02 avril 2008

Rubin Steiner - Weird hits, two covers & a love song (2008)

Avec sa pochette outrageusement évocatrice, le cinquième album du tourangeau Fred Landier aka Rubin Steiner ne risque pas de passer inaperçu en ce printemps de rentrée musicale. En plein dans la mouvance actuelle, Weird hits... devrait passer pour un disque électronique auprès des rockeurs comme pour un disque rock auprès des dj's. Pourtant, les deux tribus ne pourront s'empêcher de faire tourner ce disque, encore et encore, dans les caves ou sur les dancefloors. C'est que le début, d'accord, d'accord.

On savait que le bordelais d'adoption avait déjà amorcé son virage rock en 2005 avec l'excellentissime Drum major! , mais dorénavant la transformation est totale. Dans la même veine énergétique que ses voisins d' Adam Kesher, Rubin, encore accompagné par son Neue Band a enregistré à la maison et sans aucun sample un mélange renversant et accrocheur de krautrock et d'electro comme le faisaient les Robokop Kraus à leurs débuts.

Ancien pratiquant de lo fi nu jazz, ancien de Merz et ancien animateur radio, Rubin met à profit sur Weird hits... tout son passé musical hétéroclite pour le concentrer dans un punk dansant du plus bel effet qui a encore peu d'équivalents en France. Ingénieux, il annonce la couleur dans le titre et sans publicité mensongère, vous retrouverez effectivement des tubes bizarroïdes, deux reprises et une chanson d'amour, ni plus ni moins, et dans cet ordre.

Car passé une première plage noisy de courte durée, c'est la bombe atomique Another record story qui vous arrive en pleine face à 200 à l'heure. Une perfection de rythme effréné et la première claque rock de ce début d'année, immédiat dès la première écoute à tel point qu'on se demande pourquoi personne ne l'a écrit avant. Pas le temps de se remettre puisqu' à peine relevé c'est Take your time, quasiment du même acabit qui cette fois ci vous met son coup de tête balaillette électronique. Vous croyiez avoir tout vu? Et bien non puisque Kiss Richard enfonce le clou du KO. Merde on n'est même pas à la moitié du disque, si j'avais su j'aurais pris des sucres lents la veille.

Première des trois plages instrumentales avec For sloy et 1974, Hope to see you at Total Heaven est une délectable private joke au meilleur disquaire bordelais (français?), on aurait aimé des paroles, tant pis. Can you est le plus Velvetien des titres, fallait bien justifier la pochette. Et les covers me direz-vous? A hit de Smog est littéralement transcendé par les synthés alors que Warm leatherette de The Normal est devenu carrément euphorisant.

A l'instar de LCD Soundsystem, Rubin Steiner a su tirer profit de ses accointances entre les genres, à la limite de la déviance. Il clôt son bébé en apesanteur sur la dite chanson d'amour en donnant l'impression de s'être vraiment fait plaisir. Et notre plaisir à nous, 40 minutes durant, n'a certes pas été qu' une impression.

En bref : La bombe électro rock sudatoire de ce début d'année par un artiste français qui a trouvé son juste équilibre. Tout est dans le titre. Hautement recommandable.
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Le site officiel, le Myspace et Platinum Records

Aucune vidéo du nouvel album n'étant disponible pour le moment, je vous laisse avec cet excellent clip issu du précédent album :


A lire aussi : Adam Kesher - Modern times Ep (2006)

2 Comments:

Anonyme said...

Merci pour ton commentaire de mon article sur Rubin Steiner, tres sympa....

J'y suis allé, moi aussi, de ma critique du dernier album, a voir là:

http://blogfoufounet.blogspot.com/2008/04/rubin-steiner-le-dj-franais-que-tout-le.html

Fabien said...

Je n'ai pas encore pu écouter ce disque mais j'incite tout le monde à prêter l'oreille à Drum major, album de 2005 auquel tu fais référence, et au maxi Your life is like a Tony Conrad concert. Bise