28 avril 2011

Timber Timbre - Creep On Creepin’ On (2011)

Je n’étais pas vraiment rentré dans l’album précédent (2009), mais je n’arrive plus à sortir de celui-là. Le trio canadien livre là pour moi son sommet. Un disque cinématographique (certains parlent de Lynch ou Aronovski dans l’univers) qui tient du miracle. A sa tête, on retrouve le multi-instrumentaliste Taylor Kirk. Et ce qui marque dans ce nouvel album c’est sa voix. Chargée d’échos comme aurait pu l'être celle de John Lennon dans les 70’s, elle survole le disque, à la fois douce et jazzy, un véritable instrument à elle seule. Un disque d’un romantisme noir absolu, qui apaise autant qu’il inquiète.

Et autant dire tout de suite qu’il y a des singles. " Creep on creepin’ in ", une ballade jazzy à tomber avec son intro slidée. "Bad ritual" et sa soul magnifique murmurée d’une voix fatiguée sur fond de piano angélique. Et ce "Black water", pur moment de musique soul inspiré des années 50/60 mais à la production très moderne. On y entend le saxophone de Colin Stetson, et comme souvent dans le disque, le pianiste fil rouge Mathieu Charbonneau.


Enregistré dans une église (très à la mode en ce moment, Jésus avait-il un groupe ?), l’album est surplombé de mélancolie et de doux spleen. Une croisière à l’instrumentalisation luxuriante mais faite de respirations. Il y a aussi des plages tribales inquiétantes ("Obelisk", "Swamp magic") qui donnent un côté psychédélique au disque façon Pink Floyd je trouve. Ca le rend étrange, déviant et onirique. Et puis j’adore le titre de ce morceau "Too old to die young", n’est-ce pas ce que l’on ressent tous en ce moment ?

En bref : disque de folk soul inquiétant et rassurant à la fois, porté par une voix qui s’est trouvée, un premier pas chez les grands.




Le site officiel

Les énormes "Bad ritual", "Woman" et " Creep on creepin’ in " :






4 Comments:

Jessyka said...

Je n'avais pas écouté les précédents albums mais en écoutant celui-ci je suis émerveillée, c'est tout simplement apaisant !

Nickx said...

Je viens de découvrir en profondeur : le meilleur disque entendu cette année avec le Iron and Wine pour moi.

C'est vrai que l'ambiance cinématographique sied formidablement bien à ce disque.

Et si tu aimes les échos typiques, je te conseille de te diriger vers la discographie de The The, et notamment vers NakedSelf, album méconnu.

Ju said...

Ahhh, content que tu ais aimé ce disque !! The The je ne connaissais pas, j'y vais de ce pas..
++

Nickx said...

Et puis il y a ces réminiscences The Magnetic Fields au niveau de la voix qui sont évidemment tout à fait délectables !
Ces ambiances gothiques, ces cordes dissonnntes et passionnantes, non vraiment très bon disque !