20 février 2013

The New Tower Generation - House (2012)

On ne cesse en ce moment de nous assommer sur le manque de créativité des formations musicales actuelles. De ces revivals qui miment les productions d'il y a dix ou vingt ans et minent aujourd'hui l'innovation sonore. Si je ne suis pas plus friand d'expérimentation débridée jusqu'au-boutiste, de déstructuration totale et de remise à plat des acquis musicaux que de réaction musicale forcenée, je suis porté à croire qu'un bon biberonnage aux valeurs académiques a cet atout principal d'être formateur. Cela permet de mieux connaître les structures, le cadre d'un genre particulier, afin de mieux s'en détacher. Mais surtout, d'avoir les capacités de pouvoir isoler, apprécier puis relier les essences et les messages qu'ont voulu faire passer les auteurs. Ce qui est le cas de d'un grand nombre de productions électroniques du moment, vaut également pour nombre d'autres styles musicaux, de la pop en passant par le hip-hop.


The New Tower Generation
, l'objet futile de cette petite chronique, appartient à cette nouvelle niche d'artistes électroniques. Ces deux frères, Daniel et Fabian Schreiber nous viennent d'Autriche. Comme d'autres DJs "house", on remarque sur leur CV un passage dans le hip-hop sous l'alias Twintowas. Mais ce qui nous intéresse bien évidemment est leur récente entrée dans le catalogue du tout aussi récent établissement Praterei. Comme nombre d'autres producteurs et labels profitant du ras-de-marée revival, qu'on a pu évoquer dans quelques chroniques sur Dodb (Local Talk, MadTech…), Praterei ne se distingue pas pour son innovation mais pour son parti pris et son ancrage dans le "vieux" son garage qui a pu animer les scènes techno et house underground des années 80-90. Il semble d'ailleurs, pour l'époque, difficile de parler d'"académisme" tant ce genre musical était confiné et ne se destinait qu'à de petits groupes d'initiés. Inversement, c'est la cas actuel de ces productions qui répondent à l'observation stricte des traditions et conventions mises en place à l'époque et qui bénéficient de plus larges moyens et ressources de diffusion.

Bien loin de m'en déplaire, House, la cinquième sortie de Praterei a conservé l'essence même du son garage. C'est-à-dire, de la jouissance pure, des rythmes aussi marqués qu'aguicheurs, des vocaux à la limite du putassier, une vulgarité bon enfant, finalement assez proche de l'esprit Cabaret où il était devenu mal vu de s'amuser en ces temps de disette économique. S'il ne semble pas nécessaire de s'identifier à ses figures pour en apprécier le contenu, le titre éponyme de l'Ep concentre tout son intérêt. Un kick pondéreux, un gimmick au clavier, des claps, des vocaux qui répètent a intervalle régulier : "Yeah / Every night / House". Le tour est joué. Rideau. Applaudissements. Il n'est plus question de sophistication, de renouvellement, ni même d'une quelconque recherche expérimentale. C'est un son qui tâche, lourd et gras. Une recette dont le seul objectif est de divertir et de distraire. Et si je ne m'attache pas à la face B, c'est que, sans être mauvaise, elle ne présente pas d'intérêt particulier.

En bref : si House n'est pas l'Ep de l'année, son titre éponyme s'inscrit avec brio dans ce mouvement revival en proposant à ses auditeurs un moment de pure délectation sonore en barre.






0 Comments: