13 avril 2008

Zombie Zombie - Concert au Son'Art de Bordeaux le 10 avril 2008

La voilà donc la fameuse bête analogique qui défrait tant la chronique électronique française. La progéniture du geek sonore Etienne Jaumet (The Married Monk) et du batteur de l'enfer Cosmic Neman (Herman Düne). Mais avant ça nous avons droit à la démo de Radio Mexico qui est, je les cite "un groupe mythique ayant réalisé un seul et unique concert légendaire en 2004 et plus rien depuis". Second degré évidemment. Le concept est original, 3 maîtres ès Korg et boîtes à effet (dont l'excellent Plim Plim) qui assurent le rythme alors que le chanteur, side project virtuel entre Bertrand Cantat et Jim Morrisson raté, hurle des textes vraisemblablement improvisés sur des pages de Marie Claire. Il assure le show et ameute la foule d'un délicat "Est-ce que vos putains de corps fonctionnent? Yeah". Anecdotique mais amblématique. A dans 4 ans.

Mais place à nos zombies. Etienne au milieu de tous ses oscilloscopes musicaux rappelle même physiquement le trublion de Baltimore Dan Deacon. Neman, concentré (perché?) domine au dessus de sa batterie. Le public lui, dénote une certaine catégorie sociale. On le sait, même si A land for renegades est bien produit, cela reste de la musique élitiste, réservé aux initiés. Sombres et pesantes, les nappes de synthé et les frappes de grosse caisse n'ont rien d'un objet de divertissement comme il est censé l'être. Echos et aboiements terrifiants sont monnaie courante derrière les volutes de fumée artificielle quand Zombie Zombie traîne par là.

La première surprise est qu'en fait, la demi douzaine d'écoutes que j'ai pu consacrer à A land avant de venir m'a déjà permis de reconnaître à peu près chaque titre (tube?) de l'album studio : l' ep Driving this road until death sets you free, Whats happening in the city, Nightclubbing... La seconde surprise et bien c'est... qu'il n'y en a pas! En effet le match de ping pong sonore que se livrent nos deux invités sont pretextes à de lentes montées en puissance, justement trop lentes! Zombie Zombie n'est finalement que peu dansant à moins d'être comme eux, possédés. Et pourtant ce n'est certes pas la faute de Neman qui se déchaîne tant bien que mal sur ses peaux à une vitesse psychédélique.

Précédé d'une grosse réputation scénique pas complètement démontrée ce soir, le duo tire tout de même son originalité de ce mariage de percussions et de pulsations synthétiques instinctives et spontanées (Etienne joue sans préselections). Et finalement, pendant que le chanteur de Radio Mexico tente de ragasser la gente féminine éméchée de la soirée (Et oui, je t'ai vu mec!), la foule se dissipe un peu au fil de cet électro rock de film d'horreur. Et puis franchement, un bonjour, merci, au revoir ou merde aurait fait plaisir, et je ne parle même pas d'un rappel. Ce n'est pas qu'ils soient pas sympas, non non, au contraire, Etienne vend ses vinyls à la sortie accompagné de moult sourires et poignées de main. Mais alors pourquoi?

Je repars de là convaincu que Zombie Zombie ne s'accomode pas plus mal que ça à l'écoute en canap après tout et que c'est déjà pas si mal. Ceux par contre que Kraftwerk, Spacemen 3 (encore eux!) ou John Carpenter font danser, alors ruez vous comme des goules sur ces morts vivants analogiques venus du futur dans le passé.

Le Myspace de Zombie Zombie
Le site du Son'Art
Le Myspace d' Organ Phantom l'organisateur du concert

L'excellent clip de Driving this road until death sets you free :

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