15 juillet 2010

Villagers - Becoming A Jackal (2010)

"Have you got just a minute ?" demande Conor O’Brien en ouverture de son premier album solo. Et nous de répondre : définitivement ! A coup sûr les comparaisons vont aller bon train tant cet "autre Conor" peut rappeler celui aux yeux brillants. Une guitare acoustique comme meilleur ami, un talent inné de songwritter, une trogne de premier de la classe, et apparemment la capacité à ciseler de bien belles mélodies pop folk. Une malédiction qui risque de le suivre encore un peu, même si géographiquement les deux lascars n’ont rien à voir puisque ce jeune villageois tout seul vient de Dublin.

C’est donc logiquement Domino qui a récupéré cet ancien membre de The Immediate (inconnu au bataillon). Becoming A Jackal fait partie de ces disques que l’on aime aimer instantanément. Comme le Big Echo des Morning Benders il rentre dans le vif du sujet dès l’ouverture. Arpèges de piano et violon ténébreux composent un "Saw the dead" inaugural merveilleux de précision. L’émotion est à fleur de peau dès la première seconde, et la tension ne nous quitte pas jusqu’à l’enchaînement avec LE grand morceau du disque : "Becoming a jackal". Tout simplement l’un des meilleurs morceaux du genre cette année. "I was a dreamer staring at windows" est un refrain que l’on n’oubliera pas c’est sûr.


"Ship of promises" nous montre une autre facette du jeune multi-instrumentaliste de 27 ans. Changements de rythmes, grandes envolées, mise en scène, c’est magnifique. Le reste du temps il y a beaucoup de poésie à la Léonard Cohen ("The meaning of the ritual", "Set the tigers free", "To be counted amoung men"), et un talent d’arrangement à la Simon & Garfunkel ("Home", "That day"). On peut se demander ce que réalisera ce jeune irlandais plus tard, en tous cas ce premier album est imposant de classe.

En bref : 11 titres pop folk d’une grande finesse + 1 chanteur compositeur à grand potentiel = 1 petit trésor à ne pas manquer.





Le Myspace

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"Home" en Hiboo d’live saisissant de simplicité (quel final !), et "Set the tigers free" tout pareil :



2 Comments:

Blake said...

Très réjouissant en effet le disque ce jeune Irlandais qui ressuscite avec bonheur une certaine pop littéraire ouvragée très pratiquée dans les 80's (Aztec Camera, ThePale Fountains et surtout Prefab Sprout, la similitude avec les inflexions de voix de McAloon est troublante).
L'album sur la longueur me semble inégal, mais s'avèrecplutôt entêtant.Et avec un talent pareil pour les mélodies sophistiquées et surtout cette voix dont il use comme d'un instrument, un bel avenir s'offre à ce p'tit Conor... Et belle chronique, en passant :-)

Benoit said...

moins enthousiaste que toi, je dirais que c'est un album sympa, pas forcément indispensable, avec un petit côté Niel Hannon par moment... bref, ça passe tout bien l'été.