25 mai 2010

The Apples In Stereo - Travellers In Space And Time (2010)

Et c’est reparti pour une couche. Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, l’esprit fondateur du mythique label psyché pop lo-fi Elephant 6 est encore vivant. Et Robert Schneider l’un de ses fondateurs originaux n’est pas prêt d’être en panne d’inspiration. Souvenez-vous, il nous avait laissé en 2007 avec l’indispensable (j’insiste) New Magnetic Wonder, disque délirant et sans limite de pop euphorisante, et cette année le concept qui peut paraître pompeux est le suivant : composer un disque de rétro pop futuriste, à destination des générations futures. En gros imaginer la musique avec dix ans d’avance. Bien-sûr on est très loin d’un tel objectif, et la musique de Schneider n’est qu’une proposition, mais alors quelle proposition ! Pour lui c’est sûr, l’avenir sera fait de "shiny soul music with robots and humans singing together".

Mais attention il y a un hic, et autant prévenir tout de suite, certains seront définitivement allergiques à cette vision du futur, presque rétrograde. D’une part à cause de la voix de Schneider, toujours pincée quand elle n’est pas vocodée, et d’autre part en raison du côté pop ultra kitsch bien que complètement assumé. Tout ici n’est qu’humeur légère, sons de science fiction et bons sentiments. Le futur pour Schneider ressemble à s’y méprendre à ce que faisait Electric Light Orchestra, avec une bonne touche de beats à la Michaël Jackson (période Off The Wall), de refrains Beatles et de synthés The Cars. Schneider semble avoir découvert le vocoder hier et ne s’en défait pas. En pur accro du studio, il a peaufiné pendant plus d’un an ces chansons qu’il qualifie de "dix fois plus pop" que tout ce qu’il a pu réaliser auparavant. Alors je conçois que ça puisse irriter, mais perso moi je mords cent fois à l’hameçon.


Toujours chez Simian Records depuis que Frodon leur a passé la bague au doigt, les Apples In Stereo sont par contre bien loin de leur formation d’origine. Le contrepoint vocal féminin Hilarie Sydney n’est plus là, et John Dufilho le nouveau batteur s’impose en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Quelques membres des Olivia Tremor Control sont tout de même encore de la partie, mais c’est l’allumé binoclard qui semble assurer l’essentiel de la fête, laissant pour un temps les guitares au placard, et ressortant pour l’occasion sa collection de synthés vintage. Et tout comme sur New Magnetic Wonder, on est vite effaré par sa facilité à composer des tubes. Je ne vous ferai pas l’affront de tous les citer, car en fait chacun des 14 morceaux en est un, quasi instantanément, c’est incroyable. Chaque refrain reste scotché des heures au fond du cerveau tant chaque gimmick semble avoir été répété des heures durant. Du grand art hi-fi complètement contagieux, le disque de l’été pour ceux qui oseront y goûter sans honte.

En bref : les Apples In Stereo de Denver continuent dans l’indifférence la plus totale et de manière vraiment irrévérencieuse à distiller des perles power pop cette fois-ci teintées de disco. Un disque à passer en boucle un sourire béat en travers du visage. Si l’avenir ressemble à ça je suis partant.




Pour info : bien qu’anecdotique, Schneider continue d’exploiter sur cet opus son échelle musicale non Pythagorienne basée sur des logarithmes mathématiques, notamment sur "CPU".

Leur site officiel et leur Myspace

A lire aussi : The Apples In Stereo - New Magnetic Wonder (2007)

La bombe "Dance floor" avec le clip qui va bien, une autre bombe disco qu’est le magique "Nobody but you" et dans un tout autre genre, plus Mc Cartnien, le bien nommé "Wings away" :





4 Comments:

mmarsupilami said...

Meuh non, t'es pas tout seul à les soutenir!
;-)
Disque pour l'été...

Nathan said...

Et faut pas oublier l'excellent disque de Miles Kurosky, ancien chanteur de Beulah, autre groupe de chez Elephant 6. Tout aussi agréable.

Ju said...

@ mmarsupilami : oui j'avais lu ton article, d'ailleurs rendons à César ce qui doit l'être : http://mmarsup.blogspot.com/2010/04/apples-in-stereo-travellers-in-space.html

@ Nathan : lequel ? Parce qu'autant je connais bien Beulah, autant pas du tout la carrière solo de Miles. Et bien-sûr je suis fort intrigué !

Nathan said...

"The Desert of Shallow Effects". C'est pas du tout révolutionnaire. C'est moins bien que Beulah mais ça reste très cool. Puis j'aime tellement la voix de Miles...

Je sais pas s'il est écoutable en streaming gratos. Sur Spotify il y est pas, mais on trouve facilement des liens.