10 avril 2019

King Sweet - Les Douceurs Du Roi (2019)

"Ne pas tomber dans la facilité du psychédélisme", tel pourrait être le crédo de ce nouveau combo lyonnais qui livre ici son premier album chez Crême Brûlée Records. Alors que sur leurs démos de jeunesse on avait eu l'impression d'assister à une sympathique copie de groupes psychédéliques efficaces mais répétitifs  tels que les Black Angels, on a ici l'agréable surprise de mesurer la finalement plus large palette de Baptiste, Florian, Guillaume, Sammy et Téo Téo.

Le premier choc vient du single en puissance qu'est "Rrose Selavy". Déjà, et c'est nouveau, Téo Téo y parle en français (plus qu'il n'y chante d'ailleurs). On entend aussi un synthé bienvenu, une basse omniprésente, de petits échos et bruitages à la François de Roubaix (que le groupe cite volontiers comme influence en interview, quel bonheur!).

Même constat sur l'imprononçable "Humuhumunukunukuapua'a" au fort esprit hawaïen où s'invite, oh bonheur encore une fois, une flûte printanière et un pedal steel, volonté ici affichée de s'affranchir de toute restriction artistique. Le mixage de la voix évoque le meilleur de la pop psychédélique actuelle de Petit Fantôme, tout en laissant la place à de longs passages instrumentaux. La douce brise caresse ton visage, ça frôle le balearic, et mon petit doigt me dit que ce pourrait être ça le son King Sweet de demain.


Passés ces deux ovnis que l'on attendait pas, on prend aussi notre pied à l'écoute des 3 autres morceaux (presque) totalement instrumentaux. Et si vous avez écouté de la musique en 2018, un autre groupe royal devrait vous venir à l'idée. Je parle bien-sûr des incroyables King Gizzard and The Lizard Wizard, avec qui King Sweet partage cette faculté de galoper et planer à la fois. Notamment sur "La Mariée Ira Mal" qui passe en un instant d'une balade surf tranquille à un déchaînement de lourdes guitares et autres effets cauchemardesques que n'aurait pas renié Ozzy (ou plus récemment Ty Segall).

"Néant Vide De Rien" lui emboîte directement le pas, sitar à l'appui. Tout comme "Vertige" qui ouvre le disque. A l'image des japonais Kikagaku Moyo, King Sweet prend la liberté de mélanger la library music au rock psychédélisme, sur des morceaux relativement longs, qu'on imagine aisément reproduits et encore allongés en live (les mecs reviennent d'ailleurs tout juste d'une première tournée bretonne où ils ont partagé l'affiche avec les excellents Volage de chez Howlin' Banana). Leur récent passage radio chez Nova Lyon en témoigne également.

En bref : c'est du côté de Lyon qu'il faut dorénavant surveiller les King Sweet, si tu es d'accord avec l'idée de mélanger les genres et les instruments, pour groover et planer en même temps.




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1 Comment:

Nickx said...

Belle découverte.