09 juin 2007

Interview - Jean du label Kitsuné (Paris)

C'est le label du moment, ou plutôt le label à la mode. Kitsuné, créé en 2001 et situé entre Paris et London, s'illustre depuis quelques temps avec des productions à succès qui oscillent entre électro, punk et rock. En plein dans le mille. La société est composée d'architectes, de graphistes (notamment du Royal College of Art de Londres) et peut se prévaloir d'une direction artistique aiguillée par les Daft Punk. Kitsuné, « renard » en japonais, compte dans son écurie de nombreux artistes en plein boom. Parmi eux, The Klaxons, Digitalism, Hadouken !, Simian Mobile Disco ou encore Joakim. Avec une communication visuelle impeccable, des productions de qualité et de multiples partenariats commerciaux et musicaux rien ne semble pouvoir arrêter la boîte à tubes parisienne. Depuis peu, la label a même investi le terrain de la mode avec ses Kitsuné clothes, ligne de vêtements de facture classique mais au style franchement « bobo fashion ». A l'heure où débarque la quatrième compilation Kitsuné maison, entretien sommaire avec Jean, 24 ans, qui travaille pour le label depuis 10 mois à Paris, auprès du grand manitou Gildas Loaec.
L'interview a été réalisée à la base dans l'optique d'un article sur Internet et les métiers de la production, pour le méconnu périodique strasbourgeois Viva Cité (sic), d'où la teneur des questions.

D'après toi, dans quelle mesure Internet a bouleversé les logiques de production dans la musique ?

Jean : Internet a provoqué un changement de paradigme, c'est une sorte de révolution. On entre dans l'ère d'un nouvel modèle économique où la reproduction mécanique d'oeuvres musicales n'est plus centrale. Même si, chez Kitsuné, nous commercialisons des vynils et des compilations au format cd. Mais ce qu'il faut voir principalement, c'est que cette tâche n'occupe plus une place prépondérante. En outre, en ce qui concerne le rapport du public à Internet, on peut considérer que ce médium contribue à la création musicale par l'ouverture qu'il offre sur des genres divers. Internet met à disposition la mémoire musicale. Tous le monde y a accès et il s'agit clairement d'un effet positif d'Internet.

Quel regard portes-tu sur le succès de Myspace, en particulier chez les artistes et labels ?

C'est plutôt une création heureuse il faut le dire. Myspace est très populaire et beaucoup d'artistes s'y rencontrent. Les labels peuvent découvrir de nouveaux artistes dans une démarche beacoup plus active, à mon sens, que dans le passé. Kitsuné est évidemment présent sur Myspace (http://www.myspace.com/maisonkitsune), c'est un passage obligé. Hormis la recherche de nouveaux talents, on peut y annoncer nos soirées, nos sorties et faire écouter librement nos nouvelles productions au public.

Le boulot des labels se transforme avec Internet, qu'en est-il pour les artistes ?

Bien évidemment, Internet procure du réseau et des contacts pour les artistes et leur octroie une grande liberté et indépendance, artistique notamment. Il est plus facile de se faire connaître et de faire sa promotion. Pour autant, il faut se rendre à l'évidence, les artistes auront néanmoins toujours besoin des labels. Ils auront toujours besoin de réseaux de distribution forts, de promotion de tours. La direction est indipensable ainsi qu'un management sérieux.

On s'achemine vers des contrats de distribution exclusivement ?

Oui et non... j'ai bien le droit à une réponse de Normand.

Comment Kitsuné gère l'outils Internet ?

Avec beaucoup d'attention et d'énergie c'est certain. Kitsuné est une entreprise dynamique, créative et en développement. On ne peux pas négliger cet outils. Notre myspace est très vivant avec les annonces de toutes nos soirées et sorties (cd et vêtements), et la mise en libre écoute de nos derniers maxis, comme « Pogo » de Digitalism ou « Dance to our disco » de Punks jump up. Notre site Internet (http://www.kitsune.fr/) nous permet de faire un peu le même genre d'activité mais en plus approfondi, avec notamment la vente en ligne de nos produits. Le site et la page myspace véhiculent l'image du label, son identité visuelle. Nous avons aussi une forte activité sur les blogs. En fait, il n'y a pas grand chose de plus à dire si ce n'est qu'Internet est un outil de travail indispensable.

Quelles les moments forts à venir pour le label ?

La compilation Kitsuné maison volume 4 sort le 11 juin. C'est toujours un moment fort pour nous. Le public pourra retrouver de nombreux artistes qui travaillent avec le label, notamment Darkel, The Whip, Feist, Hadouken !, Thieves like us... des artistes qui ont sorti des maxis chez nous ces derniers temps. Cette compile n'est qu'une des actualités du label car nous avons aussi en perspective la sortie de l'album du groupe de rock anglais Cazals, que nous avons produit. Et aussi de nombreuses sorties vyniles toutes chaudes comme « Youth alcoholic » des suédois Fox N'Wolf et « Divebomb » des gars de Manchester de The Whip. Bref, nous ne sommes pas prêts de ralentir la cadence !

Propos recueillis par fab


Dans les bacs, Kitsuné maison 4 :

Darkel - "Be my Friend"
The Whip - "Divebomb"
Feist - "My Moon My Man" ( Boys Noize classic mix)
Foals - "Hummer"
Hadouken! - "Tunning In" (H! re-rub)
Passions - "Emergency"
Riot In Belgium - "La Musique" (Adam Sky remix)
Dragonette - "I Get Around" (Midnight Juggernauts remix)
Guns n' Bombs - "Corssover Appeal"
Punks Jump Up - "Dance To Our Disco"
Thieves Like Us - "Drugs in my Body"
Crystal Castles - "Knights"
Whitey - "Stay On The Outside"
Numero# - "Hit Pop Phones"
Worryin'




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