10 mai 2011

Panda Bear - Tomboy (2011)

On ne savait plus trop à quoi s’en tenir avec Noah Lennox. Toujours sous le coup de Merriweather Post Pavillion mais échaudé par au moins deux live foireux (Paris et Barcelone), j’avoue avoir abordé ce Tomboy avec circonspection. Et puis il faut dire que succéder à Person Pitch (consensus général à posteriori) n’est pas tâche aisée. Mais le Panda a pris son temps (4 ans), a su s’entourer (le grand Sonic Boom au mixage) et a émigré le temps de l’album à Lisbonne, histoire de changer d’air. "Now you can count on me", c’est ce qu’il annonce en tout début de disque, on va bien voir.

Il se dit ici ou là que Lennox a mis de l’eau dans son vin. Autrement dit que le format est plus pop. Ca n’est pas faux et même si l’on ne retrouve pas de "Bro’s" bis sur ce disque ni de nouveau morceau dépassant les sept minutes, l’ensemble est resté suffisamment expérimental, suffisamment en tous cas pour se priver de radio. Car pour le néophyte Panda Bear reste un objet obscur, entre Flying Lotus et Arthur Russell. Tomboy reste un bon gros trip lysergique à base de guitares éthérées, de rythmiques bancales et de cette voix toujours aussi noyée.


Désormais rentrée dans le paysage public de l’indé, la voix de Lennox fascine ou rebute instantanément. Ceux qui aiment la trouvent planante et aquatique, tout en réverb, delays et autres boucles sur elle-même (à écouter le final de "Slow motion"). On parle d’ailleurs aussi beaucoup de paysages. Jungles, déserts ou marécages sont autant de lieux où pourrait prendre place Tomboy. Il y a même la plage et les vagues de "Surfer’s hymn", l’un des joyaux du disque. Marée, arpèges de xylophone électronique, tambours, vagues, les Beach Boys en slow motion en en somme. Très proche aussi du dernier Animal Collective.

Autre jolie pièce, "Last night at the jetty" est exceptionnelle. Cette mélodie, ces échos. Panda Bear est à la fois tribal, religieux et plagiste. Presque dub. En tous cas en apesanteur. "Drone" et "Afterburn" donnent aussi joliment dans le psychédélisme. Sinon pour info, ma préférée se trouve en fin de disque, "Benfica", requiem funèbre de pop onirique et céleste que l’on ne peut écouter qu’avec des étoiles dans les yeux.

En bref : force est de constater que le nouvel effort de dream pop de Panda Bear possède son caractère et une jolie collection de titres admirables. Peut-être pas le nouveau Person Pitch mais un super disque pour cette année.




Le Myspace

A lire aussi : Panda Bear - Person Pitch (2007)

"Surfer’s hymn" et "Benfica" :




2 Comments:

Dave said...

Content que tu t'y sois collé ! Sinon, d'accord avec toi sur l'ensemble, mais peut-être un peu moins enthousiaste (4/5, quoi). M'enfin, excellent album, du pur Panda Bear, et c'est bien l'essentiel.

Ju said...

Ouais tu as raison, ça peut descendre à 3,5 selon ton degré de high du moment ( :