01 juillet 2007

Interview - Almost (Supra Records)

Au début du mois, je vous parlais de la deuxième sortie du label Supra, combinant un morceau hip-hop de Bunny Wailer, daté de 1982, et deux remixes discoïsants: une confrontation passé/présent astucieuse de la part d'une petite maison fraîchement fondée et fort sympathique. Derrière ce projet, il y a Luc Cartier aka Almost, qui se désigne lui-même comme un "vinyl junkie".

Ce DJ/producteur d'origine niçoise remplaçait la semaine dernière, au pied levé, la légende du hip-hop Marley Marl en première partie du non moins légendaire KRS-one. Rien de moins. Gardant la tête froide, il reste concentré sur la préparation de ses prochaines offensives discographiques, pour son propre plaisir et pour celui de tous les funky boys and girls.


Peux-tu nous présenter l'équipe Supra, et nous raconter ton parcours personnel ?

Pour ce qui est de l'équipe, ça va être rapide, puisque je suis l'homme à tout faire de SUPRA, qui est mon projet. J’ai quand même aussi la chance de pouvoir compter sur les apports de mes proches, producteurs, collectionneurs et musiciens, pour enrichir et faire monter la sauce.
Comme beaucoup, je suis un provincial venu à Paris pour trouver un environnement musical plus funky: j'ai d'abord fait mes armes à Nice, en soirées (depuis 1993, du Hip-hop/AcidJazz à la Disco/Funk/Deep-House) et en créant un shop de disques (Mix it / Colorz), le tout avec mon homeboy Melik (le boss de Dedicace / D classic).
Arrivé à Paris grosso modo en 2000, j'ai eu la chance de bosser longtemps dans la rolls des disquaires, à savoir 12inch, ce qui m'a permis de faire beaucoup de bonnes rencontres qui feront, j’en suis sûr, de bons disques: le MoJo/Blackjoy, la première sortie du label, en est un bon exemple.

Quelles sont les ambitions de ton label ?

La première ambition du label est, très sincèrement et très égoïstement, de me faire plaisir, par exemple en détournant le logo PRISM pour la pochette générique.
Vu le contexte du milieu, je pense que c'est plutôt sain et lucide. J'espére juste que mon experience de DJ, disquaire et vinyl junkie m'aidera à sortir des disques utiles et intéressants pour un public forcemment de plus en plus exigeant. Il est clair que je vais aussi essayer d'atteindre un rythme plus soutenu (1 maxi tous les 2 mois) et donc de dénicher encore de bons morceaux et rencontrer des bêtes de funky dope producers en herbe... Avis aux amateurs !!!

D'où vient cette idée de combiner raretés funky et versions réactualisées sur les maxis Supra?

Elle correspond complétement à mon état d'esprit : old to the new. Je ne voyais pas vraiment l'intérêt de faire un label de réédition, car il en existe beaucoup de très bons.
Mettre un track "nouveau" permet de mettre en perspective le track old-school et peut lui donner encore plus de saveur. Ca m'oblige aussi à sortir des fantasmes musicaux et évite le "c'était mieux avant-isme".
Je trouve qu'il y a en ce moment de très bons producteurs avec qui je partage une même vibe et avec qui j'aimerais vraiment collaborer.

Comment opérez-vous le choix des morceaux que vous rééditez ?

Il n'y a pas de comité de lecture, ni de modus operandi! Je choisis souvent les morceaux dans ma collection, ou dans celles de mes proches.
Les critères possibles seraient : une bombe funky pas forcément rare mais relativement peu connue, qu'un Dj voudra jouer en soirée, ou qu'un addict mettra dans sa collection.
Au niveau des couleurs musicales , c'est là aussi l'arc-en-ciel: je ne me fixe pas de limites même si je reste influencé, voire complètement déterminé par le hip-hop et la musique black en général.

Que nous prépares-tu pour la troisième sortie ?

Je suis bêtement superstitieux, donc pas de noms, mais j'ai plusieurs sorties en préparation: une réédition d'une bombe punk/funk avec un rework d'un autre bon pote producteur, un maxi d'un artiste américain (muchas gracias MySpace), avec un voire deux remixes sur lesquels je bosse, et bien sûr d'autres rééditions old-school/hip-hop/disco bien savoureuses.

Propos recueillis par Dave




Le MySpace de Supra Records






Celui de Blackjoy, qui figurait sur le premier vinyle du label

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