06 décembre 2009

José James - Blackmagic Remixes (2009)

On ne pourra pas reprocher à Brownswood de manquer de flair ou d’à-propos. Pour faire monter le buzz avant le lancement du second long du crooner soul-jazz maison José James (début 2010), le patron du label, qui n’est autre que Gilles Peterson, a carrément décidé de sortir quatre remixes de Blackmagic, avant que personne n’ait eu le loisir d’écouter l’original. Ce qui est assez rare. Mais ce qui est encore plus rare, c’est d’aligner une telle série d’artistes sur un même EP. Pas précisément des têtes d’affiches, mais des musiciens en pleine ascension, déjà objets d’adoration sur les blogs, et squattant par conséquent un paquet d’iPods.

Le cas le plus parlant est certainement celui de Peter O’Grady AKA Joy Orbison. Ce gamin de 22 ans n’a pour l’instant produit qu’une poignée de tracks et de remixes, mais il est déjà porté aux nues par les critiques de tout poil grâce à un seul maxi, Hyph Mngo, dont les deux faces oscillaient habilement entre dubstep et house-garage. Pour être franc j’avais trouvé que la hype était un peu exagérée, même si j’écoute encore régulièrement la très deep et efficace "Wet Look". Mais ici Orbison transforme clairement l’essai et confirme tout le bien qu’on pouvait penser de lui. Sa relecture commence en mode reggae spatial, enchaîne avec des sons de claviers house et une rythmique qui rappelle davantage le 2-Step en vogue il y a quelques années que le dubstep, auquel il a trop vite été affilié.

Après cette débauche d’énergie et d’intelligence rythmique, le remix d’Untold (une autre nouvelle coqueluche de la scène dubstep UK) paraît au premier abord légèrement mollasson car moins direct, plus nonchalant et hypnotique. Mais au bout de quelques écoutes, il devient tout aussi passionnant, évoquant à la fois la mixture soul-reggae de Fat Freddy’s Drop et la pesanteur dubby de Rythm & Sound. Dans un esprit totalement différent, Izmabad, alliance des producteurs Karizma et Simbad, propose une version deep-house impeccable, très mélodique, qui m’a littéralement scotché. Les comparses ont tiré le meilleur parti de la superbe voix suave de James, comme l’avait fait Moodymann, un peu plus tôt dans l’année, en remixant "Desire". Enfin, les Parisiens de dOP, bien connus de nos services, complètent la gamme des genres par une version assez minimale où les basses vrombissantes, puis les cuivres prennent le dessus.

En bref : quatre remixes très différents, entre house et dubstep, par des valeurs montantes des scènes britannique et française. Les versions de Joy Orbison et Izmabad, qui utilisent la voix de baryton de José James à la perfection, sont simplement phénoménales.



José James - Blackmagic (Izmabad 118 Remix).mp3

A noter : les remixes de dOP et Izmabad ne se trouvent pas sur la version vinyle, mais seulement en digital.

Les Myspace de José James, Brownswood Recordings, Joy Orbison, Izmabad, Untold et dOP

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