23 juillet 2011

Ducktails - III : Arcade Dynamics (2011)

Les premières notes d’Arcade Dynamics ont tôt fait de nous remémorer le dernier disque de Kurt Vile sorti quelques mois plus tôt. On peut d’ailleurs s’essayer au jeu des similitudes tant elles sont nombreuses. Même style de chant aérien et nonchalant, même jeu de guitare subtil et arpégé, même spleen persistant… Tous deux ont une réelle aisance pour la composition de folk songs délicats et enivrants. Mais le nouvel album du projet solo de Matthew Mondanile alias Ducktails dévoile, au fil des titres, une vraie personnalité et un parti pris musical. Celui de conserver un côté artisanal, aussi bien dans la composition que dans la production. Car, c’est dans son garage, avec son modeste attirail (une guitare, une boîte à rythme, un tambourin et un enregistreur quatre pistes) que le guitariste de Real Estate a pondu sa dernière œuvre en mode lo-fi.

Arcade Dynamics est un de ces albums intimistes qui resterait dans l’ombre si le label Woodsist Records, spécialiste du lo-fi - qui compte parmi ses rangs Woods, Real Estate, Kurt Vile - n’avait la bonne idée de les presser en quelques exemplaires. Car, si le dernier opus de Matthew Mondanile alias Ducktails ne contient pas les tubes de l’été, il est toutefois imprégné d’une légèreté mélodique, plutôt appréciable en cette période estivale. Il confirme également la tendance des albums solos pour l'année 2011 : Josh T. Pearson, John Mascis, Thurston Moore entre autres.

Les compositions sont pour la plupart des ballades au songwriting soigné qui s’étirent juste assez pour nous ravir l’esprit et nous pousser à y revenir. L’ombre des Real Estate n’est évidemment pas bien loin avec ce même penchant pour les mélodies gorgées de soleil du New Jersey. Au milieu de ça, Matthew Mondanile intercale des instrumentaux de moins de 2 minutes : le psychédélique "The Razor’s Edge" et le sautillant "Little Window" façon B.O. de film imaginaire. Puis, il nous gratifie d'un "Killin' the vibe" entêtant avec un featuring avec Noah Lennox (Panda Bear) en b-side. Pour clôturer le tout, "Porch projector", longue improvisation de dix minutes et ses bruits parasites, inscrit dans nos têtes, le souvenir pérenne d’un disque franchement estimable.

En bref : Dix folk songs et une impro en guise de finale pour un disque cent pour cent home made délectable en mode lo-fi.



Le myspace, site officiel et site du label

"Little window" :



Matthew Mondanile interprète "Don’t Make Plans" dans sa cuisine :



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