énorme. Et quand je dis énorme, je veux dire monstrueux, gigantesque, gargantuesque même. Une fois écoulées les bonnes 14 heures de déplacement depuis Bordeaux jusqu’à Houston, puis les 4 heures de route jusqu’à Austin, on se retrouve à récupérer son précieux sésame, et à prendre en main un programme qui dépasse l’entendement. Et là un choix s’impose, choisir (et donc renoncer) des groupes que l’on veut voir, ou se laisser aller au gré des rues, des rencontres et des intuitions. Vous vous doutez bien qu’on a choisi la deuxième option. On n’a pas été déçu.


Avant toute chose il s’agit de bien s’imprégner. Un premier feu de camp en compagnie de The Mighty Zorgon, l’un des nombreux groupes locaux, et déjà la fièvre du Texas nous gagne. Ici ça n’est pas compliqué, c’est comme si chaque personne que l’on rencontre joue (ou a joué) dans un groupe (ou plusieurs). C’est l’occasion aussi de découvrir toute la constellation Tiny Canvas Records venue de Caroline du Nord, Robobilly en tête de gondole. C’est certainement le côté underground du SXSW, celui qui ne figure même pas parmi les 2000 groupes annoncés, et finalement celui qui est le plus intéressant.


Un petit tour par les disquaires s’impose. Le plus gros ici c’est Waterloo, sorte de Rough Trade américain. Ils ont tout, à part une section française de qualité. On y trouve Alizée aux côtés de La Mort D’Orion de Gérard Manset, étrange. On verra d’ailleurs pas mal de bons concerts sur le parking de ce shop, à commencer par The Pain Of Being Pure At Heart (qui présente son deuxième album), Hunx And His Punx (complètement dément), Cloud Nothing (pas mal) mais surtout …Trail Of Dead pour un concert dantesque. Mais comme il est toujours question de choix, on rate sur cette scène Toro Y Moi, Dum Dum Girls, DOM et surtout J. Mascis, et oui, on ne peut pas tout voir.


Et puis au coin d’une rue sur l’East Side on tombe sur un festival carrément hippie, au Cheer’Up Charlies. Plusieurs scènes et moult caravanes y sont rassemblées pour une soirée de découvertes. On y verra les très actuels Millionyoung, Empress Hotel et Las Robertas, mais aussi et surtout nos chouchous français de General Bye Bye et leurs confrères américains de Megafauna, nos hôtes sur place d’ailleurs. Et c’est peu dire que leur trio abrasif et électrique mériterait une exposition internationale tant ils se surpassent tous trois sur leurs instruments. Un groupe à voir en live et à écouter fort, définitivement.


Bon, on a quand même essayé de voir quelques concerts du "circuit". Ca commence par les anglais en vogue de Yuck, mais c’est surtout une première partie pour James Blake qu’on tenait absolument à voir live. En trio (avec un batteur et un guitariste), le jeune anglais bombarde le public d’infrabasses monstrueuses et joue son album de main de maître. L’audience est déjà conquise. Et puis tiens, puisqu’on est là, pourquoi ne pas aller voir un concert dans une église après tout ? Qu’y a-t-il dans celle-là ? Herman Dune qui ouvre pour les mythiques Low, au sanctuaire St David, plein à craquer pour l’occasion. Autant dire que ce show aux forts accents mystiques restera dans nos mémoires.


Un autre soir on continue la tournée des bars, bien plus instructif finalement que de suivre le programme à la lettre. Oh, on sait qu’on rate les Strokes, les Queens Of The Stone Age et autres Foo Fighters sur de plus grosses scènes, mais il y a le Primavera pour ça. Autant découvrir le rock sudiste de Black Bone Child, Apollo Run et surtout The Black And White Years. Mention spéciale à eux d’ailleurs. Ah tiens, John Vanderslice traîne ici aussi…


Pour la dernière soirée il fallait voir gros, mais toujours pas de manière très officielle. On a entendu dire qu’une confrérie étudiante organisait une soirée plus ou moins privée sur West Side avec une bonne programmation. Tous les clichés sont là, la piscine en forme de haricot, les belles pépés qui courent autour avec un minima de tissu sur le corps, les futs de bière à disposition et à volonté, l’odeur de la viande qui cuit sur les barbecues. Et des concerts aux petits oignons qui se succèderont jusqu’à tard : Free Moral Agents, groupe monstrueux avec en son sein le claviériste de The Mars Volta, mais aussi Boyfrndz, Dudes Die et enfin le duo White Stripsien Little Hurricane dont on devrait réentendre parler.

Tout ça pour dire que le SXSW n’est pas un seul festival mais celui que vous en faites. Et il est difficile d’être déçu, tant Austin est une ville jeune et dynamique. C’est le festival de toutes les découvertes, des noms qui feront la une des journaux et blogs de demain. Assurément à faire une fois dans sa vie. Au moins.

Le site officiel du festival

Dodb vous fournira très prochainement une compilation de morceaux issus de ces découvertes, en attendant voici une sélection de 9 clips de ces artistes, accrochez-vous il y a du très très bon :


















5 Comments:

konguru said...

On en veut toujours plus ! Merci pour le report, ça donne envie... Tu penses qu'un "festival" type SXSW en France est envisageable ou c'est la folie texane ?

Ju said...

Vous en voulez toujours plus ? Alors voici la compilation interdite de cette édition 2011, soit 18 groupes qui déchirent : https://www.yousendit.com/download/eURCanZoZEtEa1d4dnc9PQ

Un SXSW en France ? Complètement impossible. Parce que ça s'est fait avec le temps (c'était quand même le 25ème anniversaire) et que quoi qu'il en soit les ricains sont un bon niveau au-dessus question événementiel.. mais bon on peut rêver..

Dave said...

Super report qui fout la bave aux lèvres !

Thomas S. said...

Ça a l'air vraiment atypique comme festival. Ils font des concerts dans tous les lieux de la ville.
Et les rayons des disquaires ont l'air bien touffus !

Nickx said...

Moi, rien que la présence des locaux ..Trail of Dead sur un parking, ça m'a calmé !